Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Centrafrique : Jonas Israël DACKO propose une solution de sortie de crise

Publié le vendredi 15 mai 2020  |  Le Potentiel Centrafricain
Centrafrique
© Autre presse par DR
Centrafrique : Jonas Israël DACKO propose une solution de sortie de crise
Comment


Ces derniers temps, le climat sociopolitique et sécuritaire de la RCA devient de plus en plus préoccupant et inquiétant. Cette situation se complique avec l’avènement de la pandémie de Coronavirus. C’est dans ce cadre que Mr Jonas Israël DACKO a fait une déclaration le jeudi 14 mai 20 à l’Hôtel Azimut, relative é sa contribution pour la décrispation de cette atmosphère sociopolitique et sécuritaire tendue. Ci-dessous, l’intégralité de cette déclaration.

Déclaration liminaire de Monsieur Jonas Israël DACKO

Chers Représentants des Médias,

Chers compatriotes,

Distingués Invités,

C’est pour moi un réel plaisir de pouvoir vous rencontrer aujourd’hui dans le cadre de cette Conférence de Presse. Pour ceux qui ne me connaissent pas encore très bien, je suis Jonas Israël DACKO, j’ai fait des études de droit à l’université de Bangui, aujourd’hui fonctionnaire de l’Etat. Je suis présentement Contrôleur des finances au ministère du Tourisme.

En tant que fils de ce pays, la République centrafricaine, que nous aimons tous, et eu égard à la situation qu’il a traversée, j’ai cru nécessaire et indispensable de me prononcer sur quelques domaines afin d’apporter ma modeste contribution à ce qui doit être fait pour son relèvement effectif et le bonheur des tous les centrafricains.

Je ne vais rien rappeler puisque tous les Centrafricains et toutes les Centrafricaines savent ce qui nous est arrivé à travers tous les événements et toutes les douleurs qui nous ont été infligés. Mais je pense qu’il y a des choses qui méritent une accélération pour que notre pays, nos populations, accèdent à une paix durable comme auparavant.

Dans quelques mois seulement, nous irons aux élections générales. J’ai peur que le spectre de ces élections nous fasse oublier ce qui devrait être fait pour que le Centrafricain recouvre la liberté et la force de vaquer à ses occupations individuelles et collectives pour le développement.

Une proposition a été initiée par nos députés à l’Assemblée nationale visant à une révision de la Constitution compte tenu de la pandémie, le Covid-19, qui est en train de tout chambouler à travers le monde. Afin d’éviter à notre pays une crise supplémentaire, je suggérerais que nos autorités daignent procéder par un consensus national, c’est à dire, élargi à toutes les forces vives de la nation, qui a été utilisé à plusieurs reprises dans la résolution de problèmes dans notre pays.

Les élections étant les circonstances à travers lesquelles un pays choisit les dirigeants, Président de la République, Députés, Sénateurs, Maires, Chefs de groupement, Chefs de quartier, Chefs de village, pour la direction des affaires de la nation, il est important que tous nous nous mettions d’accord pour leur organisation. Au cas où le Covid-19 venait à s’amplifier dans notre pays, le tour d’une table serait le lieu qui nous permettrait d’aboutir à une solution acceptée par tous, et donc susceptible de nous éviter des heurts retardateurs et contre productifs. Aussi me parait-il utile de proposer que la problématique de l’Autorité Nationale des Elections (ANE), dont le mandat prend fin le 24 décembre 2020, soit débattue et résolue avec célérité et diligence par la Cour Constitutionnelle ainsi que l’ont préconisé nos éminents juristes.

Le Gouvernement, face à l’irruption de la pandémie Covid-19, s’est mis au travail à travers des décisions relatives à des mesures visant à en limiter la propagation. Je ne peux qu’encourager le travail en cours entrepris par notre compatriote le Docteur SOMSE, ministre de la Santé Publique et de la Population et son équipe. Mais je profite de cette occasion pour dire à toute la population centrafricaine que le Covid-19, ce n’est pas une blague ; c’est une maladie qui fait disparaître en un temps record. Que les Centrafricains tirent les conclusions des ravages en cours dans les pays comme les Etats-Unis, le Royaume Uni, l’Italie, la France, l’Espagne, l’Allemagne, pour ne citer que ceux-là, pour se plier aux mesures édictées par nos autorités.

