Le Qingming, la Fête des morts chinoise, tombe le 5 avril. D’ici là, il faut pouvoir enterrer les morts. Pour cette raison, les crématoriums, qui avaient fermé leurs portes aux proches de victimes depuis le début de la crise sanitaire, se sont engagés à restituer les cendres.
Cette opération a donné lieu à des images publiées par le magazine économique chinois Caixin et relayées par l’agence Bloomberg.
Selon Caixin, on y voit des piles de près de 3.500 urnes funéraires stockées dans l’un des huit crématoriums que compte la ville de Wuhan, l’épicentre de la pandémie.
A l’extérieur, une autre photo montre un camion qui livre des palettes, apparemment 5.000 unités en deux jours. Certaines familles racontent également comment elles ont attendu plusieurs heures pour recevoir les cendres.
Si l’on ne sait pas quelle est la part de décès liés au coronavirus depuis l’apparition du Covid-19 à Wuhan, ces images n’ont pas manqué de faire le tour des réseaux sociaux et de raviver les interrogations sur l’honnêteté de la Chine dans cette pandémie.
Alors que l’Italie compte déjà plus de 10.000 victimes et l’Espagne plus de 7.000, la Chine affiche un bilan de près de 2.500 morts dans la ville de Wuhan et environ 3.300 morts dans tout le pays.
Ce bilan est d’autant plus bas que l’on sait la fragilité des infrastructures de santé à Wuhan, avec des hôpitaux qui ont été débordés comme ailleurs dans le monde au plus fort de la crise.
Campagne de désinformation
De plus, la Chine est accusée d’avoir tenté d’étouffer l’apparition du virus. Selon Pékin, le premier cas date de début décembre alors que des médecins auraient alerté les autorités bien plus tôt, dès la mi-novembre.
Par la suite, les autorités chinoises ont changé leurs méthodes de comptabilisation des victimes, ce qui avait d’abord provoqué une explosion du nombre de décès liés au virus du jour au lendemain. Cette méthode a ensuite été abandonnée.
La semaine dernière, à l’issue d’une réunion du G7, le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, a accusé le régime communiste chinois d’avoir mené une campagne de désinformation et de représenter “une menace importante pour notre santé”.
Même tonalité pour Reporter sans frontière : l’ONG estime que la dictature chinoise est responsable de la situation actuelle et explique que la censure a provoqué et amplifié la crise.
RSFaffirme en effet que “si la presse chinoise était libre, le coronavirus ne serait peut-être pas devenu une pandémie”.