Mahamat Kamoun fait le parallélisme entre le déploiement des FACA à Birao et à Ndélé qui, selon lui, ne sera pas dissuasif. Il plaide pour une riposte musclée à la hauteur de la gravité des faits. Position exprimée le vendredi 01 mai 2020 lors d’un point de presse relatif aux massacres de Ndele du 29 Avril 2020.
Pour Mahamat Kamoun, le déploiement des FACA dans le nord-est du pays est intervenu après plusieurs signaux de détresse émis par les populations de cette région aux autorités du pays. « Des milliers de populations qui ont vécu vraiment des périodes cauchemardesques, ont été contraintes en violation de la Constitution de notre pays, à la déportation vers le Soudan et le Tchad. Aujourd’hui, les FACA sont déployées dans une ville fantôme », a constaté l’ancien premier ministre.
« Ce qu’on a toujours déploré dans ce pays, c’est la politique consistant à jouer le Médecin après la mort. La crise de Birao a démarré l’année dernière le 1er septembre 2019. Les FACA viennent à peine d’être déployées, il y a une ou deux semaines, après que la ville a été mise en poussière », a-t-il noté.L’annonce du déploiement des FACA à Ndélé sonne pour Mahamat Kamoun comme le début d’un processus qui prendra du temps. « A Ndélé, moi j’attends de voir comme St-Thomas. Entre la prise de décision et les actes, il faut du temps. D’ailleurs, nos militaires sont déjà dans certaines villes du pays, mais leur présence n’a pas permis de calmer la situation. La Minusca a les moyens pour dissuader, pour contraindre, pour anéantir n’importe quel groupe armé en République centrafricaine. Et la Minusca est présente à Ndélé, ils ne sont pas intervenus pur arrêter ce drame », a dénoncé Mahamat Kamoun qui précise, par-ailleurs, que c’est pour la 3ème fois en l’espace de deux mois que ces attaques ont eu lieu.
« Ils n’ont pas fini, et au moment où je vous parle, les hostilités continuent. Il y aura encore des attaques. Donc voilà, il faut une riposte musclée à la hauteur de la gravité des faits », a plaidé Mahamat Kamoun.
Les récentes violences interethniques entre deux groupes armés rivaux à Ndele ont occasionné plus d’une trentaine de personnes tuées.