« Le Sierra Leone c’est le bordel, oui, le bordel au carré. On dit qu’un pays est le bordel au simple quand des bandits de grand chemin se partagent le pays… ; mais quand, en plus des bandits, des associations et des démocrates s’en mêlent, ça devient plus qu’au simple (…). C’est pourquoi on dit qu’en Sierra Leone règne plus que le bordel, règne le bordel au carré. »
Ainsi parlait l’écrivain ivoirien Ahmadou Kourouma dans son roman « Allah n’est pas obligé ».
Remplacez « Le Sierra Leone » par « Le Centrafrique » et le tour est joué ! Mieux, complétez la précédente citation par celle-ci :
« Quand on dit qu’il y a une guerre tribale dans un pays, ça signifie que des bandits de grand chemin se sont partagé le pays. Ils se sont partagé la richesse; ils se sont partagés le territoire; ils se sont partagés les hommes. Ils se sont partagé tout et tout et le monde entier les laisse faire.
Il y avait au Liberia quatre bandits de grand chemin: Doe, Taylor, Johnson, El Hadji Koroma et d’autres fretins de petits bandits. Les fretins bandits cherchaient à devenir grands. »
Que les Centrafricains soient des immatures, des nuls, des incompétents, des inconscients et tous les autres noms d’oiseaux qu’on veut trouver sur terre comme au ciel pour le leur attribuer, est devenu presque chose normale. Et cela n’étonne ou ne semble plus étonner ni déranger personne, surtout pas les Centrafricains qui se complaisent dans le rebut.
Les malheurs de la Centrafrique ne datent pas d’aujourd’hui ni d’hier ou encore de deux décennies. Il faut en réalité pour tout savoir, remonter le cours de l’histoire de la RCA jusqu’au début des indépendances pour mieux se retrouver et comprendre. La « conscience malheureuse », ce sentiment aujourd’hui le mieux partagé chez nous, ce sentiment de frustration et d’impuissance, des générations de Centrafricains l’ont éprouvé depuis 54 ans et plus encore au cours de ces deux dernières années.
Misab (Mission interafricaine de surveillance des accords de Bangui), Minurca (Mission des Nations Unies en RCA), Fomuc (Force Multinationale en Centrafrique) , Micopax (Mission de Consolidation de la Paix en Centrafrique) et maintenant la Minusca (Mission des Nations Unies pour la Sécurisation de la Centrafrique). Que de « médecins » internationaux qui se sont relayés au chevet de ce grand malade qu’est la Centrafrique. Toujours les mêmes diagnostics mais jamais de traitements efficaces.
Au final, et ce n’est pas pour me consoler, l’échec de la petite Centrafrique n’est en réalité qu’un très grand échec de toute la communauté internationale. Et quand celle-ci se trouve être représentée au plus haut niveau en Centrafrique par des hommes à l’image de Babacar Gaye, que peut –on vraiment en attendre?
Que dalle répondrait un ami de mes connaissances !
Pourtant Babacar Gaye n’est pas obligé !
Obligé de représenter les Nations Unies en RCA, obligé d’avoir affaire aux Centrafricains qu’il traite avec autant de mépris, obligé d’obliger les Centrafricains à finir par l’obliger de quitter leur pays sans honneurs ni gloire. De gré ou de force.
Babacar Gaye doit comprendre tout seul que la Centrafrique en guerre doit cesser d’être une planche de salut pour officiers sénégalais à la retraite et en quête de gros magots.
La RCA et les Centrafricains sont aujourd’hui déterminés et bien décidés à se sortir de leur longue nuit. Et si l’Etat peut et doit compter sur l’ONU pour exister à nouveau, il est hors de question d’accepter et de tolérer sur notre sol le Saboteur Général de la Résolution 2149 de l’ONU.
BABACAR DOIT PARTIR ;
Avant qu’il ne soit trop tard.
Guy José KOSSA
GJK – L’Élève Certifié
De l’École Primaire Tropicale
Et Indigène du Village Guitilitimô
Penseur Social