A la tête d’une forte délégation, le Président Faustin-Archange TOUADERA a inauguré à Mongoumba, plusieurs infrastructures socio-communautaires de base, construits sur fonds propre de l’Etat centrafricain. Ces bâtiments sont entre autres, celui de la douane, du Bureau d’Affrètement Routier Centrafricain (BARC), et un Centre pour la formation des jeunes (ACFPE). On pouvait noter lors de cet évènement, la présence du 2e Vice-président de l’Assemblée Nationale, Honorable Dimbelet Nakoé, le Premier ministre Firmin Ngrébada, les présidents des Institutions de la République, le représentant du HCR, le préfet de la Lobaye, le maire de Mongoumba, les notables des Communes de Mongoumba et la population. C’était une liesse population pour la population de Mongoumba qui a réservé un accueil chaleureux à la délégation venue de Bangui. La visite surprise du Président TOUADERA au siège du MCU de Mongoumba, est l’un des faits marquants de l’évènement. L’équipe du bureau politique composée d’Evariste NGAMANA le Rapporteur-Général du MCU, de Sylvain Deya Abazene et Geoffroy Tagba, a fait un travail de balisage du terrain qu’il faut saluer à sa juste valeur. C’est un trio qui est actif sur le terrain pour la cause du MCU. Cette équipe mérite un chapeau pour la réussite de l’évènement de Mongoumba.
Le Président Faustin-Archange TOUADERA, l’homme de la paix a été accueilli en héros qui se soucie perpétuellement de son peuple, en répondant toujours à ses préoccupations exprimées. Le contact direct de FAT à la population témoigne qu’il est véritablement l’Homme de la situation. Sous une ovation interminable, le Président TOUADERA a prononcé son discours de la circonstance dont nous vous publions l’intégralité…
DISCOURS DE SON EXCELLENCE MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, CHEF DE L’ETAT
A
L’OCCASION DE L’INAUGURATION DES INFASTRUCTURES A MONGOUMBA
MONGOUMBA, 19 SEPTEMBRE 2020
– Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;
– Messieurs les Présidents des Institutions de la République ;
– Monsieur le Ministre Résident de la Lobaye ;
– Madame et Messieurs les Membres du Gouvernement ;
– Monsieur le Représentant du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés ;
– Monsieur le Préfet de la Lobaye ;
– Messieurs les Députés;
– Monsieur le Président de la Délégation Spéciale de la Ville de MONGOUMBA ;
– Distingués invités ;
– Mesdames et Messieurs ;
– Chères Populations de MONGOUMBA, BATALIMO, BOSSARANGBA et ZINGA ;
Je voudrais, en mon nom personnel et à celui de la délégation qui m’accompagne, saluer et remercier chaleureusement les populations de MONGOUMBA et de toutes les localités environnantes pour leur accueil enthousiaste et leur hospitalité généreuse.
Je salue et remercie les autorités administratives, judiciaires, politiques et religieuses locales ainsi que les Notables, les femmes et les jeunes pour leurs contributions quotidiennes au retour de la paix et de la cohésion sociale dans la Sous-préfecture de MONGOUMBA.
Votre présence massive témoigne de votre indéfectible soutien à mon action à la tête de l’Etat et du grand intérêt que vous accordez aux projets qui nous rassemblent ce jour.
Vous pouvez noter que notre rencontre de ce jour est une marque d’intérêt que j’attache personnellement à la situation socio-économique préoccupante de toute la population de la Lobaye et plus particulièrement celle de MONGOUMBA.
Les préoccupations exprimées par le Président de la Délégation Spéciale de la Ville de MONGOUMBA sont toutes légitimes et méritent une attention particulière du Gouvernement.
D’ores et déjà, je puis vous assurer que le Gouvernement travaille, avec l’appui de nos partenaires, à apporter des solutions globales et durables à ces défis qui se posent à toutes les régions du pays.
Vaillantes populations de MONGOUMBA, BATALIMO, BOSSARANGBA, IKOUMBA, GOUGA et ZINGA ;
Après MBAÏKI et PISSA, j’éprouve une immense joie de me retrouver aujourd’hui parmi vous, à MONGOUMBA, à l’occasion de la cérémonie d’inauguration des infrastructures socio-économiques.
C’est dire l’importance que j’accorde au développement de la Préfecture de la Lobaye qui a tant donné à la République Centrafricaine, mais qui demeure malheureusement pauvre, quoique disposant d’énorme potentiel socio-économique.
Ma présence aujourd’hui à MONGOUMBA a plusieurs significations.
