La République Centrafricaine (RCA) a connu ces quinze dernières années des régimes dont la gestion a précipité l’effondrement de l’État et la marginalisation des populations. Les séquelles des dictatures sanguinaires qui ont caractérisé les pouvoirs successifs sont encore très présentes pour que nous puissions tous ignorer les ravages d’une telle gestion autocratique. Notre engagement tient d’une réalité douloureuse et profonde qui continue de nourrir notre ambition: se donner des moyens pour agir là où ça compte pour la Centrafrique.
La réaction des Autorités centrafricaines actuelles en dépend. Ce que nous savons et préconisons est de tout faire pour que les élections présidentielles n’aient pas lieu le 27 décembre 2020. Vouloir organiser les élections présidentielles en Centrafrique dans l’état actuel du pays, prouve à suffisance que les Autorités du pays, les Partis politiques, la Société civile, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies pour la stabilisation en République Centrafricaine (MINUSCA), et les Partenaires internationaux de la République Centrafricaine, n’ont pas à cœur le retour définitif de la Paix et la Sécurité dans notre pays.
La COALITION SIRIRI prend ses responsabilités pour contribuer au retour de la Paix tant souhaitée par la majorité silencieuse de notre pays. De ce fait, nous sommes suffisamment mobilisés et déterminés pour l’atteinte de cet objectif en utilisant une formule à la centrafricaine avec les centrafricains.
L’Accord Piégé de Khartoum est Caduc dès le premier jour, nous avons eu l’occasion de le signifier directement à Ismaël Chergui de l’Union Africaine (UA) dans un grand hôtel à Khartoum en présence de l’Ambassadeur Fred un de ses collaborateurs, en leur disant, qu’ils reproduisaient les mêmes erreurs du passé concernant la médiation dans la crise centrafricaine. La COALITION SIRIRI était bien présente à Khartoum, mais a refusé de cautionner l’Accord pour la simple raison que les jeux étaient déjà faits à l’avance.
Les élections ne devront pas avoir lieu le 27 décembre 2020 en République Centrafricaine comme prévu par TOUADERA et son équipe pour la simple et bonne raison que 85% du pays n’est pas sous contrôle du Gouvernement actuel en République Centrafricaine. Après quatre ans et demi de règne, même Bangui la capitale échappe au contrôle de TOUADERA et son Gouvernement, les tueries en série au km5, à Gobongo, à Miskine, à Boy-Rabe, à Fatima et dans l’arrière-pays en témoignent à suffisance.
Le Gouvernement de TOUADERA et ses acolytes, sont pleinement responsables des dérives intercommunautaires entre les ressortissants paisibles du Nord/Est du pays (Vakaga, Bamingui-Bangoron, Ouaka, Ouham-Pendé et Basse-Kotto) qui ont occasionné, malheureusement, plusieurs centaines de morts parmi la population civile. Touadera et ses complices utilisent la politique de « diviser pour mieux régner ».
Pour rappel, le 23 décembre 2019, il y a eu plus de 70 morts, dont les opérateurs économiques, parmi la population civile sans défense de klm5 à Bangui, de surcroit sous les yeux complices du Président TOUADERA et la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies pour la stabilisation en République Centrafricaine (MINUSCA). La COALITION SIRIRI avait demandé aux Autorités compétentes de mettre en place une Commission d’enquête libre et transparente pour établir les responsabilités pour que justice soit faite. Malheureusement, jusqu’aujourd’hui, cette requête est restée lettre morte comme l’a été notre première requête suite au massacre prémédité de la population civile de Km5 et Fatima en 2018, dont les cadavres de plus de 50 personnes ont été exposés devant le bureau de Bonica à Bangui pour dénoncer l’attitude belliqueuse et la barbarie de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies pour la stabilisation en République Centrafricaine (MINUSCA) contre la population qu’elle est supposée protéger. Ces images macabres ont fait le tour du monde via les réseaux sociaux.
Les Partis politiques qui accepteront d’aller aux élections dans les circonstances actuelles du pays seront traités comme des complices et des ennemis de la nation par la COALITION SIRIRI. Personne n’ignore que la machine de la fraude électorale à grande échelle de Touadera dénommée Sarandji, comme le nom l’indique, est déjà en marche pour voler les élections en leur faveur et plonger le pays dans le chaos.
La COALITION SIRIRI met en garde l’opinion politique nationale et internationale et invite tous les Partis politiques en Centrafrique de s’abstenir d’aller aux élections présidentielles du 27 décembre 2020. Les circonstances actuelles du pays ne le permettent pas. C’est pourquoi, nous réaffirmons que les conditions des élections présidentielles apaisées, libres et transparentes ne sont pas réunies; de nombreux pré requis et des conditions à remplir dans le respect de la Constitution restent encore des défis à relever, par exemple, la fiabilité des fichiers électoraux, le démembrement local de l’ANE et les garanties des élections libres, transparentes et consensuelles.
La folie, c’est de faire toujours la même chose et s’attendre à un résultat différent. C’est ce qui se passe exactement chez nous en République Centrafricaine. Nous devons nous arrêter de gratter la démangeaison à travers la botte.
La COALITION SIRIRI indique, une fois de plus, qu’une troisième Transition consensuelle en République Centrafricaine s’impose pour unifier le pays dans son ensemble, le faire sortir du sous tutelle, organiser une conférence sur la Paix, la Justice et la Réconciliation nationale.
Le Président TOUADERA et son équipe ont lamentablement échoué et ils veulent s’accrocher malhonnêtement au pouvoir. Nul n’ignore dans quelle circonstance et comment TOUADERA était élu et a accédé au pouvoir; nous ne voulons pas que la même histoire se répète. Depuis son arrivée au pouvoir, la Centrafrique continue de compter les morts et les difficultés se sont accentuées et ont pris une autre dimension.
Tant que les problèmes cruciaux et fondamentaux à la crise en RCA, à savoir, la Sécurité sur l’étendue du territoire national, le retour assisté de tous les réfugiés, sans exception, qui souffrent dans les camps respectifs, le non-respect de la constitution, la Justice et la Réconciliation entre le peuple centrafricain, le fichier électoral crédible ne seront pas réglés, les élections présidentielles ne régleront rien non plus dans la crise en République Centrafricaine. Que DIEU bénisse et protège la RCA.