Depuis le 17 janvier 2020, les combattants du MLCJ attaquent des populations civiles du village Kamoun (PK 5 de Birao, sur axe Boromata) ; des quartiers Tambay 1, 2 et 3, Djamal 1 et 4 et tango 1 et 2 ; du site des déplacés internes « MINUSCA » et endommagé, pour la énième fois les infrastructures de base servant à faciliter l’accès à l’eau aux populations déplacés qui ont fui les exactions du MLCJ en septembre 2019, un acte d’obstruction et d’atteinte à l’aide et aux actions humanitaires.
Le 1er Vice-Président du FPRC, le Général Noureidine Adam, tient premièrement à souligner sa solidarité aux populations de Birao, victimes de cette folie meurtrière qu’il condamne fermement.
Le 1er Vice-Président du FPRC, le Général Noureidine Adam, dénonce avec la dernière énergie cette barbarie qui se commet au vu et au su de la communauté internationale avec la complicité du gouvernement.
Le 1er Vice-Président du FPRC, le Général Noureidine Adam, tient à rappeler que ces actes sont un nettoyage ou une épuration ethnique. Il s’agit d’une politique de transformation violente de peuplement, coordonnée, généralement exécutée par la coalition PRNC/MLCJ, avec la bénédiction du gouvernement et le silence complice de la MINUSCA ; politique caractérisée par des exactions de grande ampleur contre les populations civiles dans le but de l’expulser de Birao.
Comme confirmé dans le rapport des experts de l’ONU n° S/2019/930 du 6 décembre 2019 (p. 16-20), adressé à la Présidente du Conseil de sécurité :
« (…). Plusieurs chefs miliaires du PRNC, du RPRC et du MLCJ étaient présents ou représentés lors d’une réunion de représentants des communautés gula et kara (voir annexe 3.6) tenue à Délembé (préfecture de la Vakaga). Certains des participants ont informé le Groupe d’experts que la stratégie militaire retenue pour l’attaque du 1er septembre à Birao avait été adoptée à cette occasion. On trouvera à l’annexe 3.7 des informations supplémentaires sur la position ambiguë de sultan-maire de Birao, dirigeant contesté de la communauté kara.
(…)
Tout comme le MLCJ et le RPRC, dont il est une faction dissidente, le PRNC a joué un rôle déterminant dans la préparation et l’exécution des assauts contre les positions du FPRC.
(…)
Dans son rapport à mi-parcours, le Groupe d’experts avait décrit les divisions et les tensions qui régnaient au sein du RPRC, un groupe dominé par les Gula (S/2019/608, annexe 2.. 7). Aux mois d’avril et de mai 2019, le consul de
la République centrafricaine à Nyala (Soudan) et la plus haute figure politique et religieuse de la communauté gula, le cheik Tidjani Dahiya, s’est rendu à Birao, Tiringoulou (préfecture de la Vakaga) et Bangui. Lors de ces visites, il a tenu des consultations sur la restructuration des instances dirigeantes de la communauté gula, au terme desquelles il a nommé le Conseiller présidentiel chargé des relations avec les institutions de la République, Abdel- Moumine Djilith, au rang de « chef de race » (soit chef de l’ethnie) et lui a donné pour adjoint le Ministre des transports et de l’aviation civile, Arnaud Djoubaye Abazene. En visite à Tiringoulou, bastion du RPRC, le cheik Dahiya s’est entretenu avec les « généraux » Issa Issaka Aubin et Arda Halouma, qui faisaient alors partie des principaux chefs militaires du groupe armé. Le 28 mai, soit trois jours après le retour du cheik Dahiya à Nyala, Issa Issaka a fait diffuser un communiqué dans lequel il annonçait la création du PRNC, un nouveau groupe armé placé sous la direction politique de Nourd Gregaza (S/2019/608, annexe 2.7). La chronologie des événements et les informations recueillies par le Groupe d’experts auprès de membres de la communauté gula confirment que le PRNC a été créé sous l’impulsion du cheik Dahiya et d’un commun accord avec certains responsables du RPRC, dont Zakaria Damane, comme expliqué plus loin (voir par. 62).
