Deux frères d'une même famille sont tués par balle ce mardi au quartier Boy-Rabe dans la 4e arrondissement de Bangui. L’un est mort sur le champ et l’autre quelques heures plus tard à l’hôpital. L'acte est posé par un homme en arme, présenté comme un milicien Antibalaka.
Selon les parents des victimes, l’auteur du drame qui a refusé de régler une facture de carburant pris la veille auprès de l’une des victimes. Il a opté pour ce raccourci en donnant la mort à son créancier.
« Mes neveux vendent du carburant au bord de la route. Un jeune homme à moto est allé s'en approvisionner. Celui-ci leur a promis de faire un tour avant de venir régler la situation. A son retour, il est venu avec deux hommes armés qui s'en sont pris à mes neveux. Peu de temps après Mazimbélé a envoyé 1000 francs CFA pour payer la facture. Ce matin, Mazimbélé est revenu avec ses éléments armés commettre le forfait. L'un a été atteint par balle au bas ventre, l'autre dans les jambes », a expliqué Georgine Kpémko, parent des victimes.
« Que les autorités de la transition mettent un terme à l'insécurité qui bat son plein en ce moment. Les armes circulent partout dans les quartiers », a-t-elle sollicité.
RNL a vainement tenté de joindre le chef de fil Mazimbélé, mis en cause dans ce meurtre, pour sa version des faits. Aux dernières nouvelles, Mazimbélé accusé à tort dans ce forfait, a réussi à mettre la main sur le véritable auteur de la tuerie. Mais déjà, des témoignages de Boy-Rabe rapportent que la tension a monté d'un cran au sein de la population civile qui ne digère pas cet énième forfait.
Un autre complice, auteur du double drame de ce mardi, serait recherché en ce moment.
Par ailleurs à Bambari, situé à 485 Kilomètres de Bangui dans le centre est de la Centrafrique, la présence massive de la communauté peuhle depuis une semaine inquiète la population.
Plus de 300 Peuhls se sont infiltrés dans la ville. D’après des sources jointes depuis Bambari, la présence massive des Peulhs a été enregistrée au lendemain des violents affrontements qui ont opposé Antibalaka et Peulhs du 22 au 23 décembre dernier. Sont-ils venus en refuge ? S’agit-il des éleveurs ? La question reste et de meure posée.
Leurs traits physiques laissent dire à la population que ce sont des visages inhabituels. Du coup, c’est l’inquiétude.
« On a constaté la présence massive des archers, des Peuhls et des musulmans dont on ne connaît pas. Certains ont des tatouages, d'autres se sont tressés les cheveux. Les braquages deviennent monnaie courante », s'inquiète un habitant de Bambari joint au téléphone ce mardi.
Selon des sources concordantes, les nouveaux venus sont sur les sites sous contrôle du général Ali Ndaras, un des chefs de l’ex-Séléka à Bambari. Ce que confirme le porte-parole de l'ancienne coalition, le capitaine Ibrahim Ahmat Nedjad qui parle de la branche armée du Parti union pour la paix en Centrafrique (UPC) appelée à la protection de la population civile.
« Ils ont là pour la sécurité de la population civile. Ce sont des militaires qui appartiennent au mouvement de l'Unité pour la paix en Centrafrique. Ces derniers temps, les Antibalaka débordent avec les exactions vis-à-vis de la population civile », a indiqué Ahmat Nedjad.
Bambari, situé au centre de la République Centrafrique, est une ville où les scènes de violence sont quasi permanentes. Dimanche, des heurts avaient opposé les soldats français de l'opération Sangaris et un groupe de jeunes, attaque qui s'est soldée par la mort d’un jeune.