En dehors des élections et du Covid-19, il y a une problématique sur laquelle je tiens à revenir : celle du désarmement des groupes armés qui écument une superficie majoritaire du territoire national.

En effet, l’Accord Politique pour la Paix et la Reconstruction, APPR-RCA, signé le 19 février 2019, avait prévu le désarmement des groupes armés, il a été retenu que ces groupes armés disparaissent. Franchement je ressens des inquiétudes quant à la non-disparition de ces groupes.Nos populations ont besoin de circuler librement sur leur territoire et de réaliser leurs activités sans s’inquiéter. A ce jour, ce n’est pas encore le cas puisque les groupes armés fortement dosés de mercenaires étrangers, tiennent la majeure partie de notre territoire, empêchant ainsi notre gouvernement de fonctionner comme il se doit.

Dans l’article 5 alinéa d, de l’APPR-RCA, les groupes armés se sont engagés à « procéder, d’un commun accord entre les parties et les partenaires, à la dissolution intégrale des groupes armés sur toute l’étendue du territoire national et dans cette perspective, continuer à exercer pleinement, le contrôle sur leurs forces respectives et s’engager à leur faire respecter immédiatement, les engagements sécuritaires prévus par cet Accord. Ainsi toute personne ou unité armée qui violerait ces arrangements sécuritaires sera sanctionnée conformément aux dispositions légales et règlementaires en vigueur ».

Je constate que jusqu’au jour d’aujourd’hui, aucun groupe armé n’est dissout. Ces groupes sont en activités et continuent de prélever des impôts sur les paisibles citoyens. Je pense que le Gouvernement devrait, en accord avec les partenaires, rendre effective cette dissolution intégrale que tous les groupes ont accepté à travers leurs signatures. Il est important que nous allions aux élections après le désarmement et la dissolution de tous ces groupes armés.

Un autre problème qui me préoccupe, c’est la situation dans le Nord-Est de notre pays, notamment à N’délé, dans le Bamingui Bangoran. Depuis quelques mois, trois affrontements se sont déroulés entre deux de nos ethnies : les Goulas et les Roungas. Le Gouvernement a envoyé une forte délégation judiciaire pour une enquête exhaustive sur les mobiles de ces affrontements récurrents. Je le félicite pour cela et je me réjouis de ce qu’il vient d’envoyer une troupe des Forces Armée Centrafricaines(FACA) à N’délé. Mais je pense qu’au regard des frères et sœurs disparus à l’issue de ces affrontements, il y a encore de l’amertume dans les cœurs. Et ce, de part et d’autre. Pour trouver une solution définitive dans cette région, en plus de l’interposition des FACA, il nous faut non seulement la Police et la Gendarmerie, mais aussi et surtout la Justice avec tous les instruments de protection idoine pour le personnel qui devra travailler là-bas.

Mais puisqu’il y a eu des morts et des destructions, je souhaite que les résultats de cette enquête conduisent à l’identification et à la traduction en justice des commanditaires et exécutants de ces crimes.

Je voudrais également tirer la sonnette d’alarme sur la situation qui prévaut dans la Lobaye en ce moment, où la présence de groupe armé non-conventionnel prend de l’ampleur. Le Gouvernement devrait faire davantage afin d’éviter à cette région ce que nous avions vécu à Bocaranga, Bodili, Bangassou et actuellement Bambari.

Si nous ne pouvons nous assumer, il n’y a pas à avoir honte, il existe des accords de défense avec des pays amis, notamment la France, qui a volé à notre secours encore dernièrement à travers l’opération Sangaris.

Pour ceux qui aiment et croient encore en la République Centrafricaine, il est temps de dépasser nos humeurs, de nous mettre ensemble afin de sauver notre pays, le seul que nous avons en partage.

J’espère trouver auprès de mes compatriotes de l’opposition et de la majorité, une oreille attentive, afin qu’ensemble, avec l’appui de la communauté internationale nous puissions sortir la République Centrafricaine du danger qui la guette.

Je vous remercie.
Commentaires