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Discours de son excellence Pr. Faustin Archange Touadera, Président de la République, Chef de l’Eta à l’occasion du déjeûner-conférence organisé par le business club du cercle de la réunion de Mons Hainaut

Publié le samedi 22 fevrier 2020  |  Présidence
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Le Président de la République Faustin Archange Touadera, a pris part au déjeûner-conférence organisé par le business club du cercle de la réunion de Mons Hainaut
Vendredi 21 février 2020, Belgique. Le Président de la République Faustin Archange Touadera, a pris part au déjeûner-conférence organisé par le business club du cercle de la réunion de Mons Hainaut au cours duquel il a fait un discours
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- Monsieur Tommy LECLERCQ, Gouverneur de la Province de Hainaut, Cher Ami;
- Monsieur le Ministre, Président de la région de Wallonie
- Distingués Autorités et Représentants du Corps Constitué de la Province de Hainaut ;
- Mesdames et Messieurs les Responsables de l’Entreprise ROOSENS BETONS ;
- Mesdames et Messieurs les Responsables du Groupe WANTY ;
- Distingués invités ;
- Mesdames et Messieurs ;
Permettez-moi de vous faire part de ma satisfaction et du plaisir que j’éprouve aujourd’hui d’être parmi vous à l’occasion du Déjeuner-Conférence, organisé par le Business Club du Cercle de la Réunion de Mons Hainaut.

Je tiens tout d’abord à adresser mes chaleureuses et amicales félicitations à Monsieur Tommy LECLERCQ, Gouverneur de la Province de Hainaut pour l’excellente qualité d’organisation de ce Déjeuner-Conférence et mes remerciements pour l’accueil chaleureux qui m’a été réservé ainsi qu’à ma délégation.

Je puis vous assurer que cette visite nous a beaucoup édifiés sur l’excellente condition dans laquelle opère la Province de Hainaut, en tant que centre abritant des entreprises et Petites et Moyennes Entreprises familiales dans divers domaines.
Nous avons beaucoup appris, d’autant que mon gouvernement est animé de la volonté politique de relancer les liens de coopération qui existent entre la Belgique et la République Centrafricaine depuis plus de cinquante ans.
Ma présence aujourd’hui à Hainaut vise à souligner que depuis le retour à l’ordre constitutionnel en 2016, les activités de relance économique et des investissements ont toujours occupé une place de choix dans nos priorités.
La République Centrafricaine, mon pays, qui vient de traverser une des crises les plus graves de son histoire, est entrain aujourd’hui, avec l’appui de la Communauté internationale, d’en sortir de manière progressive.
En effet, suite à un processus de dialogue, soutenu par la Communauté Internationale, un Accord politique pour la Paix et la Réconciliation, négocié à Khartoum, au Soudan, a été signé le 6 février 2019 à Bangui, avec les 14 groupes armés.
Des actions concrètes ont été proposées pour répondre aux différents défis et conduire toute la population à un changement de mentalité favorable à la paix et au développement de notre pays.
Mesdames et Messieurs ;
Pays sans littoral, enclavé, la République Centrafricaine a une superficie de 623.000 Km² et reste très faiblement peuplée. Sa population estimée à 4,7 millions d’habitants, est inégalement répartie entre les sept régions du pays.
La densité moyenne varie d’un habitant au Km² dans la région n° 5 au Nord-Est, à neuf habitants au Km² dans la région n° 7, à Bangui, la Capitale.
L’inégale répartition de la population sur ce vaste territoire pose un véritable problème de développement et particulièrement d’équipements collectifs de base tels que l’approvisionnement en eau, les services d’assainissement, de distribution d’énergie, ainsi que le déploiement des services de télécommunication et de transport.
A cela s’ajoutent les problèmes d’enclavement intérieur et extérieur, dûs essentiellement à l’état de délabrement des infrastructures routières.
Au niveau régional, la République Centrafricaine, située au cœur de l’Afrique, fait partie de grands ensembles économiques régionaux, marqués par des accords de libre-échange ou de libre circulation.
