BANGUI - Des soldats des Forces internationales, SANGARIS et MINUSCA, ont démarré une grande enquête au sein de l’ex Armée Nationale Centrafricaine (FACA), afin d’en détecter pour exclusion tous les soldats soupçonnés de crimes.
La mission a commencé avec un premier bataillon, prêt à être déployé pour le service actif dans le cadre de la reconstruction du pays.
L’équipe d’enquête faite de militaires français de la SANGARIS, de soldats de la mission de l’ONU “MINUSCA“, et des autorités nationales, examinera chaque soldat devant faire partie de ce premier bataillon FACA à construire.
Le but étant de s’assurer qu’aucun d’entre eux n’a été responsable de violations des droits de l’homme.
Les FACA ayant implosé durant ces deux dernières années de guerre civile, nombreux parmi eux ont rejoint les camps des rebelles Séléka et Anti-Balaka, et beaucoup d’entre eux se sont rendus coupables de massacres et d’exactions contre les populations civiles.
NOUVELLE DONNE
Le nouveau bataillon en cours de constitution sera le premier à entrer en service actif.
300 de ses hommes ont déjà été analysés ce mois-ci, reste 200 qui feront l’objet d’étude le mois prochain.
Pour le Colonel Charles Michel de la SANGARIS, responsable de ces enquêtes :
“Pour l’heure, comme le système judiciaire centrafricain est complètement désorganisé, donc, les vérifications se basent tout d’abord sur les déclarations des soldats eux-mêmes, affirmant ne pas avoir commis de crimes ou de violation des droits humains, et qu’ils s’engagent à bien servir la Nation.”
Cependant, la simple parole des soldats ne suffit pas, le comité d’enquête procède également à des vérifications de leurs dires.
C’est ainsi que, selon Charles Michel, 2% de ces hommes ont déjà été exclus pour soupçon de crimes et violations des droits de l’homme.
Toujours selon le Colonel Charles Michel, ce premier bataillon FACA de 500 hommes sera basé dans la capitale Bangui, et aura pour mission principale la garde des sites d’intérêt national vital comme la Présidence et le port de l’Oubangui-Chari.
Toutefois, la liste de ces sites vitaux à protéger doit encore avoir l’agrément d’un comité composé des Forces internationales et de représentants du gouvernement.
Officiellement à terme, ils devront être 7.000, et leurs salaires seront pris en charge par des donateurs internationaux. La République Centrafricaine étant incapable d’assurer l’entretien d’une armée, même de seulement 7.000 hommes.
Mais il subsiste encore un flou quant à la capacité de ces troupes et des missions qui leur seront dévolues.
De même la question de leur réarmement n’a pas encore été abordée.
Enfin, l’ONU face à l’énorme tâche de vérification des matricules des soldats, a chargé l’ONG Suisse “The Swiss De-Mining Federation”, de créer une base de données informatique afin de gérer les ressources humaines des FACA.