Vingt-huit miliciens anti-balaka ont été condamnés vendredi à de lourdes peines pour des violences meurtrières commises en 2017 dans la ville centrafricaine de Bangassou (sud-est) et ses environs, a-t-on appris de source judiciaire.
Il s'agit de cinq accusés et de leurs 23 complices, qui ont été condamnés par la cour d'appel de Bangui à des peines allant de dix ans d'emprisonnement aux travaux forcés à perpétuité.
Entre mai et novembre 2017, ces auteurs de crimes ont lancé des attaques contre la population de Bangassou et la mission de l'ONU de maintien de la paix (MINUSCA), tuant plusieurs personnes, dont dix casques bleus.
Pour rappel, l'un des condamnés, Béré Béré, s'était lui-même rendu à la MINUSCA en janvier 2018 pour obtenir une protection vis-à-vis des menaces émanant de la part de Pino Pino, un autre des 28 condamnés.
Ces condamnations sont intervenues au lendemain du premier anniversaire de l'Accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine (APPR-RCA) signé le 6 février 2019, qui renforce la lutte contre l'impunité.
"Il est venu le moment d'emprunter la voie de la fermeté pour que l'accord soit véritablement respecté", a lancé le président Faustin-Archange Touadéra à l'occasion des célébrations de cet anniversaire.
Le verdict a également été salué par l'ONU. Il "met fin progressivement à un cycle d'impunité", ce qui constitue une étape "essentielle pour que le pays puisse avancer vers une réconciliation effective", a indiqué Mankeur Ndiaye, chef de la MINUSCA, dans un communiqué.