L’Institut Pasteur de Bangui ne cache plus son inquiétude face à la montée des fausses nouvelles et rumeurs à propos d’un imaginaire vaccin contre le corona virus dans le pays, ce qui risquerait de jouer négativement sur la vaccination contre la rougeole de nombreux enfants.
L’épidémie de rougeole est déclarée en Centrafrique par le ministre de la santé, au mois de janvier 2020 avec des cas signalés respectivement dans les régions sanitaires de Bangui et des provinces. Face à cette situation, le gouvernement et ses partenaires avaient lancé un plan de riposte contre la maladie en collaboration avec l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et le Fonds des Nations –Unies pour l’Enfance (UNICEF).
Mais depuis la découverte du Corona virus, les réseaux sociaux, principaux vecteurs de propagation des fake news, sont massivement consultés. Ces canaux de communication deviennent le centre névralgique où se développe toutes les théories complotistes qui pullulent depuis des semaines autour de la pandémie causée par le Covid19. Une « infodémie » – comme l’a qualifiée l’Organisation mondiale de la santé (OMS) – à la rhétorique conspirationniste.
L’une des récentes fake news très virale en RCA est que « l’Occident veut anéantir l’Afrique en testant un prétendu vaccin contre le covid-19 sur les africains. Ce vaccin contiendrait en réalité un poison ». C’est faux, rétorque l’Institut Pasteur de Bangui, qui ne cache pas du tout sa préoccupation de ce que la population centrafricaine semble prompte à adhérer à ces théories.
« Dans ce contexte où la désinformation crée la défiance vis-à-vis du vaccin, la République Centrafricaine??️ s’acharne à lutter contre des épidémies de rougeole ou de polio tout en répondant aux cas de Covid-19 en ce moment », lit-on dans cette déclaration.
Pour l’Institut Pasteur de Bangui, dans un moment difficile comme celui-ci, l’Etat ne peut se permettre de faire face à de nouvelles épidémies de maladies évitables par la vaccination.
« Les parents qui ont pris la décision difficile de reporter les vaccinations de routine, dans un contexte où la chaîne d’approvisionnement des produits médicaux pourrait être sous tension, doivent réévaluer leur position. La vaccination de routine doit se poursuivre et les activités de vaccination doivent être intensifiées si nous ne voulons pas nous retrouver avec d’autres épidémies sur les bras », prévient l’Institut Pasteur de Bangui.
Les périodes de crises, d’angoisses, d’incertitudes, sont habituellement propices aux attaques informatiques. Le coronavirus n’échappe pas à la règle. De nombreuses fausses informations circulent à propos de la crise que nous traversons avec l’épidémie du coronavirus