La famille de la fille de 13 ans, violée à Bambari, dans la Ouaka subit la menace indirecte des soldats de la Minusca déployés dans cette localité en vue de protéger la population, des exactions des groupes armés. La représentation onusienne a exercé des menaces sur la maman de la fille et sur la survivante elle-même. C’est ce qui ressort des témoignages de deux personnes contactées depuis Bambari.
Selon la mineure violée, le contingent congolais de la Minusca déployé à Bambari serait passé à trois reprises par des intermédiaires pour proférer des menaces à son endroit. « Il y a deux filles qui sont venues me relater les propos des éléments de la Minusca me mettant en garde contre l’éventuel maintien en prison de leur collègue, qui s’est abusé de moi il y a quelques jours. Ils n’ont pas dit ce qu’ils feront de moi. J’ai peur… », raconte-t-elle, la voix remplie de pleurs.
Le sort de sa mère est beaucoup plus complexe. En effet, non seulement la Minusca lui reproche son manque de vigilance conduisant a la déclaration de sa fille sur certaines ondes mais elle est sommée de faire des contre témoignages sous pression, pour dédouaner les auteurs de l’acte et étouffer l’affaire. « Beaucoup de personnes sont venues me voir, des Blancs et des Noirs pour me demander de faire un contre témoignage parce que la vie des soldats de la Minusca est en danger depuis que le viol de ma fille est porté au grand public. C’est ce que j’ai fait malgré moi. Je ne comprends rien dans ce pays. Ta fille subie un choc de ce genre et les gens te menacent de taire l’affaire ? C’est difficile à vivre »,confie-t-elle. Elle promet de s’approcher des autorités ecclésiastiques de Bambari pour demander secours. Car, selon elle, sa famille et elle sont devenues une sorte de « Wanted » dans la ville.
Sur la même affaire, la Minusca a répondu le mercredi 17 décembre lors de sa conférence de presse hebdomadaire. Le porte-parole de la Minusca a noté à cette occasion que si les faits se vérifiaient, des sanctions seront prononcées. Le viol des mineurs et les violences sexuelles sont des actes intolérables. «Je vous informerais au fur et à mesure que les investigations avanceront. C’est une situation non tolérée et absolument interdite par la mission. La politique de l’ONU en ce sens est zéro tolérance », a déclaré Myriam Dessables, porte-parole de la Minusca.
Aux dernières nouvelles, le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) et certaines ONGs internationales basés a Bambari, ont conduit la fille ce jour 19 décembre 2014 à l’hôpital de ladite localité pour des examens médicaux.
Mister