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Centrafrique : La dérive dictatoriale du Ministre Ange-Maxime Kazagui

Publié le jeudi 11 juin 2020  |  Le Potentiel Centrafricain
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© Autre presse par DR
Le ministre de la Communication et des Média, Porte-parole du gouvernement Ange-Maxime Kazagui
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La surprise n’a aucune mesure. Celle des Centrafricains qui ont eu l’occasion de suivre sur les antennes de Radio Centrafrique, la radio nationale, la déclaration du Ministre Kazagui qui brandit des sanctions aux cadres et les agents de la Radio et de la Télévision nationales qui auront le cran de désormais lire des communiqués nécrologiques sur ces ondes. Drôle de décision lorsqu’on sait que les communiqués nécrologiques ont toujours fait partie du lot des communiqués payés et régulièrement lus sur ces antennes depuis la nuit des temps. N’assiste-t-on pas tout simplement à une dérive qui ne dit pas son nom ?

On aura tout vu, tout entendu avec l’avènement du coronavirus ou covid19 en Centrafrique. Chacun, profitant de la parcelle de responsabilité qui lui est attribuée, voudra bien se gonfler comme la grenouille qui veut se faire aussi gros que le bœuf pour se faire voir. Tel est le cas, insolite disons, du ministre Maxime Kazagui qui vient de quelle planète on ne sait, pour ne plus connaitre et comprendre les habitudes des centrafricains lors d’un cas de décès. Par une légendaire note de service le ministre Kazagui interdit la lecture des communiqués nécrologiques sur les antennes des Radio et Télé Centrafrique pour la simple raison qu’ils vont à l’encontre des instructions du Président de la République, Chef de l’Etat, le Pr Faustin-Archange Touadéra. Dit-donc ! Où sommes-nous ? Dans quel pays vit-on pour qu’on prenne les Centrafricains pour des avortons qu’on peut manipuler à ses guises ? On peut tout dire, tout faire, tout souiller mais pas jusqu’à la personne de notre Chef d’Etat. C’est trop oser.

Tous, nous sommes concernés par la pandémie du coronavirus dont la fulgurante montée du taux de contamination défraie la chronique au point d’être un grand sujet d’inquiétude pour toute la population. Mais cela ne veut pas dire que l’on va irrémédiablement cesser avec nos meurs et coutumes s’agissant de nos morts. Qu’est-ce dire que lorsqu’il y a un cas de décès, on ne doit pas en informer les parents par communiqué ? Tous nous sommes conscients de la gravité de la situation que provoque le covid19.

Nous sommes tous concernés et avons l’impérieux devoir d’observer les mesures barrières indiquées par le gouvernement et donc, le Président de la République, à travers le ministère de la santé et l’OMS. Mais parmi toutes ces mesures, il n’a nullement été question d’interdire la lecture des communiqués nécrologiques à la Radio et à la Télévision centrafricaines. Sauf si, curieusement, les Centrafricains sont tous devenus des sourds-muets pour ne pas avoir entendu par ces mêmes stations ou, de bouche à oreille, tous ce qui concerne les mesures barrières contre le coronavirus.

On ne le dira jamais assez de ces supers ministres qui ne font qu’à leur tête comme s’ils n’appartenaient pas à un collège, celui des membres du gouvernement.

En interdisant aux cadres et agents de la Radio et Télé Centrafrique la diffusion des communiqués à caractère nécrologique, le ministre Kazagui croit-il ainsi contribuer à assurer la protection des Centrafricains contre le coronavirus ? Quelles mesures d’accompagnement a pris le ministre Kazagui pour arrêter la communication de bouche à oreille qui est de tradition immanquable ? Et la téléphonie mobile qui est à la mode à présent, qu’en fait-il ?

Oh ! Les faiseurs du monde à l’envers… Franchement, ce ministre, sans le savoir, ou s’il le sait du moins, fait exprès pour donner raison au journal « Le Citoyen » qui révélait récemment sa mauvaise gouvernance de la Télé et Radio Centrafrique dont il utilise les biens et y nomme des gens à ses guises. Aller jusqu’à interdire au peuple centrafricain d’utiliser ses stations pour des communiqués, surtout nécrologiques et donc d’une nécessité importante et urgente, revient tout simple à du délire.

Et comment admettre que des gens qui délirent puissent diriger un important et stratégique département que celui de la Communication et des Médias, institution la mieux placée pour l’éducation, l’information et le loisir du peuple centrafricain dont ces stations portent l’honorable nom (Radio et Télévision Centrafricaines), Centrafrique, ce mot très cher à Boganda et qui lui a valu la vie.

Radio et Télé Centrafrique, cela dit-il quelque chose ? Mais oui, l’appartenance, c’est-à-dire, la propriété de ces stations au peuple centrafricain et non à un tiers, quel que soit un certain Kazagui qui transporte ses esprits terriblement despotiques là où il ne se doit pas.

Attention… la souveraineté est au peuple et à la République. Qui vivra verra.

@Hervé Binah,
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