Le dernier rapport annuel de PNUD sur le Développement Humain (Rapport DH), 2019, il est établi que la République Centrafricaine est l’avant dernier pays le plus pauvre au monde. Ce rapport a pointé du doigt, certaines pratiques peu orthodoxes qui minent le développement du pays depuis plusieurs années à savoir : la mal gouvernance, la corruption, le détournement des deniers publics, sans oublier la crise militaro-politique qui est venue déborder la vase.
La mauvaise organisation du secteur public et parapublic, sont aussi des facteurs qui défavorisent la mise en œuvre des grands projets de développement présenté par le Gouvernement à la table ronde de Bruxelles et qui avaient convaincu les partenaires à accorder plus de 1300 milliards de FCFA à notre pays. Aujourd’hui, le RCPCA-CEM, plaque tournante de réalisation de ces projets a du pain sur la planche pour amorcer la mise en œuvre de ces projets, faute de moyens humains, logistiques et financiers dont elle peine à entrer en possession. Ceci dit, le Gouvernement a un rôle très important à jouer dans sa politique de développement qu’il a lui-même établi. Ce rapport a clairement établi que chaque centrafricain vit au deçà d’un dollar par jour quand bien même qu’on compte une tête de bœuf par tête de centrafricain.
Ne fut ce que, les taxes d’entrer des bovins dans le pays et les taxes d’importations par les sociétés et entreprises extérieures qui investissent dans le pays, permettaient d’équilibrer l’application d’une partie des projets de développement. Mais aussi avec l’aide accrue de la Communauté Internationale au lendemain du retour à l’ordre constitutionnel, est un gage pour la lutte contre la pauvreté endémique qui mine le pays. Quant à l’exploitation outrancière des bois centrafricains, cela pourrait contribuer à la réfection ou reconstruction des infrastructures de base comme les hôpitaux, écoles, pistes rurales, routes principales, voire appuyer les secteurs PME-PMU pour générer des revenus dans le secteur privé et avec des emplois. Paradoxalement, la RCA reste et demeure l’un des pays les plus pauvres au monde malgré les atouts qui se présentent à elle. Faille-t-il donc que les autorités centrafricaines fassent du miracle pour changer les données d’ici l’horizon 2030 ? Il ya de quoi à faire et il faut beaucoup d’efforts et de ténacité pour s’en sortir. Car la RCA ne mérite pas ce triste sort qui lui est réservé depuis des décennies. Il faudrait aussi de la rigueur pour une gestion saine des aides extérieures parce qu’après, c’est le Gouvernement qui doit rembourser au nom du peuple centrafricain qui est le contribuable de l’Etat à travers diverses activités menées de bout en bout. Les générations futures doivent être préparées pour trouver des infrastructures adéquates afin d’être en mesure de prendre la relève à travers une éducation qualitative.
Aujourd’hui, à la lumière des témoignages et des dénonciations à base des preuves, plus de 2000 signatures sont recensées pour demander le rapatriement des trois fonctionnaires de la MINUSCA, soupçonnés d’avoir été à l’origine de plusieurs cas du déclenchement des violences à travers le pays avec des conséquences très graves sur le plan humanitaire, économique, social et environnemental. Aussi, ce qui donne plus de crédibilité à cette pétition, est l’appui de la ministre des affaires étrangères qui demande avec beaucoup d’insistance au Gouvernement de tout faire pour le rapatriement de ces profito-situationnistes qui ne veulent pas la paix en RCA, mais plutôt la guerre.