(…)
Il est ressorti de l’enquête du Groupe d’experts que Nourd Gregaza, dont l’identité et les antécédents n’ont pas été clairement établis, était un homme de paille qui, sur le terrain, disposait de peu, voire d’aucune autorité, comme indiqué en détail à l’annexe 3.8.
(…)
En dépit de sa direction politique obscure, le PRNC s’est comporté en groupe structuré sur le terrain et a fourni un appui militaire au MLCJ dans le cadre des offensives lancées contre Birao (1er, 2 et 14 septembre), Tisi (4 octobre) et Am Dafok (14 octobre). Des combattants ayant pris part à ces affrontements ont confirmé la participation d’éléments venus de Tiringoulou qui auraient été envoyés par le « général » du PRNC, Issa Issaka Aubin. Environ 50 combattants du PRNC seraient entrés à Birao le 10 septembre et auraient été accueillis chez le sultan-maire et les notables kara. Ils auraient ensuite combattu aux côtés des éléments du MLCJ pour s’opposer à l’offensive menée par le FPRC le 14 septembre en vue de reprendre la ville. De plus, le 6 octobre, le Groupe d’experts s’est entretenu à Birao avec Mahamat Djouma, « général » du PRNC issu de la communauté kara, qui a admis avoir prêté main-forte au MLCJ lors des affrontements en question.
(…)
Liens entre le RPRC et le PRNC et pilotage de la stratégie du PRNC par des politiciens basés à Bangui
Le PRNC est constitué en majorité d’anciens éléments du RPRC (voir S/2019/608, annexe 2.7). Selon les informations recueillies par le Groupe d’experts, au-delà de l’apparente tutelle de Nourd Gregaza, la direction politique du groupe armé est assurée par deux hommes qui font toujours officiellement partie du RPRC, à savoir Djono Ahaba et Zakaria Damane. Le premier a également continué à jouer un rôle sur le plan militaire en commandant des opérations sur le terrain, comme l’atteste son communiqué du 26 septembre (annexe 3.9). En créant le PRNC, les responsables militaires et politiques du RPRC ont pu lancer des opérations militaires sans compromettre la position politique que conférait à leur groupe son statut de signataire de l’Accord. »
Eu égard de ce qui précède, le 1er Vice-Président du FPRC, le Général Noureidine Adam, porte à la connaissance de l’opinion publique nationale et internationale que les troubles et tensions à Birao sont alimentées et entretenues par trois ministres du gouvernement. Ce qui explique la passivité et l’inaction du gouvernement envers les souffrances des populations de Birao et la sourde oreille quant à nos incessants appels, communiqués et propositions quant au rétablissement de la sécurité dans la préfecture de la Vakaga.
En effet :
Constatant que les difficultés politiques, économiques, sociales et culturelles auxquelles doit faire face le Centrafrique tirent leur origine dans une mauvaise organisation de la société caractérisée par une mauvaise gouvernance politique, les discriminations et violations des droits de la personne humaine ;
Conscient que seule une bonne organisation de la société basée sur une Nation unie, réconciliée, intégrée, debout et digne, reposant sur des institutions et des mécanismes de gouvernement véritablement démocratiques, rassurants pour tout un chacun et pour toutes les, est le seul à même de faire décoller la République Centrafricaine sur le plan du développement dans un contexte de paix, de stabilité politique, de liberté et de progrès économique, social et culturel ;
Considérant que le progrès économique et social ne peut se réaliser que dans l’Unité nationale et la cohésion sociale ;
Engagé à agir activement pour que le peuple centrafricain sorte de la torpeur et libère ses énergies créatrices pour construire un pays de paix et de progrès où règnent la justice, l’équité et l’égalité des chances pour tous ;
Conscient que les changements indispensables pour soutenir cette dynamique en vue de l’instauration d’un véritable Etat de droit, garant d’une société de progrès, ne peut résulter que de l’action militante des femmes et des hommes décidés de rompre avec la médiocrité et la résignation en s’engageant résolument dans un cadre susceptible de canaliser le mouvement social-démocrate centrafricain ;
