Il ne fait aucun doute, selon plusieurs experts militaires, les mines antipersonnel et antichars posées dans les zones du Nord-ouest, occupées par le mouvement 3R seraient l’œuvre des mercenaires du groupe Wagner.
« En République centrafricaine, c’est pour la première fois qu’on parle des mines antipersonnel. Même en plein moment de la crise entre 2013-2015 dans le pays, aucun groupe armé n’avait utilisé ce genre d’armement, car l’utilisation de ces engins requiert sa meilleure connaissance. Or, notre armée est sous embargo des Nations unies depuis plus de 6 ans, et ne dispose pas ce type d’armement dont son utilisation est interdite », affirme un officier général de l’armée nationale interrogé par CNC quelques heures après la déclaration sur la radio France internationale (RFI) le 15 juillet dernier de monsieur Charles Bambara, responsable de communication de la Minusca (mission des nations unies en Centrafrique) qui accuse le mouvement 3R d’Abass Sidiki d’utiliser les mines antipersonnel et antichars pour la première fois dans ces attaques contre les FACA et les troupes de la Minusca ayant occasionné la mort d’un casque bleu rwandais et blessé deux autres.
Pour des nombreux experts militaires centrafricains, il ne fait aucun doute, ce sont les mercenaires russes de la société Wagner qui auraient fourni, et formé les combattants rebelles de 3R à l’utilisation de ces engins explosifs dangereux. D’après eux, sur le plan régional, aucun groupe armé n’avait utilisé auparavant des mines antipersonnel dans ses opérations contre les forces de l’ordre. Le Tchad ne dispose pas ce genre d’armement interdit par la communauté internationale, encore moins le Cameroun. Or, en Libye, les États-Unis avait accusé cette semaine les mercenaires russes de Wagner d’avoir posé des mines antipersonnel autour de la capitale Tripoli. Ce que la Russie conteste vigoureusement.
Lire : le groupe Wagner aurait posé des mines autour de Tripoli
Pour l’heure, on ignore exactement la quantité de ces mines antipersonnel et antichars utilisée par le mouvement rebelle 3R dirigé par le peul Abass Sidiki qui se fait appeler désormais « Général d’armée Bi Sidi ».
D’après l’honorable de Bocaranga 3 Martin Ziguélé, également Président du parti MLPC, « l’utilisation des mines antipersonnel étant interdite, l’origine des mines importées et utilisées par Abbas SIDIKI doit être précisée et la chaîne de leur importation en Centrafrique tracée et rendue publique pour des actions judiciaires appropriées ».
Selon des informations du CNC, l’origine exacte des mines antipersonnel et antichars posées par le mouvement 3R contre les FACA et les troupes de la Minusca seraient en cours d’analyse par les experts des nations unies.
Pour l’heure, dans plusieurs localités de la Nana-Mambéré et de l’Ouham-Péndé, les rebelles de 3R exigent aux populations civiles locales de quitter leurs villages au profit des rebelles qui occupent désormais la zone.
Au même moment, dans les médias, le gouvernement affirme qu’il vient de déployer sur place au moins 2500 soldats FACA pour y remettre de l’ordre. Une déclaration très contestée par les populations locales qui parlent de véritable manipulation de l’opinion.
Accusé d’avoir signé un deal avec les groupes armés, en particulier le 3R, l’UPC et le MLCJ, le chef de l’État Faustin Archange TOUADERA, dans sa conversation avec les Pasteurs des églises de Bocaranga, demandent aux populations locales de prier seulement pour la paix dans leur région, alors que les rebelles de 3R venaient de braquer des humanitaires et une quarantaine des commerçants à quelques kilomètres de Bocaranga, et barricadent la route entre Niem et Bouar avec interdiction de circulation.