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Handisport Centrafrique: de la clinique au terrain de basket

Publié le mercredi 4 mars 2020  |  handisport
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Soudain, les joueurs s'élancent. Passe. Esquive. Feinte. Ce pourrait être un entraînement de basket comme un autre, mais ici, le bruit des chaussures de sport est remplacé par le glissement des roues sur l'asphalte brûlant. Autour du ballon, se livre un ballet de fauteuils virevoltants emmenés par les bras d'acier de leurs propriétaires. Demi-tour à pleine vitesse, en équilibre sur une roue... En Centrafrique, le basket est un sport national. Malgré le manque de moyens dans un des pays les plus pauvres du monde, l'équipe handisport n'est pas en reste : elle est même devenue vice-championne d'Afrique de basket handisport en 2001.

Un parcours de dingue
Idriss Feissal, membre de l'équipe nationale depuis 2003, coache les cinq sportifs à l'entraînement sur ce petit terrain égaré dans la capitale. "Allez ! Plus long !", harangue ce quadragénaire aux biceps d'haltérophile, cloué à son fauteuil depuis qu'il a cinq ans. Ses élèves redoublent d'efforts. "Quand tu travailles le physique, ton handicap change", insiste-t-il. Un handicap particulièrement difficile à vivre dans ce pays où les infrastructures manquent. Pour se rendre à l'entraînement, les joueurs et joueuses doivent parcourir plusieurs kilomètres sur des avenues constellées de crevasses et des allées de terre défoncée, sous un soleil écrasant. "Parfois, ils finissent par abandonner", déplore Idriss, qui a lui-même conçu un tricycle à pédales spécialement adapté aux handicapés. Mais bien peu d'habitants ont les moyens de s'offrir un de ces appareils.

Handicapé par la guerre
A Bangui, toutefois, existe une clinique discrète où les personnes atteintes de handicaps moteurs peuvent trouver du secours : le centre de l'Association nationale de rééducation et d'appareillage de Centrafrique (Anrac), fondée en 1997. Une structure unique dans un pays ravagé par trois guerres civiles, où des milliers de personnes ont été victimes de séquelles post-conflit. Assis sur un banc de bois à l'entrée de ce petit bâtiment, Eddy Ngalikossi, 40 ans, exhibe avec satisfaction la prothèse qui lui a sauvé la vie. Ce commerçant en informatique s'apprêtait à quitter son magasin quand les rebelles de la Séléka, la coalition à dominante musulmane qui venait de s'emparer de la capitale en 2013, lui ont tiré dessus. Transporté à l'hôpital et amputé, il s'est retrouvé sans emploi pour nourrir ses enfants. "Quand c'est arrivé, je savais que pour moi, c'était fini", assure-t-il.

Une goutte d'eau
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