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RCA : affaire du soldat FACA qui a blessé une femme à Bozoum, un homme arrêté et incarcéré à Bouar.

Publié le mardi 21 avril 2020  |  Corbeau News Centrafrique
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© Autre presse par DR
Reprise normale des activités économiques à Bozoum après les élections du 30 décembre 2015
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Soupçonné d’avoir participé au tabassage d’un soldat FACA qui aurait blessé avec son arme une femme à Bozoum, capitale provinciale de l’Ouham-Péndé, un jeune homme a été arrêté et transféré à la maison d’arrêt de Bouar depuis plusieurs mois. Ses proches dénoncent un abus d’autorité des forces de l’ordre, et la tension monte de plusieurs crans entre les populations locales et les soldats FACA.



Au mois de février dernier, un soldat de l’armée nationale, déployé aux alentours de Bozoum pour assurer la sécurité des ouvriers des sociétés chinoises qui tamisent le gravier de l’Ouham à la recherche de l’or depuis janvier 2019, aurait blessé une femme à une jambe en tirant avec son fusil d’assaut, en présence de bien de personnes, à proximité du village de garo, situé à environ 25 km au nord de Bozoum. Les proches de la femme blessée et autres villageois auraient réagi en s’attaquant au militaire, à qui ils ont arraché l’arme. Ils l’ont agressé et quelqu’un a même tiré sur lui avec un fusil de chasse, en lui provocant une blessure à l’épaule. Ce qui a entraîné son hospitalisation à Bozoum pendant une semaine.

Jusqu’à ce jour, on ignore la motivation du geste du soldat, mais celui-ci, une fois sortie de l’hôpital, sans conséquence pour sa santé, a pu reprendre son poste comme si de rien n’était.

On ignore s’il fait l’objet d’une plainte de la part de la femme blessée. Mais il a voulu poursuivre celui qui l’aurait blessé.

À l’aide de ses camarades FACA, il a attrapé un jeune qui avait assisté à la scène du crime initiale, en l’accusant étonnamment d’avoir tiré sur lui.

Le jeune a été tabassé, blessé et amené à la gendarmerie de Bozoum, qui a procédé à son interrogatoire durant plusieurs heures, sans même lui assurer les soins médicaux nécessaires.

Après deux jours de garde à vue dans les locaux de la gendarmerie de Bozoum, le suspect a été transféré à la maison d’arrêt de Bouar, chef-lieu de la préfecture de la Nana-Mambéré, au nord-ouest de la République centrafricaine, où il se trouve jusqu’à ce jour, sans que une assistance légale lui soit assurée, bien évidemment.

Contactés par CNC, ses proches ont indiqué qu’ils ont sollicité dans ces derniers jours l’Association du Barreau Américain pour qu’on puisse assister l’accusé, qui, d’ailleurs, dément tout accusation, comme confirmé par d’autres villageois interrogés par la rédaction.

Rappelons qu’en novembre 2019, l’Assemblée nationale, suite à une enquête parlementaire, avait décrété la suspension des travaux d’exploitation minière chinoise dans la région en raison des graves violations des normes environnementales. Mais les populations de Bozoum et des villages de l’axe Bozoum-Paoua se ruent sur les sites où les Chinois ont déjà achevé leur travail, tout en espérant de ramasser encore quelques paillettes d’or échappées aux engins et au mercure.

Affaire à suivre…
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