L’Afrique comptait ce lundi 20 avril 22 513 cas confirmés de coronavirus. Le Covid-19 a déjà coûté la vie à 1 126 personnes sur le continent, selon le Centre pour la prévention et le contrôle des maladies de l’Union africaine. L’Afrique du Sud et l’Egypte sont les deux pays les plus atteints par l’épidémie sur le continent, avec respectivement 3 158 et 3 144 personnes testées positives.
De nouvelles aides pour les populations les plus pauvres en Afrique du Sud
L’Afrique du Sud souhaite augmenter la protection sociale pour soutenir les ménages les plus pauvres et vulnérables pendant le confinement. Dans son bulletin hebdomadaire à la nation, le président Cyril Ramaphosa déclare que le confinement a révélé « à quel point la pauvreté, les inégalités et le chômage déchirent les communautés ». Il a notamment condamné des vols de nourriture lors de distributions alimentaires.
Le chef de l’Etat n’a pas précisé de quelle manière les aides sociales évolueraient. Le cabinet du président devait se réunir ce lundi pour discuter de nouvelles mesures destinées à limiter l’impact économique et social de la pandémie de coronavirus. « Même une fois le confinement levé, ses conséquences se feront ressentir encore pendant un certain temps », déplore Cyril Ramaphosa. « Les programmes d’aide alimentaire sont une solution d’urgence, à court-terme. Ils devront être complétés par des mesures durables pour soutenir les citoyens les plus vulnérables pendant la période difficile qui nous attend », a ajouté le président sud-africain.
Un « don spécial » d’une valeur de 2 milliards de FCFA pour lutter contre l’épidémie au Cameroun
Au Cameroun, un don spécial de Paul Biya d’une valeur de 2 milliards de FCFA (soit environ trois millions d’euros) a été rendu public ce lundi. Cette aide doit se traduire par la distribution de différents matériels nécessaires dans la lutte contre la pandémie sur tout le territoire national : du savon, des masques, des bidons lave-mains, des kits de dépistages et des appareils d’assistance respiratoires notamment. Un Fonds spécial de solidarité nationale avait déjà été lancé au Cameroun le 31 mars par le chef de l’Etat, qui a promis d’y contribuer à hauteur d’un milliard de FCFA. Le Cameroun compte 1 016 cas avérés et 42 décès liés au Covid-19.
Le masque est obligatoire depuis ce matin au Sénégal
Le port du masque est désormais obligatoire dans les administrations, les entreprises, les commerces et les transports au Sénégal. Des sanctions sont prévues pour ceux qui ne respectent pas la mesure, selon l’arrêté du ministère de l’Intérieur publié dimanche soir. Mais aucun détail n’est publié sur ces sanctions. La presse se réfère au Code des contraventions : en cas de non-respect d’une mesure administrative, la sanction peut aller jusqu’à 20 000 FCFA d’amende, accompagnés d’un mois de prison. A ce jour, le Sénégal compte 377 personnes testées positives au coronavirus, et cinq personnes sont décédées des suites de la maladie.
En Mauritanie, le calvaire des migrants et réfugiés
Avec la crise du coronavirus, et l’arrêt de toute activité économique, les conditions de vie des réfugiés en Mauritanie se dégradent. Le Haut-Commissariat pour les réfugiés, déjà submergé par le camp de M’Béra, l’un des plus grands du continent, qui abrite 60 000 réfugiés maliens, alerte maintenant sur la situation des migrants dans les villes de Nouakchott et Nouadhibou. « Les réfugiés, pour la plupart, sont des enseignants, des chauffeurs… Mais tout est bloqué. Tout ! Les réfugiés ont faim ! Depuis que la crise a démarré, les réfugiés n’ont aucun sou… » déplore Ali Ouatara, père de famille originaire de Côte d’Ivoire habitant en Mauritanie depuis 18 ans.
Les restrictions de mouvement partiellement levées au Ghana
Au Ghana, le confinement de trois semaines a été levé dans la capitale Accra et la région de Kumasi. D’autres mesures, comme l’interdiction des rassemblements et la fermetures des établissements scolaires restent pour l’instant en vigueur. Les postes-frontières resteront également fermés pour encore deux semaines.
Le président Nana Akufo-Addo, dans un discours diffusé dimanche soir à la télévision, a exhorté la population à porter un masque dans les lieux publics. Il a également annoncé que 60 000 tests avaient été effectués à travers le pays. « Ces tests nous ont permis de mieux comprendre la dynamique du virus, de localiser les zones les plus à risques et les foyers de la maladie », a-t-il déclaré.
Pour Paul Kagame, l’Afrique a besoin de 100 milliards de dollars d’aide internationale
Dans une interview accordée au Financial Times, le président rwandais estime que sans actions coordonnées, certaines économies du continent pourraient prendre « une génération ou plus » à se relever de la crise économique liée au coronavirus. Les pays africains, d’après Paul Kagame, ont besoin d’un soutien international de « 100 milliards de dollars, voire plus ». « Nous attendons des actions rapides et décisives », a-t-il déclaré. « Mais le plus important est d’obtenir un consensus pour s’assurer que l’Afrique possède tous les outils nécessaires afin de mettre un terme à l’épidémie et d’éviter une dépression majeure », ajoute le chef de l’Etat.
La Banque mondiale prévoit que le continent entrera en récession pour la première fois depuis 25 ans à cause de l’épidémie. La croissance, qui s’élevait à 2,4 % en 2019, devrait chuter considérablement cette année : les estimations oscillent entre -2,1 % et -5,1 %.
Un déconfinement progressif à partir du 3 mai en Tunisie
Le Premier ministre Elyes Fakhfakh annonce ce dimanche soir que les mesures de confinement entrées en vigueur le 22 mars en Tunisie seront progressivement levées à partir du 3 mai. Il juge la situation « presque maîtrisée ». Le confinement est très strict en Tunisie : les déplacements ne sont autorisés qu’en cas d’extrême nécessité et un couvre-feu est en vigueur entre 18h et 6h du matin. Elyes Fakhfakh assure que le pays a réussi à aplatir la courbe du nombre de personnes contaminées. Les derniers bilans font état de 38 morts et 879 malades.
Le déconfinement « ciblé et progressif » se fera selon trois paramètres, a indiqué le chef du gouvernement : les secteurs économiques les plus cruciaux seront relancés, les restrictions de sorties seront adaptées en fonction de l’âge, et en fonction du nombre de cas dans chaque région.