Ça y est ! Ça commence bien pour les élections générales du 27 décembre 2020. Après avoir imposé la guerre aux populations, et tenter en vain de tripatouiller la Constitution et le code électoral, puis perturber largement les opérations du recensement électoral, on veut maintenant passer à la prochaine étape : réduire sensiblement le nombre des parlementaires dans différentes régions jugées défavorables au parti au pouvoir.. Et ce n’est que le début.
Après avoir tenté en vain d’inclure dans le code électoral un mode du déroulement des scrutins très favorable au parti au pouvoir, puis entretenir le climat d’insécurité dans certaines régions du pays, le mouvement Cœurs unis (MCU), en complicité avec l’autorité nationale des élections, veut passer maintenant à la troisième étape de leur stratégie de fraude électorale : réduire sensiblement le nombre des parlementaires des régions peu favorables au parti au pouvoir. Les motifs évoqués : problème de sécurité.
Mais qui est derrière tout ce climat d’insécurité ?
Si certains observateurs de la politique nationale soupçonnent le pouvoir en place
D’avoir alimenté le climat d’insécurité dans certaines régions du pays à des fins électoralistes, les attitudes et comportements politiques au niveau des autorités du pays leur donne raison.
Notons que le 14 mai dernier, le chef rebelle Abass Sidiki, en tournée avec le ministre de la Sécurité publique à Béloko, ville frontalière de la RCA avec le Cameroun, a pris la « fuite » pour retourner au maquis. Au cours de sa fuite, le chef rebelle, accompagné de ses hommes, a désarmé les gendarmes en poste à Besson et à Koundé… Depuis ce jour, la prétendue fuite du chef rebelle sonne le glas de la paix dans la région. Sans aucune raison apparente, Abass Sidiki, pourtant logé, nourri, et protégé par l’État centrafricain aux frais des contribuables, préférerait se tourner contre le peuple qui l’a nourri et soigné, plusieurs localités de la Nana-Mambéré et de l’Ouham-Péndé sont occupées par les rebelles de 3R qui sont désormais lourdement armés. Même les opérations du recensement électoral ont été largement perturbées dans ces régions. Tandis qu’à Bangui, le gouvernement et l’autorité nationale des élections se contentent de se féliciter du bon déroulement du processus, tout en minimisant le chaos dans le Nord-ouest, et le Sud-est.
Mais contre toute attente, ce même gouvernement, avec sa branche politique l’ÂNE, se penche désormais sur la réduction de nombre de certaines circonscriptions dans le pays.
Prenant le cas de la sous-préfecture de Ngaoundaye, le gouvernement veut réduire d’un siège le nombre des députés dans cette ville. Tout comme à Bocaranga et bien d’autres. Tandis qu’à Damara, le village du chef de l’État, le nombre des sièges parlementaires va augmenter. Les raisons évoquées par le gouvernement pour pouvoir réduire sensiblement le nombre de ces parlementaires sont entre autres la situation sécuritaire dans la région, le problème d’enrôlement des électeurs…