Ce sont les exemples de la Communauté Economique et Monétaire d’Afrique Centrale (CEMAC), qui constitue un marché de 120 millions d’habitants et de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) qui regorge environ 175 millions de consommateurs.
En outre, à l’instar de plusieurs pays du continent, la RCA a signé en mars 2018 à Kigali, au Rwanda, l’Accord de libre-échange continental africain qui, en perspective, donnera l’accès aux marchés de toute l’Afrique lors de sa mise en œuvre imminente.
Ces initiatives prometteuses sont consolidées par l’appartenance de la RCA à l’Organisation pour l’Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique (OHADA) et à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC).
L’Afrique comprend une multitude de petites économies. Or, l’industrialisation exige des marchés plus vastes et à plus grande échelle. Dans ce contexte, une intégration plus poussée du marché régional est nécessaire.
Ainsi, au niveau régional et sous régional, le Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD) accorde une importance particulière à la promotion et au développement des PME dans le domaine d’action prioritaire de l’accès au marché.
De même, la Communauté Economique et Monétaire d’Afrique Centrale s’emploie à en faire l’un des moteurs de l’intégration économique, à travers la directive sur le financement et le développement des petites et moyennes entreprises et les Accords de Partenariat Economique (APE).
Pour tenir le pari d’un redressement économique et social durable dans le contexte de sortie de crise actuelle de mon pays, il faut mobiliser toutes les énergies tant au niveau national qu’international.
C’est ainsi qu’au niveau national, le Gouvernement a initié un Plan national de Relèvement et de Consolidation de la Paix (RCPCA), adopté lors de la Conférence internationale des bailleurs du 16 novembre 2016 à Bruxelles et financé par la communauté internationale.
Mesdames et Messieurs ;

Pays à vocation agricole, la République Centrafricaine possède d’énormes potentialités en ressources naturelles faiblement exploitées.
Mais son économie reste faible, peu diversifiée et sa participation à l’économie mondiale se limite à l’exportation d’un certain nombre des produits bruts, à savoir le coton, le café, le bois, le diamant et l’or.
Je voudrais ici mentionner les conditions agro-écologiques favorables à l’agriculture, la disponibilité en ressources en eau, des terres arables dont la surface est estimée à 15 millions d’hectares. Cependant, seul 1% seulement est exploité.
Le pays pratique aussi des cultures de rente dont le café, le coton, le cacao et la culture vivrière comme l’huile de palme, le maïs, le sésame, l’arachide et la banane.
Le retour à la légalité constitutionnelle a permis de prendre des mesures décisives pour la relance de la croissance économique dans les principaux secteurs comme les mines, la forêt et l’agriculture.
La situation dans ces secteurs doit être prise en compte. C’est à ce niveau que la République Centrafricaine recherche les partenaires avec lesquels elle pourra travailler pour l’exploitation et la mise en valeur de ses potentialités.
A ce jour, je peux avouer que la République Centrafricaine se relève progressivement.
Le pays a renoué avec la communauté financière internationale.
Le Gouvernement a conclu un programme, soutenu par une Facilité élargie de crédit avec le Fonds Monétaire International, où six (6) revues ont été passées avec succès.
Le pays vient de conclure un nouvel accord avec le FMI. D’ores et déjà, les résultats de ces programmes s’observent par le relèvement du niveau des recettes domestiques, la maîtrise de la chaîne des dépenses, le niveau d’endettement qui est contenu dans les normes communautaires et la modernisation, par la digitalisation des procédures fiscales et douanières.
Dans ce dernier cas, l’interconnexion des sites de dédouanement a commencé.
Le pays a renoué avec la croissance économique, en particulier en 2016 et 2017 où les taux étaient de 4,5%, en 2018 de 4%, en 2019, 4,5% et projeté et 5% à moyen terme.
Les secteurs secondaire et tertiaire ont porté cette croissance, en raison de la bonne tenue du secteur forestier, des bâtiments et travaux publics et de la reprise dans les mines, mais également de la progression des affaires en matière de téléphonie.
