Bangui – L’opération a été menée conjointement ce lundi 4 mai par les unités de la police nationale, de la gendarmerie et de la garde présidentielle, sur instruction du ministre de la Sécurité publique, le général Henri Wanzet Linguissara, au centre-ville de Bangui. Loin de faire l’unanimité, cette opération des menées par les forces de l’ordre crée de facto des polémiques dans le pays, et les usagers, ainsi que les syndicats des transporteurs de motos-taxis ne sont pas du tout contents.
Ce lundi 4 mai 2020, les autorités administratives et les forces de maintien de l’ordre , après plusieurs mois de sensibilisation au respect du nouveau règlement interdisant les motos taxis de circuler au centre-ville de Bangui, ont décidé de passer à la vitesse supérieure. Vers 4 heures du matin, ce lundi, les forces de sécurité intérieure (FSI), mais également les éléments de la garde présidentielle, munis de leur fusil, ont été déployées partout dans les rues de la capitale, bloquant au passage son accès aux motos-taxis.
Selon le ministère de la Sécurité publique, cette opération vise principalement à faire respirer la capitale, envahie par des milliers des motos-taxis, auteurs de multiple accident de circulation dans la capitale. Or, les usagers comme les représentants des organisations syndicales des motos-taxis ne sont pas de cet avis. Pour eux, la décision du ministre de la Sécurité publique d’interdire l’accès au centre-ville aux motos-taxis est purement politique. D’après eux, celle-ci serait motivée par la récente démonstration de force populaire de l’ancien chef de l’État François Bozizé au quartier Lakouanga, où des centaines, pour ne pas dire des milliers des motos-taxis l’ont spectaculairement accompagné comme un messie, tout en bloquant les circulations dans plusieurs endroits de la capitale. Ce qui crée la « jalousie » des autorités en place, disaient-ils.
Pour de nombreux conducteurs de ces engins à deux roues, c’est grâce à leur moto qu’ils font vivre leur famille. Ils ne comprennent pas pourquoi, à chaque fois, les autorités du pays, en prenant des décisions qui les concernent, ignorent leur organisation syndicale alors que celle-ci existe bel et bien à Bangui.
Pendant ce temps, sur le terrain, ce mardi 5 mai, les forces de l’ordre, qui ont installé leur checkpoint à plusieurs endroits de la capitale, interdisent toujours l’accès au centre-ville aux motos-taxis.