A l’occasion de la celebration de la journée nationale de l’arbre, edition 2020
Secteur landja- mboko, circonscription de bimbo v
- Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;
- Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;
- Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;
- Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Représentants des Organismes Internationaux;
- Messieurs les Députés ;
- Monsieur le Préfet de l’Ombella M’Poko ;
- Monsieur le Président de la Délégation Spéciale auprès de la commune de BIMBO;
- Population de LANDJA et MBOKO ;
- Distingués Invités ;
- Mesdames et Messieurs ;
Je voudrais d’abord exprimer à Monsieur le Président de la Délégation Spéciale auprès de la commune de BIMBO, à toute la population de la Préfecture de l’Ombella M’Poko en général et celle de la Sous-préfecture de BIMBO en particulier, toute notre gratitude pour l’accueil combien chaleureux qui nous a été réservé en cette circonstance particulière de la pandémie du COVID-19.
Les années passent et apportent leurs lots de défis. Depuis plus d’une décennie, le monde entier fait face aux changements climatiques qui menacent actuellement la survie de l’espèce humaine.
Et comme si cela ne suffisait pas, l’année 2020 qu’on croyait une année d’excellence car on la qualifiait de 20/20, s’est révélée une année de grand défi sanitaire pour l’humanité toute entière à savoir la pandémie du Coronavirus ou le Covid 19.
En effet, en cette période critique où le monde entier est mobilisé pour combattre la pandémie du Covid 19, notre pays la République Centrafricaine a voulu apporter sa contribution à ce combat vital par la sensibilisation de sa population à travers la Journée Nationale de l’Arbre dont le thème retenu pour cette année est : « Arbre, Source de Sécurité Sanitaire ».
Le Ministre des Eaux, Forêts, Chasse et Pêche, en illustrant ce thème par le drame qui s’est produit dans le village de « SI JE SAVAIS », a mis en exergue le rôle vital de la forêt dans la sécurisation de la santé des populations.
C’est donc évident que la femme de Monsieur « l’Insensé » ne serait pas morte si la forêt n’était pas détruite par le feu.
- Chers Compatriotes,
Les forêts constituent un grand réservoir des ressources génétiques forestières et fauniques, matières premières qui sont à la base de la fabrication de plusieurs produits pharmaceutiques modernes mais également traditionnels.
En cette période de Covid-19, les grands laboratoires de recherche médicale du monde, les grandes universités et plusieurs Etats sont à la recherche de l’arme fatale contre ce mal. Mais l’une des matières premières de base pour toutes ces recherches est la ressource génétique forestière.
Il apparait donc évident que les ressources forestières sont à la base de la sécurité de la santé des populations et garantissent leur vie. Par conséquent, il est indispensable que des dispositions soient prises pour assurer la pérennité de ces ressources forestières.
- Mesdames et Messieurs,
La mobilisation mondiale pour la lutte contre le coronavirus ne doit pas nous faire perdre de vue les autres maux qui menacent la survie de l’espèce humaine entre autres le VIH/ SIDA et les changements climatiques.
En effet, la République Centrafricaine n’est pas épargnée par les effets du changement climatique qui est un phénomène universel, dans un monde globalisé où les actions des uns ont des répercussions plus ou moins bonnes sur les autres.
Face à ces différents maux auxquels le monde entier est confronté, qui peut encore douter de l’importance de l’arbre et des forêts dans la résolution de ces grandes crises sanitaires, environnementales et économiques ?
D’autre part, à l’ère des regroupements qui riment avec synergie, complémentarité et partage de l’information, aucun pays au monde ne pourrait se targuer de disposer des possibilités pour affronter, à lui seul, les problèmes liés à la conciliation des enjeux de développement, les impératifs de la sécurité sanitaire et de la protection de l’environnement.
La pandémie du Covid 19 a eu un impact sans précédent et dévastateur sur la population mondiale dans tous les aspects de la vie normale.
Outre la perte en vies humaines, l’impact sur l’économie mondiale et les moyens de subsistance est dévastateur.
Nous avons tellement de problème avec la pandémie du Coronavirus que les questions d’environnement pourraient paraître lointaines.
En fait, elles n’ont jamais été aussi présentes pour nos populations qui dépendent de la biodiversité car une bonne partie des de nos compatriotes se soignent avec des plantes.
C’est pourquoi, le réchauffement climatique, l’érosion des sols, la désertification, les inondations sont autant de menaces sur nos modes de vie.
- Mes chers Compatriotes,
Nous devons savoir que la terre fonctionne comme un être vivant et est constituée de plusieurs diversités. Tous les éléments qui la constituent contribuent à l’équilibre et à la durabilité de l’ensemble. A l’inverse, un déséquilibre local peut perturber tout le système.
C’est pour cette raison que nous devons reconsidérer la relation existante entre l’homme et la nature, à cause de nombreux défis sanitaires et écologiques auxquels est confrontée sans cesse notre planète.
La désertification, la surexploitation des ressources naturelles, la démographie galopante et un mode de consommation non durable sont encore aggravés par le changement climatique qui nous invite tous à agir dans le sens de la responsabilité environnementale et de la conciliation entre les activités du développement humain et le respect de l’environnement.
Cette double exigence de conservation et de développement implique une concertation permanente entre les populations, les Etats et les partenaires au développement.
- Mesdames et Messieurs ;
La mise en commun des intelligences de chacun doit nous permettre d’avancer ensemble, pour trouver les compromis nécessaires entre les intérêts en jeu.
La terre est en danger ! La sauver est un combat aux avant-postes duquel tous les Etats doivent se placer. Chacune de nos nations est tenue de reconnaître sa responsabilité pour l’assumer, sans hésitation.