Le secteur primaire peine, sous l’effet de la baisse de la production agricole, liée au déplacement des populations, victimes des conflits, alors que celles-ci sont les principales productrices des vivriers et des cultures de rente.
Les réformes entreprises et les actions menées dans les différents domaines, en particulier agricole, énergétique et des infrastructures, expliquent la reprise de notre économie.
Ainsi, dans l’agriculture, la principale culture de rente qu’est le coton est en voie de réhabilitation. Des réformes sont faites en vue d’assainir le secteur.
En matière d’énergie, les problèmes sont multiples. Les crises n’ont pas permis de mettre en place et de poursuivre les investissements nécessaires.
Les conséquences sont la faible offre d’électricité sous toutes ses formes dont les nombreux délestages. Mais grâce à l’appui des partenaires financiers nationaux et internationaux, des actions sont en cours.
C’est ainsi que sur financement de la Banque Africaine de Développement, de la Chine, de la Banque mondiale, du Fonds saoudien de développement, l’offre en électricité est en voie de renforcement. Toutefois, les besoins dans ce domaine sont immenses.
Au plan politique, la mise en œuvre de l’accord politique pour la paix et la réconciliation de février 2019 permet le retour progressif de la sécurité et les retombées sont la reprise progressive des activités dans l’arrière-pays.
Mesdames et Messieurs ;
Mon pays a pris la résolution de faire du numérique un facteur de croissance et de bien-être.
Par cette volonté d’optimisation de la collecte des recettes domestiques par la digitalisation, le Gouvernement saisit l’opportunité qu’offre le numérique pour donner une inflexion notable à la façon dont les services sont rendus aux citoyens et aux entreprises.
Ce chantier déjà en cours, vise également à mettre en place les bases d’un commerce électronique concourant également au processus de décentralisation en cours.
Mais tout cet élan gagne à être amplifié, dans l’optique de passer de la phase de consolidation à celle de modernisation qui, elle, nécessite des financements plus importants, pour lesquels nous sollicitons les investissements et l’expertise belges.
Les besoins de construction de mon pays sont immenses. Par conséquent, les ressources qui doivent les accompagner le sont également.
Alors, qui d’autre, peut apporter ces ressources, si ce n’est le secteur privé en priorité ? Par conséquent, se pose la question du climat des affaires qui, je le reconnais, gagne à être amélioré dans mon pays. Néanmoins, des efforts sont faits dans ce sens.
Dans le sens de l’assainissement du climat des affaires, plusieurs chantiers sont en cours ou ont été réalisés. Les contraintes que constituent l’insécurité, la faible disponibilité d’électricité, le coût élevé du transport, sont en voie de résorption, suite aux initiatives qui sont lancées dans les secteurs concernés.
Par ailleurs, le cadre juridique de certains secteurs est en cours de révision. Ainsi, le Code des investissements a été actualisé pour le rendre plus attractif, de même que le Code des Petites et Moyennes Entreprises a été voté, une loi visant à limiter le montant des indemnités de licenciement, en cas de contentieux entre salariés et entreprises a été adoptée.
Le Gouvernement envisage la relecture du Code minier pour s’assurer de sa conformité avec la nouvelle règlementation régionale des changes.
Le Cadre mixte de concertation Etat-secteur privé pour l’amélioration du climat des affaires sera renforcé. La conséquence de ces innovations a été le gain de quelques places dans l’indice Doing Business 2018, par la RCA.
Mon pays, afin de résoudre la problématique du financement du développement par le privé, a adopté la loi sur le Partenariat Public Privé, en 2019.
Sur la lancée, il s’apprête à contractualiser un projet en PPP, en matière de construction d’infrastructure et d’opérations douanières.
Depuis trois ans, plusieurs établissements scolaires ont été construits et équipés, d’autres ont été réhabilités. Nous mettons actuellement en œuvre un vaste programme pour la formation technique et professionnelle et pour l’emploi des jeunes avec le concours de la Banque Mondiale et de l’Agence Française de Développement.
