Les Peuls centrafricains (Peuls-Mboro) ne représentent que 6 % de la population. Ils sont de religion musulmane dans un pays majoritairement chrétien et animiste.
Éleveurs ou gardiens de bétail, ils sont installés dans les pâturages à l’ouest du pays ou nomades dans la région de Bambari.
Les Centrafricains les croient relativement riches, alors qu’en réalité, ils ne sont souvent pas propriétaires de leur bétail. Cette richesse supposée suscite des convoitises de la part des autres ethnies.
Protéger la population
Ayant dû composer avec les pouvoirs en place pour continuer à exercer leurs activités, ils sont devenus les boucs émissaires des gouvernements qui se sont succédé depuis l’indépendance et les soupçonnent d’avoir « pactisé » avec le régime précédent. Aujourd’hui, les communautés peules qui vivent encerclées par les milices anti-balakas ou des populations acquises à leur cause sont victimes de racket, d’exactions, de kidnapping d’enfants.
Depuis 2013, les groupes armés ont réussi en tenant un discours habile reposant sur des bases religieuses ou ethniques et de vieilles rancœurs, à exacerber les tensions entre agriculteurs et éleveurs. Ils ont vite compris que les couloirs de transhumance bovine étaient des sources potentielles de conflits entre agriculteurs et éleveurs.
Les Peuls-Mboro n’ont pas le comportement vindicatif de leurs « cousins » camerounais ou tchadiens avec lesquels certains veulent les confondre. Ils n’ont pas non plus rejoint, jusqu’à présent, les groupes islamistes comme au Mali.