L’arrivée de ces combattants mais aussi d’armes, principalement du Soudan, aurait alimenté une série d’affrontements, selon les experts de l’ONU.
Selon eux, la perspective des élections constituerait aux yeux des groupes armés « une raison supplémentaire de maintenir et d'étendre leur contrôle ». Un groupe d'experts de l'ONU évoque un « afflux de combattants étrangers » en Centrafrique, où se préparent une présidentielle et des législatives en fin d'année, dans un rapport annuel publié mercredi.
Une « série d'affrontements a été alimentée par l'arrivée de combattants étrangers et d'armes, principalement du Soudan », indiquent les experts dans ce document de 150 pages qui doit servir de base à un renouvellement, à la fin du mois, de l'embargo sur les armes en vigueur depuis 2013.
« Le trafic régional d'armes s'est également poursuivi le long d'autres itinéraires », ajoutent les experts, citant une saisie d'armes en avril à Gbadolite par les autorités de République Démocratique du Congo et qui était probablement destinée à la Centrafrique.
« Menace à long terme »
Dans leurs recommandations, les experts demandent à la Centrafrique, au Soudan et au Tchad de « redoubler d'efforts pour lutter contre l'augmentation des flux d'armes et de combattants étrangers en République Centrafricaine, qui représente une menace à long terme pour la région ».
« L'Union pour la paix en Centrafrique (UPC) dirigée par Ali Darassa et le groupe Retour, réclamation et réhabilitation (3R), dirigé par Abbas Sidiki, ont étendu leurs zones de contrôle », disent les experts. Ces deux groupes armés à dominante peule cherchent à consolider et à étendre le contrôle du territoire pour maximiser la taxation des activités de transhumance, précisent-ils.
En citant une affaire d'armes disparues, ils estiment qu'elle illustre les faiblesses de la gestion des armes par les autorités centrafricaines. Ils pointent aussi que les notifications à l'ONU d'acquisition d'équipements sont souvent tardives.
Recrutements imprévus
Depuis mars, le rôle joué par la Garde présidentielle en matière de sécurité s'est sensiblement étendu, son champ d'action couvrant tous les axes principaux, les intersections, les bâtiments officiels et l'aéroport de Bangui, et s'étendant jusqu'à Mbaïki et Damara, deux grands axes menant à Bangui, ajoutent les experts.
Selon eux, les récents recrutements au sein de la Garde présidentielle n'étaient pas prévus dans le plan national de défense et son rôle n'a pas été coordonné dans le cadre de la réforme du secteur de la sécurité.