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Centrafrique: l’Année académique 2019-2020 est loupée à cause du Coronavirus

Publié le samedi 20 juin 2020  |  Le Potentiel Centrafricain
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Une grosse et pendante question : l’école va-t-elle reprendre ou bien c’est une année blanche qui se dessine ? Cette question est sur les lèvres de bon nombre de parents et des élèves eux-mêmes. Bien entendu, cette situation créée par le coronavirus qui ne trouve pas encore une réponse lacère énormément la volonté, le courage et l’élan des élèves, des enseignants voire des parents qui ne savent plus quoi faire tant les autorités compétentes en la matière entretiennent un mutisme outre-tombe sur cette énigme.

Depuis la mi-mars, tous les établissements scolaires et Universitaires de Centrafrique sont, temporairement, a-t-on dit, fermés comme mesure pour éviter une propagation exponentielle de la pandémie du coronavirus en milieu scolaire. Une réaction tout de moins normale lorsqu’on sait qu’en Centrafrique, l’insuffisance des infrastructures scolaires, particulièrement des salles de classe, ont comme conséquence directe le surpeuplement des salles de classe. Le problème s’est posé à tous les niveaux, allant des écoles primaires aux secondaires, voire même dans les établissements universitaires où l’on compte de 100 à 200 élèves par salle. Une situation très propice à une rapide et fulgurante propagation de la pandémie du covid19. Et la montée étonnante du nombre des cas de contamination dans le pays, contamination qui n’épargne pas l’arrière-pays, offre davantage des raisons pour que les salles de classe n’ouvrent pas encore.

L’incertitude de la reprise des cours dans les différents établissements scolaires de Centrafrique entraîne un désarroi permanent surtout quand les réflexions sur les scénarios de reprise deviennent le plus souvent sujet d’incompréhension entre les hauts responsables de l’éducation nationale et ceux de la santé qui ne parviennent pas à accorder leurs violons. Le département de la santé, s’appuyant sur la rapide ascension des cas de contamination et le manque de moyens nécessaires pour la détection d’abord et la prise en charge correcte des patients ne penche pas pour une reprise imminente des classes.

Les responsables de l’éducation nationale, soucieux du devenir des enfants, font des efforts pour trouver le ou les scénarios possibles pour une reprise des classes qui entraînerait moins ou, au meilleurs des cas, pas du tout de contamination au coronavirus en milieu scolaire. Ces responsables pensent que la reprise des classes est possible. Mais il faudra tester tous les enseignants et enseignés d’abord, veiller au port obligatoire des masques ainsi que la distension sociale qu’exige la protection contre ce fameux virus.

Cette théorie est plausible mais se heurte à un presque infranchissable obstacle que constituent le manque ou l’insuffisance de matériels nécessaires au test, et surtout la distension sociale d’au moins 1 m, vraisemblablement impossible à appliquer dans des salles de classe restreintes qui comptent déjà, nous l’avons dit, plus de 100 à 200 élèves chacune, l’insuffisance des enseignants qui entraînerait une augmentation inévitable des volumes horaires si l’on parvenait à répartir les élèves en petits groupes.

A tous ces problèmes, il va falloir ajouter la question du temps qui ne peut être rattrapé lorsqu’on sait que d’ordinaire, les examens du concours d’entrée en 6ème, du CEPE, du BC se font entre la fin du mois de mai et début juin, le Bac venant vers la fin juin et début juillet pour le second tour. Voilà que nous nous acheminons déjà vers la fin juin et rien n’est fait encore. Devant une telle situation, que faire, retarder l’année académique de sorte qu’elle consomme une partie de l’année suivante.

Et les vacances qui sont indispensables à chaque fin d’année pour permettre aux enfants de se reposer un peu. Que deviendront-elles pour ne pas créer une situation d’anachronie dans le système éducatif si, en fin de compte, elles doivent être observées et pour combien de temps ? Vraiment le covid19 a fait tour voir et crée un casse-tête sans précédent.

@Hervé BINAH,
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