L’Université de Bangui comme toute autre université dispose d’un internat. Le campus universitaire compte trois cités: cité I (Europe), cité II (Afrique) et cité III (à l’Ecole Normale Supérieure). La première compte quatre bâtiments, la deuxième, deux bâtiments et la troisième en a trois. Il est à constater malheureusement aujourd’hui que l’état des lieux des cités du campus universitaire laisse à désirer.
De l’extérieur à l’intérieur, de l’état de la cour à celui des murs, des chambres aux toilettes, l’insalubrité se fait sentir dès l’entrée des cités. C’est le cas des cités I et II du campus ainsi que de l’Ecole Normale Supérieure (ENS), envahies de hautes herbes, transformant les lieux en toilette à ciel ouvert. Tant bien même que l’Université de Bangui dispose de bacs à ordures, leur usage reste encore un véritable problème. Des ordures comme sachets d’eau, peaux de bananes, papiers volants et autres sont amassés autour des bacs à ordures ou dans la cour. Certains bacs à ordures pleins ne sont pas vidés, les ordures jonchent le sol. Parfois les étudiants préfèrent brûler ces ordures à défaut du service qui est habilité à les transférer au transit définitif. D’autres tas d’ordures ne peuvent pas être brûlés car ils sont toujours humides. Ils servent de zones de prolifération de moustiques et dégagent de mauvaises odeurs.
A l’intérieur, les états des latrines, portes et fenêtres, plancher et plafond sont déplorables. Les toilettes sont malsaines car bon nombre de ces latrines sont pleines et ne sont pas vidées. Quant au plancher, les résidents se chargent de nettoyer quotidiennement. Mais bien qu’ils s’efforcent de garder l’état brillant des carreaux, ils ne peuvent pas les empêcher de se décoller de la terrasse.
Les conduites d’eau et les circuits électriques sont refaits de leur manière par les super-plombiers et électriciens du campus. Ici, on fait tout de son mieux pour avoir le confort. Jusqu’à présent, des robinets dans la cour ou dans les toilettes sont en perpétuel suintement. Les cas de court-circuit sont fréquents, ce qui fait griller les ampoules, endommager les appareils.
Seule et unique Université publique du pays, l’Université de Bangui reçoit tous les nouveaux bacheliers venant de l’intérieur du pays et des étudiants étrangers. Le nombre des résidents est exponentiellement croissant, de surcroît, mêmes les étudiants banguissois veulent aussi se faire une place au campus. Les demandes de logement à l’internat augmentent, alors que les infrastructures deviennent de plus en plus vétustes et restreintes. Le nombre de lits par chambre est passé de 3 à l’initial 4, voire 5 aujourd’hui et le nombre de personnes par lit a au moins doublé.
L’éducation reste toujours la condition sine quanon du développement et l’enseignement supérieur, le lieu où les jalons du développement doivent être posés. A l’heure où les universités de l’Afrique centrale connaissent de mutations notoires en s’adaptant à l’évolution du monde, l’Université de Bangui reste en déphasage par rapport à son environnement démographique, technologique et culturel. Toutefois, l’entretien des campus universitaires revient aux étudiants. Mais ils ont besoins de moyens.