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Centrafrique: des partis politiques se lancent dans la campagne en violation du code électoral

Publié le lundi 17 aout 2020  |  radiondekeluka.org
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© Autre presse par DR
Siège du parti au pouvoir MCU au quartier Malimaka dans le cinquième arrondissement de Bangui, le 18 juillet 2019
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Prévues pour le 27 décembre 2020, les élections présidentielle et législatives avancent à grands pas. Certains partis politiques, précipitamment, se lancent dans la campagne électorale, en violation du code électoral. Une situation dénoncée par d'autres partis, le Haut Conseil de la Communication (HCC) et la société civile centrafricaine.

Le code électoral, en son article 48, stipule que: "la campagne électorale dure quatorze jours... elle est close 24 heures avant le jour du scrutin." Seulement, un tour dans la ville de Bangui, principalement au niveau de la sortie Nord, démontre le contraire. Au moins une centaine de banderoles sont érigées par des politiques, avec effigies des prétendants à la présidentielle et aux législatives. Mieux, les bâtiments administratifs ne sont épargnés. Au sein de l’opposition, les voix s’élèvent pour critiquer cette pratique.

"En règle générale, une campagne dans le cadre d’une élection est une activité politique hautement encadrée. Nous avons aujourd’hui, le code électoral qui est le principal cadre juridique pour réglementer les activités électorales en République centrafricaine. A la grande surprise, nous assistons ces derniers moments à une sorte de démocratie à géométrie variable. C’est-à-dire, la loi est pour les uns tandis que les autres doivent la violer" déplore Roland Sylvestre Dawa, Porte-parole du Parti africain pour la transformation radicale et l'intégration des Etats (PATRIE).

L’Abbé Frédéric Nakombo de la Commission épiscopale Justice et Paix, observateur du processus électoral alerte sur cette campagne, lancée avant la période indiquée.

"La situation actuelle portant sur la question des partis politiques qui commencent à organiser la campagne électorale, pose problème. Parce que c’est l’ANE qui doit préciser la date exacte du démarrage de la campagne.

De son coté, le Haut conseil de la communication appelle les partis politiques à la retenue. L’institution affirme que les prétendus candidats n’ont aucune légitimité, car leurs candidatures ne sont pas encore validées par la Cour constitutionnelle. Pour le HCC, cette agitation est violation code électoral.

"Aujourd’hui, nous sommes dans un Etat démocratique. Et qui dit Etat démocratique, dit respect de la Loi. Nous devons nous conformer au code électoral, car nous ne sommes pas en période électorale. Quand je vois les affiches et effigies partout, mais il n’y a que la Cour constitutionnelle qui juge l’éligibilité des candidatures enregistrées par l’ANE. Ceux qui se lancent déjà dans la campagne n’ont aucune légitimité et constituent une entorse au code électoral" a fait savoir José Richard Pouambi, président du Haut conseil de la Communication.

A quatre mois de la tenue des élections en République centrafricaine, tous les états-majors de la majorité présidentielle comme de l’opposition politique sont en ébullition. Ceci intervient dans un contexte de congrès et de déclarations de candidatures.
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