Avec le Projet d’appui au système de santé, nous avons également construit et réhabilité des infrastructures sanitaires, notamment au Centre National de transfusion sanguine, au Laboratoire de Biologie Clinique ou encore au laboratoire Hydro Lavoisier de l’Université de Bangui.
La RCA entend également se servir de la quatrième révolution qu’est le numérique, comme levier pour améliorer l’accès aux services publics des citoyens.
A ce titre, le gouvernement a lancé des projets visant à favoriser l’inclusion financière, dont celui du paiement mobile des salaires. Des projets d’utilisation du numérique comme source de production de ressources éducatives favorisant l’accès de tous à l’éducation sont en cours d’élaboration.
Nous ne pourrons assurer le relèvement économique et la relance des secteurs productifs que si nous investissons dans le développement du Capital humain.
Ainsi, nous poursuivons la réalisation d’infrastructures pour l’éducation et la santé et mettant en œuvre toutes les initiatives qui visent à accroître l’accès à l’éducation et au service de santé.
Nous voulons rendre effectives la transformation agro-industrielle et la structuration des chaînes de valeur dans les différents secteurs agro-pastoraux et maximiser le potentiel hydro-énergétique, solaire et de biomasse afin d’accroître l’électrification des zones rurales mais aussi urbaines.
Nos besoins en infrastructures routières et de communication pour désenclaver la RCA et accroître les échanges économiques sont énormes. Ces besoins offrent ainsi des opportunités d’investissement en infrastructures routières et en communication, notamment le déploiement de la fibre optique sur l’ensemble du territoire.
Soyez rassurés de l’engagement de mon pays à poursuivre des actions concertées avec ses partenaires publics comme privés.
Nous osons ainsi espérer que de ce « Déjeuner-Conférence », émergeront des partenariats concrets pour accélérer les investissements et accompagner nos ambitions de transformation structurelle et de développement socio-économique.

Mesdames et Messieurs ;

A l’instar des pays africains parties prenantes à la Position Africaine Commune (PAC), adoptée lors du Sommet de l’Union Africaine, tenu le 22 janvier 2014 à Addis-Abeba, en Éthiopie, la République Centrafricaine devra identifier ses priorités et les inclure dans les Objectifs de Développement Durable (ODD).
En dépit des difficultés rencontrées, des progrès notables ont pu être enregistrés, notamment dans les domaines de la sécurité et de la paix par la signature de l’Accord politique pour la paix et la Réconciliation du 6 février 2019 entre le Gouvernement et les Groupes armés.
Autant l’appui des partenaires nous reste indispensable, autant les investissements privés constituent des réponses nécessaires et appropriées en faveur de la croissance.
En effet, le rôle du secteur privé est central, car il va tirer la croissance, en particulier dans un pays comme le nôtre, où la problématique essentielle est de créer des emplois pour les jeunes et lutter contre la pauvreté.
C’est pourquoi, je lance un appel solennel à tous les investisseurs étrangers en général, et en particulier les investisseurs belges, en l’occurrence ceux de la Province de Hainaut, à venir s’implanter en Centrafrique et nouer des partenariats gagnant-gagnant avec les opérateurs économiques centrafricains.
A cet effet, je m’engage aussi solennellement à créer davantage les conditions favorables à l’amélioration du climat des affaires, conformément à la législation nationale et aux directives des organisations économiques et financières internationales auxquelles mon pays a souscrit.
L’ensemble de ces efforts ainsi que ceux attendus de nos partenaires, associés à notre approche fondée sur le dialogue, la participation et la bonne gouvernance, contribueront, j’en suis persuadé, à renforcer la République Centrafricaine dans sa marche vers la paix, la sécurité et le développement, avec son peuple uni et réconcilié.
Ainsi, je vous invite tous, Distingués invités, à vous engager dans la voie ouverte pour la promotion et le développement économique et sociale de la République Centrafricaine.
Vive la Province de Hainaut !
Vive le partenariat public-privé !
Vive la coopération internationale au service du développement !
Je vous remercie.
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