Désigné pour coordonner l’aide promise par la communauté internationale à l’Afrique face à cette crise mondiale du Covid-19, en compagnie de Donald Kaberuka, Ngozi Okonjo-Iweala et Trevor Manuel, Tidjane Thiam trouve bon de permettre aux pays africains de bénéficier d’un moratoire pour le remboursement de la dette.
Cette démarche pour laquelle la task force (les quatre envoyés spéciaux de l’Union africaine contre le coronavirus) a été mise sur pied par l’Union Africaine intervient alors que le ministre béninois de l’Economie et des Finances, Romuald Wadagni estime que les termes «moratoire» et, à fortiori, «annulation», vont ternir l’image des États débiteurs et leurs accès futurs aux financements. Préférant l’octroi de nouvelles liquidités du Fonds monétaire international par le biais des DTS ou d’autres mécanismes innovants, l’argentier béninois oppose un raisonnement financier pur à lequel Tidiane Thiam n’est pas insensible: «Oui, l’endettement est un meilleur choix que l’indulgence», concède d’abord l’ex-CEO de Crédit Suisse.
Toutefois, poursuit le coordonnateur de la task force , «le moratoire est une mesure d’urgence, indispensable». Et de muscler son raisonnement par le chiffre: «on pense (NDLR: la task force) avoir libéré environ vingt milliards de dollars. Cela permet immédiatement aux États de dépenser et d’aider leurs populations. Je vois difficilement comment on peut être contre. Il n’est pas obligatoire. Les pays qui pensent être à l’abri, et qui sont suffisamment puissants et forts pour ne pas avoir besoin du moratoire, sont libres. Nous n’obligeons personne », renchérit-il.... suite de l'article sur Autre presse