Les députés de la 6e législature exigent du gouvernement l’abrogation de l’arrêté du ministre des Finances, fixant la nouvelle grille tarifaire de la carte nationale d’identité et de la carte de séjour en Centrafrique. Pour eux, cette décision est prise en violation de la loi votée par l’Assemblée nationale.
Les députés ont opposé à l’unanimité une fin de non recevoir à la grille tarifaire en vigueur peu après l’adoption de la loi des finances rectificative. C’est un recadrage qui est justifié selon Augustin Agou, député du 1er arrondissement de Bangui. Il indique que la loi adoptée fixe à 4.500Fcfa le prix de la carte nationale d’identité. Or, l’arrêté signé du ministre des Finances, Henri-Marie Dondra fixe à 6.000Fcfa le frais de confection de la carte nationale d’identité. En plus de cette somme, les services de l’immigration exigent aux demandeurs de la carte, le versement supplémentaire de 750 Fcfa. Autre point, la carte de séjour pour les étrangers qui passe de 50.000Fcfa à 250.000Fcfa. Pour les députés, "c’est une augmentation de trop."
"Le ministre des Finances a signé l’arrêté alors qu’il ne devrait pas le faire de cette manière, car la loi que nous avons votée fixe à 4500Fcfa le prix. Or les informations que nous avons, les gens payent à 6750Fcfa. Et si vous prenez les 2250Fcfa vous multipliez par deux millions de Centrafricains, vous déduisez l’argent qu’une entreprise privée engorge sur le dos du centrafricain qui souffre aujourd’hui" a dénoncé Augustin Agou.
Martin Ziguélé, président du Mouvement du libération du peuple centrafricain (MLPC) estime pour sa part que l’arrêté doit être abrogé.
"Les dispositions de la loi sont impératives et il faut l’expliquer à tous les membres du gouvernement pour que désormais, on ne puisse pas nous retrouver en face d’un membre du gouvernement ou de membres du gouvernement qui prennent un arrêté en violation flagrante de la loi des finances. Donc, il faut qu’on soit clair la dessus, cet arrêté est illégal. Il est de nul effet et ne doit être appliqué. Il doit être abrogé" a-t-il martelé.
Devant l’avalanche des critiques de l’arrêté, le ministre des Finances Henri-Marie Dondra boute en touche et réfute la responsabilité de l’arrêté qu’il a signé.
Les députés ont dénoncé les rackets liés aux documents administratifs dont font l’objet certains compatriotes sur les barrières. Des policiers et gendarmes procèdent déjà au contrôle des cartes nationales d’identité, alors que des imprécis restent encore à régler. Ces porteurs de tenue exigent à tous ceux qui n’en ont pas, de payer des amendes allant jusqu’à 12.000Fcfa.