Près de 2,5 millions de malades, 180 000 morts, et un coupable idéal dans la pandémie. Du moins aux yeux de Donald Trump. C'est l'OMS. Depuis des semaines, le président américain, lui-même taxé de laxisme, accuse l'Organisation mondiale de la santé d'avoir alerté trop tard sur le Covid-19. Washington lui a même coupé ses subventions. Depuis Genève, l'agence encaisse les coups en même temps qu'elle gère la crise. L'OMS a alerté le monde « au bon moment » répète son patron.
De notre correspondant à Genève,
Non, l'OMS n'a pas tardé à lancer l'alerte rouge, a redit Tedros Ghebreyesus à un journaliste. Nous l'avons fait le 30 janvier. Alors qu'il n'y avait que 82 cas en dehors de la Chine et aucun mort. Tedros Ghebreyesus estime que le reste du monde avait suffisamment de temps pour se préparer.
Interrogé sur le coup financier porté par les Etats-Unis, le directeur des opérations d'urgence de l'OMS laisse même entrevoir, une pointe d'agacement. « On doit faire avec... c'est tout, lâche Mike Ryan. On a un travail très difficile devant nous. Comme tous les pays dans le monde. Je veux que mes équipes se concentrent sur ça et pas sur la provenance de leur bulletin de paie à la fin du mois. Un membre de l'OMS vient d'être tué sur le terrain, et un autre est dans un état grave, alors qu'ils transportaient des échantillons de Covid-19 en Birmanie. Je ne crois pas que leurs familles se préoccupent vraiment de nos problèmes de financement. »... suite de l'article sur RFI