À Ndélé, on ne parle plus des combats, mais de massacre de la population civile par les rebelles du RPRC et ses alliés mercenaires soudanais du MLCJ appuyés par le gouvernement. Ce matin, les affrontements entre les deux groupes rebelles rivaux ont duré un peu plus de deux heures, mais le bilan est lourd, très lourd en terme humain, principalement des civils de l’ethnie Rounga. La colère s’empare de la ville, et des centaines des personnes quittent leur domicile pour les camps des déplacés.
Du jamais vu, selon plusieurs observateurs, même au moment crucial des conflits entre le MLCJ et le FPRC à Birao, un tel bilan n’a jamais été atteint en termes de massacre des civils.
Selon les observateurs militaires, l’attaque de la ville de Ndélé ce mercredi matin par les rebelles du RPRC (Rassemblement patriotique pour le renouveau de la Centrafrique ), appuyés par ses alliés rebelles du mouvement des libérateurs centrafricains pour la justice (MLCJ) a été minutieusement préparé et coordonnée pour faire plus des dégâts matériels et humains.
En moins de deux heures, le marché central de Ndélé a été pillé et incendié. Tout comme la résidence du chef d’État major du FPRC et celle d’Abdoulaye Hissen, sans épargner le Sultan de Ndélé dont le véhicule et la résidence ont été criblés des balles.
En dehors des dégâts matériels qui sont difficilement quantifiables, le bilan humain est aussi lourd, voire très lourd. Au lieu de 35 morts initialement annoncés ce mercredi midi, on parle désormais d’une quarantaine ce soir.
Ce mercredi, vers 13 heures, une dizaine des corps ont été enterrés dans une fosse commune à l’aide du tracteur de la Minusca sollicité par l’État major du FPRC.
Parmi les victimes de cette attaque, la quasi-totalité sont des civils, littéralement massacrés chez eux par les rebelles du RPRC appuyés par leurs alliés janjawid du MLCJ. Une sorte de vengeance aveugle qui pourrait conduire la cour pénale internationale à ouvrir une information judiciaire sur cette affaire. Leurs chefs, déjà bien identifiés dans le gouvernement à Bangui, pourraient répondre de ce crime de guerre et crime contre l’humanité devant la justice internationale.
Pour l’heure, la ville est toujours divisée en deux entre le RPRC et le FPRC. Aucune patrouille de la Minusca est visible.