Décidé à promouvoir le respect, la sauvegarde et la consolidation de l’unité nationale, les droits fondamentaux de la personne humaine, un Etat de droit fondé sur le respect et la défense des minorités dans leurs diversités culturelles et cultuelles ;
Conscient de notre responsabilité devant le peuple qui ne rêve que d’un avenir radieux, de progrès, de paix, d’humanité et de fraternité ; un avenir rassurant pour tous et pour chacun, y compris les minorités ethniques et culturelles ;
Convaincu que le triomphe d’une démocratie saine et apaisée et d’une société juste et équitable en Centrafrique sera une contribution de tout le peuple centrafricain à la sauvegarde et à la consolidation de la paix dans notre pays et dans notre région ;
Considérant que le FPRC entend répondre aux immenses défis et enjeux actuels que sont la paix, l’unité nationale, l’intégrité territoriale et la renaissance de la République Centrafricaine par l’émancipation du peuple, la maîtrise sociale, la mise en commun et le partage du savoir et savoir-faire, du pouvoir, et des richesses du pays ;
Considérant que le FPRC refuse une société d’injustices et d’inégalités où les forts (les gouvernants) écrasent toujours les faibles (les gouvernés), où les possibilités considérables qui surgissent de l’activité et du génie humain ont dévoyées en conflits, affrontements et en guerres ;
Compte tenu du fait que le FPRC a pour raison d’être de promouvoir le plein épanouissement de chaque femme et de chaque homme en faisant reculer, jusqu’à leur dépassement, toutes les formes sociales d’exploitation, de domination, d’aliénation, de discriminations et les marginalisations conséquentes ;
Attendu la conception révolutionnaire du FPRC est que des centrafricains libres, égaux et associés se donnent les moyens du « progressisme libérateur » ;
Constatant que le gouvernement est complice dans les attaques des populations civiles de Birao ;
Compte tenu des élucubrations et les incohérences du gouvernement ;
Vu les retards enregistrés dans la mise en œuvre de l’APPR-RCA ;
Le 1er Vice-Président du FPRC, le Général Noureidine Adam, tout en réaffirmant son engagement et son
attachement à l’APPR-RCA :
Déclare caduque et désuet, le dispositif Unités Spéciales Mixtes de Sécurité tel que prévu dans l’APPR-RCA, articles 16 et 17 ;
Dénonce le silence complice qui entoure les attaques incessantes et répétées des populations de Birao menacées par une épuration ethnique ;
Dénonce l’irresponsabilité du gouvernement ;
Dénonce le recrutement des Forces de Sécurité et de Défense (FACA + FSI) sans qu’il y ait l’intégration et la réintégration des leaders et des éléments des groupes armés et l’harmonisation des grades. Cette manœuvre dénote l’ixième preuve de la tricherie et mauvaise foi du gouvernement dans la mise en œuvre de l’APPR- RCA.
Dénonce la faillite de la MINUSCA dans sa mission de protection des population civiles alors que l’acharnement de la MINUSCA envers les responsables du FPRC, particulièrement le Président du CNDS, est sans complaisance. Sur ce point, le 1er Vice-Président du FPRC, le Général Noureidine Adam, regrette que la MINUSCA ait été caractérisée par une impartialité dans le traitement de la crise de Birao jusqu’à épouser la thèse du bourreau de la population. Ce qui témoigne l’incapacité ou l’incompétence et la non- maîtrise de la MINUSCA dans l’analyse du contexte. C’est ainsi que la MINUSCA a perdu ainsi sa crédibilité envers la population locale. Ce qui explique son manque d’acceptation. Par cette même occasion, le 1er Vice- Président du FPRC, le Général Noureidine Adam, déplore également que la MINUSCA s’est fait bernée et manipulée par ceux-là qui ont préparé, organisé et commis l’épuration ethnique des populations civiles à Birao : le gouvernement et ses acolytes du MLCJ/PRNC.
Demande la démission du Premier Ministre, Chef du Gouvernement, pour son incapacité de mettre en œuvre l’APPR-RCA dont il est lui-même issu.