BANGUI, La société civile centrafricaine n’a pas caché son indignation après le maintien de l’embargo sur les armes à destination de la République Centrafricaine par le Conseil de Sécurité des Nations-Unies, le 31 janvier dernier. Position exprimée samedi 02 février 2020.
Le Conseil de Sécurité des Nations-Unies a reconduit vendredi 31 janvier dernier l’embargo sur les armes à destination de Centrafrique en dépit de quelques exemptions. Pour la société civile centrafricaine, « c’est une situation inadmissible. »
Sans détours, Maitre Mathias Morouba estime que c’est sur une forte pression de la France que le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une résolution renouvelant l’embargo sur les armes concernant la RCA. C’est une politique de trahison pour un pays ami de Centrafrique de longue date. Nous sommes étonnés de croire que c’est la France qui a pris l’initiative d’écrire pour demander le maintien de l’embargo sur la République Centrafricaine. Les FACA et les FSI ont été formées et ne peuvent être opérationnelles au profit des groupes armés qui continuent de donner la mort aux civiles », a dénoncé le défenseur des droits de l’homme.
La Centrafrique était dans un processus d’être libre de l’embargo qui pèse sur les Forces Armées Centrafricaines (FACA). Le constat révèle qu’à l’intérieur du pays surtout au nord, l’insécurité perdure. C’est dans ce contexte que les organisations de la société civile ont jugé cette prolongation de l’embargo « de double sanction, alors que les groupes armés commettent des violations des droits de l’homme, des crimes de guerre », a déclaré le Président de l’OCDH.
En poursuivant son idée, le président de l’OCDH s’est interrogé sur les raisons fournies par la France pour reconduire l’embargo. « La population reste encore sous le joug de l’opinion internationale, dont la France. Que le gouvernement centrafricain interpelle l’Ambassadeur de France en Centrafrique pour qu’il nous dise les raisons de cette sanction. Qu’est-ce que le peuple centrafricain a fait pour mériter cela. Cette situation est inadmissible », a jugé l’OCDH.
Pour Chantal Touabéna, responsable de la plateforme des femmes, cette sanction prouve que le pays reste encore sous l’emprise des pays que nous croyons encore être nos alliés, « nous sommes un Etat indépendant. Nous nous approchons des échéances électorales et avec la présence massive des groupes armés, est-ce que les opérations se feront sans difficultés », s’est-elle interrogée.
L’embargo reconduit pour 6 mois, a ouvert la voie à quelques exemptions sur les armes en Centrafrique.