Je suis venu à MONGOUMBA pour vous témoigner toute ma reconnaissance pour la confiance que vous m’avez toujours faite et votre soutien à mon action à la tête de l’Etat.
Je suis aujourd’hui à MONGOUMBA pour vous témoigner tout l’intérêt que je porte à la Préfecture de la LOBAYE et, surtout, à la restauration de l’autorité de l’Etat dans cette partie de notre pays.
Je suis venu à MONGOUMBA pour inaugurer les infrastructures réalisées par le Gouvernement et nos partenaires au profit de la population de cette Sous-préfecture.
Je suis ici pour inaugurer une nouvelle ère, un nouveau contrat social avec la population de MONGOUMBA et de la Lobaye en général.
Nous devons tourner la page sombre de l’histoire de notre pays et nous engager résolument dans la voie du dialogue, gage d’un retour définitif de la paix et de la sécurité.
Pour ce faire, j’exhorte la population de MONGOUMBA à bannir la haine, la division, le tribalisme, le régionalisme et à se mettre ensemble pour relever les défis qui se posent à cette localité.
Je veux que la Ville de MONGOUMBA, jadis appelée « le beau grenier de la Lobaye », voire de Bangui, retrouve son lustre d’antan.
Mon ambition, est de faire de la ville de MONGOUMBA un modèle de pôle de développement de notre pays.
En effet, de par sa position stratégique, ville carrefour d’échanges économiques entre la République Centrafricaine, notre pays, les deux Congo, le Cameroun, le Tchad et les deux Soudan, la Sous-préfecture de MONGOUMBA a tous les atouts pour se relever.
En plus du tourisme qui peut se développer rapidement du fait de sa position de ville portuaire, la Sous-préfecture de MONGOUMBA dispose d’un sol d’une fertilité exceptionnelle, favorable à la plantation de caféiers, de bananiers, des arbres fruitiers et même des légumes, pour la consommation locale.
Il est impensable que la ville de MONGOUMBA, disposant de tous ces atouts, manque de produits de première nécessité.
Mes Chers Compatriotes ;
Je viens de mentionner que l’une des raisons de ma visite aujourd’hui à MONGOUMBA est d’inaugurer les infrastructures réalisées par le Gouvernement et nos partenaires, notamment le HCR, au profit de la population de cette Sous-préfecture.
Comme vous le savez, l’une de mes priorités est de redonner au peuple centrafricain sa dignité, après les multiples crises militaro-politiques qu’a connues notre pays.
De milliers de Centrafricains étaient devenus des déplacés sur leur propre sol ou des réfugiés vivant dans des camps de fortune à l’intérieur et en dehors de leur mère patrie.
Cette situation m’a amené à instruire le Gouvernement de procéder, sur la base d’une feuille de route, au rapatriement de ces compatriotes.
Ainsi, la ville de MONGOUMBA a été choisie comme ville pilote pour recevoir ces concitoyens qui avaient fui les conflits pour se réfugier dans les pays voisins.
Cependant, avant le retour de ces compatriotes, il était nécessaire et urgent de construire ou réhabiliter les infrastructures de base qui étaient en état de vétusté ou encore détruites ou pillées.
Aujourd’hui, je suis à MONGOUMBA pour présider la cérémonie d’inauguration de ces différentes réalisations financées par le Gouvernement et nos partenaires internationaux au rang desquels le Haut-Commissariat pour les Réfugiés qui fait un travail remarquable au sein de nos populations déplacées ou réfugiées.
Je tiens à rappeler ici que la reconstruction d’un pays comme le nôtre impose une synergie autour des questions essentielles que sont la paix, la réconciliation nationale, la sécurité et le développement.
Toute action allant dans ce sens est à encourager car elle contribue non seulement au relèvement du pays, mais aussi tend à promouvoir le vivre ensemble et la cohésion sociale.
Mesdames et Messieurs,
Je me réjouis de la cérémonie d’aujourd’hui consacrée à l’inauguration des différentes infrastructures réalisées au profit de la population de MONGOUMBA.
Comme il a été rappelé ici, il s’agit de :
– la construction d’un bâtiment devant abriter les services déconcentrés du Ministère des Finances et du Budget ;
– la construction d’un poste de Police à la frontière avec le Congo, notamment dans le village de GOUGA, ceci pour le contrôle du flux migratoire, mais aussi assurer la sécurité de nos concitoyens ;
– la réhabilitation des bâtiments des Forces de Sécurité Intérieure ;
– le renforcement du bac ;
– la réhabilitation de la route Mongoumba/Gouga ;
– l’implantation des forages à Gouga et Saba ;
– l’extension des lignes téléphoniques ainsi que la réhabilitation du port de Mongoumba.
