Quel que soit le verdict du procès en cours en Centrafrique, contre les seigneurs des conflits armés dans ce pays, la question se posera de savoir si, enfin, les autres chefs de milice encore en activité songeront à enterrer définitivement la hache de guerre en déposant les armes. Dans l’hypothèse contraire, quels mécanismes l’Etat centrafricain, en quête de stabilité depuis de longues années, mettra-t-il en place pour contraindre ces derniers à répondre de leurs actes ?
La plupart du temps, lorsque les ruptures d’équilibres au sein d’une nation ouvrent la voie à l’installation de l’anarchie, l’horreur du vide dont on prête la nature façonne ses hommes du moment, lesquels la guerre prenant le dessus sur tout, versent dans des exactions insoutenables. En l’occurrence, ils rêvent que ne revienne jamais plus un semblant d’ordre de manière à ce qu’ils imposent aux plus faibles les sévices de tous genres.
Ce n’est pourtant pas qu’ils deviennent plus puissants, ces seigneurs de guerre. Non. Par ce recours à la force brutale, ils traduisent parfois, et bien souvent, la grande faiblesse qu’ils éprouvent devant l’innocence de leurs victimes. Ils ne tolèrent pas qu’en face d’eux se trouvent des personnes qui se détournent de la violence aveugle à un moment où tout va en sens inverse.
A l’évidence, à l’ouverture du procès de Bangui, le 16 janvier, les deux chefs de guerre présumés, reconnus par certaines de leurs cibles, se sont confondus en reniements. Comme s’ils s’étaient rendus compte soudainement qu’ils n’avaient pas le droit d’infliger autant de peines aux gens qui ne leur avaient rien fait de mal ; aux hommes, femmes et enfants de tous âges qu’ils ont soit supprimés, soit torturés, amputés une jambe ou un bras les rendant impotents pour le restant de leur vie.... suite de l'article sur Autre presse