Bouar , République centrafricaine, ( Corbeaunews-Centrafrique ). Après avoir perdu au début de la semaine le contrôle de la ville de koui, dans la préfecture de l’Ouham-Péndé au profit des Casques bleus de la Minusca et des militaires centrafricains, le mouvement rebelle 3R (Retour, réclamation et réhabilitation) délocalise désormais son État major dans la ville minière de Aba, située dans la préfecture de la Nana-Mambéré, au nord-ouest de la RCA. Sur place, des exactions des rebelles contre les civils se multiplient, et les populations locales, apeurées, appellent à l’aide.
Si aujourd’hui le mouvement 3R, face aux puissances de frappe des troupes de la Minusca et de l’armée nationale se retirent précipitamment de plusieurs localités de l’Ouham-Péndé et de la Nana-Mambéré, ses éléments, quant à eux, se sont éparpillés pour la plupart dans la brousse ou dans des localités environnantes.
Affaibli, le 3R tente de se reconstituer sous la houlette de son coordonnateur militaire, l’autoproclamé général Abass Sidiki. Son État major, basé il y’a quelques jours à koui, préfecture de l’Ouham-Péndé, est désormais délocalisé dans la sous-préfecture de Aba, dans le Nord-ouest, selon une source sécuritaire locale. Cependant, le nombre des exactions commises dans la région contre les civils se multiplie par dizaine, et les circulations dans le secteur sont strictement contrôlées par des rebelles qui n’hésitent plus à infliger de lourdes sanctions corporelles et financières contre les motocyclistes ainsi que les automobilistes et les piétons. Au même moment, sur des chantiers miniers locaux, le 3R s’emploie à rehausser le niveau de sécurité tout en imposant une nouvelle taxe aux artisans miniers, pour la plupart des étrangers venus des pays d’Afrique de l’Ouest ou du centre.
Avec cette allure, d’aucuns se demandent si le recensement électoral va avoir lieu dans cette partie de la RCA.
Notons que depuis plusieurs années, la situation sécuritaire en République centrafricaine est désastreuse dans plus de 80%du territoire national. Des exactions perpétrées par des bandes armées contre les populations civiles se multiplient. Ces derniers jours, les villes de Ndélé, Ouadda Maïkaga, Obo, Mboki, Besson, Bocaranga, koui et bien d’autres sont le théâtre des violences des groupes armés. Si au Sud-est le groupe UPC porte la lourde responsablité dans ces violences contre les populations civiles, au nord et nord-est, le FPRC, PRNC, MLCJ et RPRC dsont cités par les nations unies comme de principaux acteurs des crimes dans la région.
Cependant, dans le nord-ouest, principalement dans les préfectures de la Nana-Mambéré, de l’Ouham-Péndé et de Mambéré-Kadéi, c’est le mouvement 3R (Retour, Réclamation et Réhabilitation) qui porte cette lourde responsabilité de crimes contre l’humanité et crimes de guerre.