L’année 2014 qui s’achève aura été riche en évènements et en dangers, sans toutefois être dépourvue d’une lueur d’espoir en République Centrafricaine. Une RCA en proie à un conflit intercommunautaire opposant Séléka (milices musulmanes) et anti-balaka (milices chrétiennes), depuis la fin de l’année précédente.
Dès son début, 2014 a enregistré la démission du président de transition Michel Djotodia et de son Premier ministre Nicolas Tiangaye. Par delà, elle a été particulièrement marquée par la création par le Conseil de sécurité, de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine «Minusca». Cette dernière a remplacé la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine «Misca».
Pour contribuer efficacement au retour de la paix en RCA, le Conseil de sécurité de l’ONU avait décidé à l’unanimité le 10 avril 2014, de créer, pour une période initiale d’un an, la Minusca. Le Ministre centrafricain des Affaires étrangères, Toussaint Kongo-Doudou, avait alors estimé que l’adoption de la résolution 2149 posait les jalons d’une sortie de la crise que traverse son pays.
La création de la Minusca n’a pourtant pas empêché les violences de se poursuivre en Centrafrique. Les exactions commises à l’encontre des musulmans et l’exode de ces derniers vers les pays voisins fuyant les atrocités des anti-Balaka se sont allés crescendo. En juin, l’Abbé Paul Émile Nzale a été assassiné froidement avec une dizaine d’autres à l’Église Notre Dame de Fatima à Bangui par des hommes armés.
Puis, la situation dédramatisée, les membres du Conseil National de Transition (CNT) s’étaient félicités de la signature par les parties centrafricaines de l’Accord de cessation des hostilités et des violences au cours du Forum de réconciliation nationale centrafricaine. Ce forum a été organisé à Brazzaville le 23 juillet 2014, sous l’égide de la présidente de transition Catherine Samba Panza et de certains médiateurs internationaux, dont le président congolais Denis Sassou Nguesso. Ils ont appelé toutes les parties à mettre en œuvre immédiatement et pleinement l’accord conclu.
Par la suite, l’heure du transfert des responsabilités entre la Misca et Minusca sonna. C’était le 15 septembre 2014, au Camp Mpoko à Bangui, en présence d’Hervé Ladsous, Secrétaire général adjoint de l’ONU aux opérations de maintien de la paix. S’exprimant sur les principaux défis d’une Centrafrique déchirée par les conflits ethniques et religieux, Catherine Samba Panza a récemment évoqué en premier lieu les élections générales de 2015.
Après tant de péripéties douloureuses en 2014 et de multiples initiatives de la communauté internationale afin de calmer les tensions secouant le pays, des questions toujours en suspens cherchent encore des réponses. La réconciliation et les élections générales auront-elles lieu en 2015 ? Les Centrafricains qui se sont entretués à coups de machettes et échangés vengeances et représailles parviendront-ils à se serrer la mains de nouveau et à regarder ensemble dans la même direction, celle du salut national ?
Quelle sera la réaction de la communauté internationale en cas de poursuite de la guerre civile ? Et quel en sera l’impact sur la sous-région de l’Afrique centrale ?
Quelle sera l’attitude ou plutôt quelles seront les attitudes des grandes puissances ?
L’année 2014 aura été marquée par un brin d’espoir inhérent à une légère baisse des atrocités, 2015 sera-t-elle celle du sauvetage de la menace du naufrage total ? Telles seraient les questions en quête de réponses. Des réponses que seule 2015 sera en mesure d’en décoder les signes.