Cet engagement pour notre pays s’est manifesté par une politique de bonne gouvernance concrétisée par la signature et ratification de l’Accord de Paris et d’un Accord de Partenariat Volontaire avec l’Union Européenne ainsi que les stratégies de développement économique, social et culturel responsables, notamment la dotation de toutes les concessions forestières du Sud-ouest en plan d’aménagement forestier en vue de leur gestion rationnelle, qui concilient en même temps les impératifs de croissance économique, de sécurisation sanitaire des populations avec la nécessité de la conservation des ressources forestières.
C’est donc la raison pour laquelle les exigences de gestion durable de nos forêts et la sécurisation de la santé de nos populations sont prises en compte dans le document de Relèvement et Consolidation de la Paix en Centrafrique, le RCPCA.
De ce fait, une mobilisation accrue de toutes les parties prenantes au niveau national des groupes sociaux, à savoir les Organisations Non Gouvernementales, le Secteur Privé, la Société Civile et au niveau International de nos partenaires bilatéraux et multilatéraux, est primordiale pour garantir l’efficacité et le succès de notre RCPCA.
- Mesdames et Messieurs ;
Les défis auxquels la République Centrafricaine se trouve confrontée sont considérables et urgents, après plusieurs années d’affrontements armées continues et plusieurs décennies de mauvaise gouvernance.
Mais j’espère qu’avec la mise en œuvre de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation et le retour progressif à la paix sur toute l’étendue du territoire national, les objectifs de développement que nous nous sommes fixés pourront être atteints au profit de la population centrafricaine.
En effet, notre pays, la République Centrafricaine, a besoin de croissance, mais dans un contexte de respect de la nature en valorisant les énormes potentialités énergétiques, afin de permettre à nos populations l’accès à l’énergie propre et freiner les actions anthropiques préjudiciables à nos forêts.
Malheureusement, on assiste aujourd’hui à une intensification de l’exploitation illégale du bois dans les Préfectures de l’Ombella M’Poko et la Lobaye, avec comme conséquence la destruction systématique du couvert végétal.
Ces exploitants artisanaux illégaux ne se soucient guerre de la gestion durable des forêts et ne paient rien à l’Etat.
A l’allure où vont les choses tout le couvert forestier autour de la ville de Bangui et ses environs va disparaître, ce qui conduira inéluctablement à l’accentuation des effets du changement climatique avec des impacts très négatifs sur la population.
De même, lorsque les populations doivent lutter au quotidien contre la faim et la malnutrition, lorsque de surcroît elles doivent affronter les conséquences de catastrophes naturelles comme les inondations, les questions forestières ne doivent pas être reléguées au second rang.
- Mes chers Compatriotes,
Nous sommes conscients que l’accroissement de la population urbaine fait également augmenter les besoins en terre agricole pour les activités économiques et de survie ainsi que les besoins de bois de feu et de charbon pour la cuisson des aliments.
C’est dans ce contexte que le Gouvernement ne doit ménager aucun effort pour, d’une part, rechercher les voies et moyens pour formaliser l’activité de sciage artisanal afin de garantir la gestion durable de nos ressources forestières et la sécurité sanitaire des populations et, d’autre part, mettre en œuvre la stratégie nationale relative à la réduction des émissions de gaz liées à la dégradation des forêts, à la déforestation et augmentation de stock de carbone forestiers, la REDD+.
J’invite les partenaires techniques et financiers à nous accompagner dans la mise en œuvre de cette stratégie nationale REDD+ indispensable pour nos populations et pour notre économie.
Par ailleurs, les sociétés forestières installées en Centrafrique doivent se conformer aux dispositions du Code Forestier centrafricain relative aux taux de transformation des essences de première catégorie qui est de 70%.
Cette mesure devrait être applicable 3 ans après la promulgation du Code forestier en 2008. Malheureusement, plus de 12 ans après, les sociétés forestières traînent encore le pas.
Ce manquement est l’une des causes de l’exploitation illégale de bois qui s’amplifie car le bois d’industrie qui est de bonne qualité est insuffisant sur le marché local.
Chers partenaires forestiers opérant en Centrafrique,
Je vous demande d’investir pour valoriser les essences secondaires dont regorgent nos forêts afin d’apporter une réponse durable à cette problématique du manque des sciages sur les marchés locaux nationaux.
J’ai instruit le Gouvernement de tout mettre en œuvre afin de trouver les mesures incitatives à la mise en œuvre de ce projet vital pour les populations centrafricaines.
Mes Chers Compatriotes,
Notre avenir dépend de nous-mêmes et surtout des leaders qui devront conduire notre bateau, la République Centrafricaine à bon port.
C’est pourquoi, en cette période de nouvelles échéances électorales, je vous invite à vous enrôler massivement afin de choisir vos commandants de bord compétents, expérimentés et disponibles qui pourront relever les défis du développement socio-économique et de la sécurisation sanitaire des populations de notre pays.
C’est sur cette note optimiste que je souhaite à tous les Centrafricaines et Centrafricains, une bonne fête de la Journée Nationale de l’Arbre 2020.
Je souhaite que sur toute l’étendue du territoire de la République Centrafricaine, chaque compatriote puisse planter, aujourd’hui le 25 juillet 2020, un arbre pour marquer son adhésion à la politique nationale de conservation et de gestion de nos ressources forestières et de lutte contre les effets du changement climatique.
Je vous exhorte tous, Hommes, Femmes et Enfants, à vous mobiliser pour la lutte contre le Covid 19 en respectant les instructions et les mesures barrières que je vous ai prescrites.