Les musulmans de Centrafrique attendent d'observer la lune ce samedi 23 mai pour célébrer la fin d'un mois de jeune et de prière amorcé depuis le 22 avril dernier à travers le pays. La particularité de cette année est l'appel des leaders religieux au respect des mesures barrières pour éviter la propagation du Covid-19.
Même si plusieurs fidèles musulmans à travers le monde ont célébré l'Aïd El Fitr ce samedi 23 mai 2020, en République Centrafricaine, la communauté islamique a annoncé la fin de ce mois de jeûne et prière ce dimanche 24 mai. Le Ramadan de cette année a été particulière en raison de nombreuses restrictions dues à la pandémie de Covid-19.
A cet effet, les imams de Centrafrique ont rappelé l'impérieuse nécessité de respecter les mesures barrières pour protéger la vie des croyants. " Nous n'avons pas consacré seulement ce mois à la prière mais également à la sensibilisation de nos compatriotes, car une religion qui ne pense pas au respect de la vie humaine n'est pas une religion" a indiqué Imam Kobine Layama, Président du Conseil Supérieur Islamique de Centrafrique.
Si le respect des mesures barrières est un droit et un devoir, l'autorité morale déplore le fait que les mesures édictées par le gouvernement continuent d'être foulées au pied par certains compatriotes. " J'ai vécu ce moment pas avec un gaieté de cœur, mais avec un souci réel au cœur lorsque nous observons nos compatriotes exerçant de petits métiers et de commerce aux abords de la route, cela représente un véritable souci parce qu'il n'existe pas le respect des mesures barrières" a-t-il regretté.
Les leaders religieux musulmans appellent à l'observation de l'Aïd El Fitr de cette année en famille et déconseillent les grandes mobilisations dans les lieux de culte. Un appel qui n'a pas assez de chance d'être suivi dans le secteur de Pk5 dans le 3e arrondissement de Bangui, où les mesures barrières contre le nouveau Coronavirus sont régulièrement foulées au pied.
Les musulmans de Centrafrique ont consacré ce moment de prière pour implorer Dieu à la protection des centrafricains contre la pandémie de Covid-19 et en faveur de la paix dans le pays. Le grand défi est celui de savoir si le pèlerinage à la Mecque qui suit le ramadan sera effectif.