Bouar (Corbeaunews-Centrafrique) – alors que le mouvement rebelle 3R (Retour, réclamation et Réhabilitation) multiplie des attaques contre les positions des forces de défense et de sécurité (Fds) dans les préfectures de la Nana-Mambéré et de l’Ouham-Péndé, nombreux sont ceux qui s’interrogent sur les vraies raisons de ce regain brusque de tension dans cette partie de la République centrafricaine. Qui manigance avec qui ? À qui profite le crime ?
Comme nous l’avions annoncé depuis plusieurs mois, les attaques de 3R dans la Nana-Mambéré et l’Ouham-Péndé ne sont pas une surprise pour les habitants locale. Elles ont été malheureusement bien préparées par ses auteurs.
D’abord, le chef rebelle Abass Sidiki, chef d’État major de 3R, logé, soigné et nourri avec l’argent des contribuables centrafricains, a pu s’éclipser miraculeusement du cortège du ministre de la Sécurité publique pour faire son grand retour dans le maquis le 14 mai dernier. Immédiatement, ses hommes, lourdement armés, se sont dirigés vers la commune de Besson, puis de Koundé pour désarmer de force les gendarmes centrafricains basés dans ces localités frontalières.
Et ce n’est pas tout. Le lendemain, ses hommes ont envahi et terrorisé les populations de plusieurs localités de la Nana-Mambéré et de l’Ouham-Péndé avant d’attaquer simultanément, ce mardi 9 juin, la base des USMS à Bouar puis celle de la Minusca à Pougole. Comme si cela ne suffisait pas, depuis mercredi soir, des rumeurs font état de la présence des rebelles de 3R à quelques kilomètres de Bozoum, faisant paniquer la ville toute entière. Mais les Centrafricains, très vigilants depuis la dernière crise qui a secoué leur pays depuis 2012, ne sont plus dupes pour croire à un simple acte crapuleux du chef rebelle Abass Sidiki à quelques mois des élections. D’après eux, les préfectures de l’Ouham, de l’Ouham-Péndé et de la Nana-Mambéré constituent déjà presque la moitié de l’électorat centrafricain. Et le chef de l’État Faustin Archange TOUADERA, très impopulaire dans le pays tout entier, et probable candidat à sa propre succession à la prochaine présidentielle annoncée pour décembre 2020, à un grand intérêt à signer un deal avec le 3R, seul puissant groupe armé du Nord-ouest pour que les troubles persistent dans ces régions martyrs de la République centrafricaine afin d’empêcher
Les populations locales à s’inscrire massivement sur la liste électorale dont les activités démarrent dans quelques semaines.