Ils étaient des honorables élus de la nation. Mais à présents, ils sont devenus les déshonorables élus des Banques de la place qui leur font une chasse en règle, afin de recouvrir leurs créances non remboursées qui n’ont que trop duré.
Et voilà, ce qui devait arriver, arrive. Ils ne parviennent plus à respirer l’air pur que nous produit la riche biodiversité de notre belle Centrafrique. Ils se sentent traqués à tout moment et partout au point de ne plus avoir l’audace de faire un petit coucou à leurs chaudes lapines voire même leurs légitimes épouses à la maison. Et pour cause, l’offensive judiciaire des banques commerciales de la place qui n’arrivent plus à recouvrir leurs créances auprès de ces députés qui n’ont que trop duré. En effet, ils appartiennent tous à la législature de sous le régime Bozizé durant son deuxième mandat qui n’était pas terminé à cause du putsch des séléka qui, de fait, a écourté le mandat de ces députés et donc la possibilité de rembourser leurs crédits.
On ne dira jamais assez de l’attitude de l’intrépide démangeaison de certains compatriotes centrafricains qui, lorsqu’ils sont largués à une parcelle de responsabilité, se précipitent à élever leur train de vie comme la grenouille qui veut se faire aussi gros que le bœuf. Tel est le cas actuel de certains députés de la seconde mandature de Bozizé qui, sans se soucier de l’avenir du pays qui dandinait déjà sous les bruits des bottes venant du nord-est du pays, étaient tranquillement allés se faire octroyer des crédits bancaires non de moindres montants.
Ils comptaient, pour la plus part sur leurs salaires et autres rackettes de député pour les payer. Le ciel ne parlant à qui que ce soit de ce qui peut survenir, ces honorables députés ont été soudainement éjectés de leurs sièges sans s’y attendre, conséquence, de graves difficultés à pouvoir rembourser leurs crédits bancaires qui font, à présent, objet de poursuites judiciaires contre certains d’entre les endettés qui sont redevenus ce qu’ils étaient bien avant, c’est-à-dire des vadrouilleurs taris.
Sous d’autres cieux, les crédits bancaires sont une source de ressources qui permettent de mener des affaires dont les produits ou bénéfices peuvent servir au remboursement de ces crédits. En Centrafrique, les crédits sont considérés par beaucoup de compatriotes comme une source intarissable de revenu qu’on peut dissiper comme on veut. La plupart des gens qui y font recours offrent comme garanti de remboursement leurs salaires ou autres avantages que leur procure une précaire et instable situation professionnelle comme celle de de nos fameux députés.
Ceux-ci n’ont guère conscience qu’ils sont là pour un mandat bien déterminé qui ne dure que quelques années avec une totale incertitude d’être renouvelé par leur réélection. Certes, quelques années sont bel et bien suffisantes pour rembourser un crédit dont le montant tient compte des capacités de remboursement de l’intéressé. Mais hélas, ce n’en est pas le cas pour certains honorables députés qui agissent comme de parfaits irresponsables. Ils sollicitent des montants exorbitants, mettent tout en œuvre, se versant même dans la corruption en proposant à ceux qui sont en charge de leur dossier un fort pourcentage de profit dès que le crédit sera disponible.
Oui, tous ces moyens sont bons pour accéder au crédit. Mais c’est l’utilisation qui laisse à désirer. Un triste constat que de voir, non seulement que des députés, mais aussi bon nombre de compatriotes qui accèdent à des crédits, d’envahir bars, cabarets, caves, boites de nuit et autres bazars avec des multitudes de nanas pour boire et manger à longueur de journée, oubliant ou négligeant tout simplement le nécessaire qui est leur travail.
Combien ont-ils été à aller en prison, à voir leurs biens confisqués et vendus faute de pouvoir rembourser leurs crédits qui deviennent litigieux ? Ce n’est pas à dire concernant les députés dont beaucoup n’ont jamais pensé, ni espéré escalader les escaliers, s’assoir dans l’enceinte de la grande salle de délibération ou dans les somptueux bureaux du palais de l’assemblée nationale un jour.
La folie de grandeur étant, certains députés qui n’ont pu réfléchir sérieusement pour s’engager à prendre des crédits, se retrouvent aujourd’hui à tourner les pouces, à lécher des babines qui ne cessent de se dessécher en permanence même dans des endroits frais. Astreints par les tribunaux et faute de ne savoir que faire, ils se rabattent sur la Ligue Centrafricaine des Droits de l’Homme pour rechercher quelle solution à leur problème, on ne sait. Certes, la Ligue Centrafricaine des Droits de l’Homme est une institution dont la vocation est la défense des droits de l’homme et des droits humains. Elle est présentement diriger par un magistrat, on le sait.
Mais ce n’est pas une instance qui jouera le rôle de défenseur dans une affaire purement judiciaire et qui relève des tribunaux et autres cours compétents en la matière. C’est là le rôle des avocats défenseurs à qui, normalement, ces anciens députés qui font la honte et le déshonneur des Centrafricains, devraient s’adresser. Il n’y a que cela à faire, pas autre chose ni autrement. Que ces anciens députés hyper endettés sachent qu’un adage vernaculaire de Centrafrique dit en sango « Mo téyé, mo péyé… ». Autrement dit, quand tu manges, tu paies.