L’assistance de la MINUSCA aux autorités centrafricaines prévue dans la résolution 2499 du Conseil de sécurité pour l’organisation des élections prévues en fin 2020 et début 2021, se met progressivement en place, a indiqué mercredi la Mission. « La MINUSCA a accueilli 34 conseillers électoraux dans le cadre de son mandat de soutien aux autorités. Ils seront déployés à Bangui et dans les 16 préfectures pour appuyer l'Autorité Nationale des Elections et ses structures locales dans les préparatifs des scrutins », a indiqué le porte-parole de la MINUSCA, Vladimir Monteiro, ajoutant que d’autres déploiements suivront dans les prochains mois.
Lors de la conférence de presse hebdomadaire, le porte-parole a rappelé que la Force et la Police de la MINUSCA travaillent déjà avec d’autres partenaires nationaux et internationaux sur la sécurisation des prochains scrutins. Le mandat de la MINUSCA prévoit d’aider les autorités de la RCA à préparer et à organiser des élections en 2020 et 2021 en « leur offrant ses bons offices, en leur fournissant un appui en matière de sécurité et un soutien opérationnel, logistique et, le cas échéant, technique, en particulier de manière à faciliter l’accès aux zones reculées, et en coordonnant l’assistance électorale internationale ». Citant un compte rendu du siège sur la réunion du 9 février à Addis Ababa entre le Secrétaire général des Nations unies et le Président de la République centrafricaine, le porte-parole a informé que les deux responsables ont « fait le point sur les progrès réalisés et les défis liés à la préparation des élections présidentielles et législatives ».
Sur la situation des droits de l’homme, le porte-parole de la MINUSCA a informé les médias que les groupes armés notamment le FPRC, les anti-Balaka, l’UPC, le 3R, la RJ/Sayo et le MPC sont les auteurs présumés de 19 incidents d’abus et de violation des droits de l’homme et du droit international humanitaire. Ces actes ont affecté au moins 26 victimes et ont été surtout commis dans les préfectures du Mbomou, de l’Ouham et de la Ouaka.
Par ailleurs, le porte-parole a dénoncé la campagne de dénigrement orchestrée par médias traditionnels et en ligne ainsi que par une organisation contre certains cadres de la MINUSCA, tout en renouvelant l’entière confiance de la Mission à ces fonctionnaires. Pour lui, il s’agit « de menaces, d’actes d’intimidation et de stigmatisation de nature à susciter la haine et la violence contre les membres de la Mission » et à jeter le discrédit sur la MINUSCA. « La MINUSCA appelle la population à se démarquer de cette campagne et à faire preuve de vigilance face aux tentatives de désinformation et de manipulation par des acteurs dont la persistance est de nature à compromettre les progrès difficilement acquis dans le pays », a-t-il ajouté.
De son côté, le porte-parole de la Force, le Commandant Issoufou Aboubacar Tawaye, a fait état des mesures pour la protection des civils dans le pays, avec un total 4077 patrouilles dont 1303 nocturnes et 490 escortes sur le territoire centrafricain durant la semaine écoulée, dont 251 avec les FACA.
Pour sa part, le porte-parole de la Police, l’Adjudant-chef Alioune Kassé, a souligné qu’à Kaga-Bandoro, la Police de la MINUSCA et la section Justice et affaires pénitentiaires ont procédé au transfèrement d’un présumé auteur de viol sur une mineure de 14 ans. Il a été conduit à Bangui et mis à la disposition de la SRI pour enquête. Toujours à Kaga-Bandoro, le 06 février, l’intervention rapide de la Police et de la Force de la MINUSCA ont mis en déroute deux délinquants armés de fusils d’assaut qui s’étaient introduits dans la base d’une ONG.