Bangui – lundi 30 mars 2020, au ministère des Transports et de l’Aviation civile à Bangui, des clients de la société libanaise Almadina, spécialisée dans la confection des titres sécurisés des transports en Centrafrique, se sont mis en colère contre l’augmentation brusque et unilatérale du tarif de carte grise et plaque d’immatriculation. Des négociations ont été engagées avec le DG des transports, mais la société Almadina maintient sa position et s’impose face au ministère des Transports. Pourquoi ?
Passant de 52 000 à 60 000, soit une augmentation d’environ 15%, le tarif de carte grise, couplée avec les plaques d’immatriculation est en hausse depuis lundi 30 mars 2020. Les centrafricains, qui souhaitent acheter une nouvelle auto ou changer leur plaque d’immatriculation, devront désormais débourser 60 000 francs CFA au lieu de 52 000 il y’a quelques jours.
Cette augmentation, décidée unilatéralement par la société libanaise Almadina, fait réagir des dizaines d’automobilistes ce lundi 30 mars au ministère des Transports. Selon eux, la société Almadina ne doit pas décider seule de l’augmentation de son tarif. Celle-ci doit se faire en concertation avec le syndicat des transporteurs, avec l’autorisation du ministère des Transports, après l’avis du conseil du ministre.
C’est dans cette disposition d’esprit qu’une dizaine des clients ont saisi, ce lundi 30 mars, la direction générale des transports qui, à son tour, informe son ministre de tutelle. Des négociations ont été engagées avec la direction de la société Almadina. Finalement, le nouveau tarif imposé par Almadina est maintenu. Seule la date de son entrée en vigueur qui, au lieu de lundi 30 mars, est désormais fixée au mois d’avril prochain.
Contactée par la rédaction du CNC, la direction de la société Almadina justifie sa décision par la mise en circulation d’une troisième plaque d’immatriculation sur une automobile.
Alors, cette décision de troisième plaque est-elle conforme aux directives de la CEMAC (Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale) ? Et pourquoi Almadina n’avait pas informé les Centrafricains et le gouvernement avant de prendre sa décision ?
Selon des observateurs nationaux, c’est seulement en République centrafricaine qu’on peut voir ce genre des choses où chaque société, publique ou privée, peut décider seule de son tarif, ou encore de son service au vu et barbe des autorités compétentes.
Rappelons que la société libanaise Almadina, en République centrafricaine, est chargée de la confection des documents administratifs sécurisés comme la carte d’identité nationale, passeports, carte grise, certificat d’immatriculation, permis de conduire et les plaques d’immatriculation. Elle est souvent soupçonnée de connivence avec les autorités nationales auxquelles elle n’a cessé de verser des pots-de-vin substantiels.