Des concertations dites de Nairobi, regroupent ces jours-ci dans la capitale kenyane, les principaux acteurs de la crise centrafricaine dont les anciens chefs d'Etat Michel Djotodia et François Bozizé. On y trouve également le fidèle allié de Michel Djotodia, Nourredine Adam considéré comme le N°2 de la nébuleuse ex rebellion seleka, ainsi que quelques représentants de la milice antibalaka dont Joachim Kokaté, actuel conseiller en charge du désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) à la Primature.
« L'objectif viserait à trouver un consensus pour un retour à l'ordre constitutionnel en RCA », confie Sébastien Wenezoui, un autre leader du mouvement antibalaka qui a refusé d'effectuer le déplacement, justifiant ne rien voir de clair dans la démarche.
Qui est donc l'initiateur de cette rencontre de Nairobi ? Quel en est le but ? Pour quels objectifs ? Des questions sans grandes réponses pour l'instant.
A Bangui, la question a été soulevée le week-end dernier au cours d'une rencontre le chef d'Etat de Transition et les forces vives de la Nation, mais a laissé perplexes plus d'un.
Nairobi reste à la foi un sujet d'interrogation et de préoccupation car, même les autorités de Transition ignorent les tenants et aboutissants de cette rencontre.
« Par rapport à ce qui se passe à Naïrobi, le gouvernement n'est pas au courant. Les autorités de la Transition à savoir la présidente de la République, le président du parlement provisoire, nous ne sommes pas au courant », a indiqué Mahamat Kamoun, premier ministre chef du gouvernement.
Sur place, les noms de deux personnalités sont régulièrement évoqués : Youssouf Mahamat, consul du Tchad à Nairobi et un certain Albino, d'origine soudanaise, récemment nommé ambassadeur de la République du Congo au Soudan et conseiller spécial de Denis Sassou Nguesso, médiateur dans la crise centrafricaine.
Patrice Edouard Ngaissona, coordonnateur des anciens Antibalaka a lui aussi reçu l'invitation de Nairobi, mais a décliné l'offre car ne maitrisant pas les contours de cette réunion. « J'ai aussi été invité à aller à Naïrobi, mais pas d'une manière formelle. J'ai désisté parce que je ne connais pas les termes de référence de ce qui se passe à Naïrobi. Je ne peux donc pas me fourrer le nez dans quelque chose que je ne maîtrise pas », explique-t-il.