Depuis l’avènement de la pandémie du coronavirus en Centrafrique, avec 11 cas avérés selon le Ministère de la Santé publique, le pays s’active à plusieurs niveaux pour prémunir sa population contre la pandémie.
De la conscientisation du public sur les dangers de la maladie, à la prise en charge des personnes affectées ou susceptibles de l’être, en passant par la mise en place de mécanismes de gestion de la crise sanitaire et l’implication des médias dans la lutte, rien ne semble laisser au hasard par les autorités pour éviter la propagation de la pandémie.
A travers divers canaux de communication, la population est tout aussi régulièrement exhortée à respecter scrupuleusement les mesures barrières, y compris à travers la sensibilisation via le porte-à-porte, les affiches et banderoles, les ‘’vidéos d’animation’’ alertant sur les risques de se fier aux fausses informations circulant sur les réseaux sociaux, voire les dangers inhérents à la stigmatisation des personnes affectées … des actions qui voient l’implication active de partenaires, au nombre desquels la MINUSCA, quelque peu obligée de revoir ses priorités.
En effet, si la Mission continue de mettre en œuvre son mandat fortement dédié à la protection des civils, elle a mobilisé ses ressources pour les réorienter davantage vers la lutte contre la propagation du COVID-19.
« Nous avons dégagé 2 millions de dollars [ndlr, environ 1 milliard deux cent millions de Francs CFA] en appui au Gouvernement pour protéger les populations avec l’achat de savon, de gels hydroalcooliques, de masques et tant d’autres actions qui permettent de contribuer, en tant que Mission des Nations Unies, à la lutte que tout le monde mène aujourd’hui contre le COVID-19 qui constitue une très grande menace », souligne le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies et chef de la MINUSCA, Mankeur Ndiaye, à l’issue d’une rencontre avec le leadership de Mission, le 11 avril à Bangui.
Lizbeth Cullity, Représentante spéciale adjointe, en charge des affaires politiques et de la protection des civils, rappelle pour sa part l’appui de la Mission à la Réforme du secteur de la sécurité : « Nous avons beaucoup travaillé avec le Ministre de la défense et son équipe, ainsi qu’avec les différents services de sécurité en Centrafrique, pour voir dans quelle mesure ils peuvent rendre service à la population, tout en se protégeant eux-mêmes ». Et d’ajouter : « si le COVID-19 se répand en RCA comme dans les autres pays, on veut que tous les hommes et femmes en uniformes soient bien protégés pour faire leur travail ».
En tant que Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général et Coordonnatrice résidente du système des Nations Unies en RCA et Coordonnatrice humanitaire, Denise Brown, fait valoir l’‘importance des actions au niveau de l’arrière-pays et surtout des frontières. « Il faut absolument que la chaîne d’approvisionnement du Cameroun via Douala, aussi bien pour le pays, la MINUSCA que la Communauté internationale, soit maintenue, mais avec des contrôles. C’est dans ce cadre que le gouvernement a demandé l’appui de la MINUSCA’’, a-t-elle révélé.
L’action quotidienne des quelque 13 000 Casques bleus sur le terrain n’en est pas moins affectée. Occasion pour le Commandant de la Force, le Général Sidiki Daniel Traoré, de saluer l’étroite collaboration entre la hiérarchie de la Force de la MINUSCA et celles de la défense nationale dans le cadre de la prévention de cette maladie. Sous la houlette de son chef, le Général Pascal Champion, la Police de la MINUSCA a, de son côté, mis à disposition des forces de sécurité intérieure du matériel destiné à optimiser leur sensibilisation sur la manière de freiner la propagation du coronavirus.