Outre ces réalisations, nous pouvons noter, entre autres :
– la construction d’une maison des jeunes, des terrains de Basket-ball et Hand-ball ;
– la réhabilitation du marché de MONGOUMBA ;
– la construction d’un centre de formation ;
– la construction d’un bâtiment à IKOUMBA ;
– et la réhabilitation d’un centre de transit.
Au regard de ces différentes réalisations au profit de nos concitoyens de MONGOUMBA, je ne puis que remercier le HCR qui, au-delà de sa mission humanitaire, n’a jamais cessé de soutenir les actions du Gouvernement dans l’amélioration des conditions de vie de la population.
Chères populations de MONGOUMBA,
Je voudrais vous exprimer mon encouragement pour votre hospitalité légendaire qui s’est toujours manifestée dans les moments difficiles.
En 2010, vous aviez accueilli les réfugiés de la République Démocratique du Congo. Après la crise, vous avez facilité le retour de 10 000 compatriotes en provenance de nos deux pays frères Congo.
Je vous remercie et vous exhorte à vous approprier tous ces biens qui sont désormais votre patrimoine et d’en faire bon usage.
Mes Chers Compatriotes ;
L’opportunité qui m’est offerte me permet de me réjouir de ce que nous avons pu réaliser ensemble en peu de temps, en dépit de la persistance de l’insécurité sur certaines parties du territoire et de l’adversité.
A titre d’exemples, je voudrais vous informer qu’au cours du mandat que vous m’avez confié, nous avons reconstruit nos Forces de défense et de sécurité, en procédant chaque année aux recrutements des jeunes dans l’Armée, la Gendarmerie et la Police et ce sur l’ensemble du territoire.
Aujourd’hui, vous pouvez être fiers de disposer des forces de défense et de sécurité républicaines, professionnelles, pluriethniques et apolitiques, déployées sur une grande partie du territoire.
En même temps, nous avons relancé l’économie nationale, ce qui nous a permis de payer les arriérés de salaires, de bourses, de pensions, de dettes intérieures des années 2000, 2001, 2002 et du premier trimestre de l’année 2003, ainsi que les arriérés de coton.
Pendant cette période, nous avons lutté contre le chômage endémique des jeunes en procédant chaque année à l’intégration de nos jeunes diplômés dans la fonction publique, et aux recrutements d’autres dans les entreprises et établissements publics.
Nous avons déployé les fonctionnaires et agents de l’Etat dans toutes les Préfectures et Sous-préfectures du pays et amorcé le relèvement de notre pays.
Je dois insister sur le fait que la sécurité, la paix, la cohésion sociale et le vivre ensemble constituent les fondamentaux pour inverser la situation socio-économique déplorable dans laquelle nous ont entraîné les douloureux évènements que notre pays a connus.
L’Accord politique pour la paix et la réconciliation du 6 février 2019, soutenu par l’ensemble de la communauté internationale, nous donne une chance inouïe de revenir sur le bon chemin de la paix, de la cohésion sociale et du vivre ensemble.
Grâce à cet Accord de paix, la MINUSCA appuie les FACA dans les opérations « ALA LONDO » lancées contre le groupe 3R de SIDIKI, dans l’ Nord-Ouest du pays. Petit à petit nous allons reconquérir les pans entiers de notre territoire occupés par des groupes armés.
C’est pourquoi, je vous exhorte à résister aux vendeurs d’illusions qui se constituent en détracteurs de cet Accord sans faire des propositions concrètes et idoines de sortie de crise.
Mes Chers Compatriotes ;
J’ai été informé de manque d’infrastructures scolaires et du taux très élevé de la déperdition scolaire à MONGOUMBA.
Je voudrais dire ici aux parents que l’école est une obligation pour tous les enfants de Centrafrique.
Le Gouvernement est conscient des difficultés qu’éprouvent les enfants qui sont contraints de quitter les localités éloignées comme IKOUMBE et GOUGA pour le lycée de MBAÏKI, très éloigné, favorisant ainsi la déperdition scolaire.
Il était donc judicieux d’ériger le Collège de MONGOUMBA en Lycée, ce qui fut fait l’année dernière. Le Gouvernement prendra des dispositions pour que des enseignants qualifiés soient affectés ici pour un meilleur encadrement de nos enfants.
Préoccupé par la santé de la population, j’ai institué les 10 domaines d’impulsion présidentielle pour accélérer la marche vers la couverture santé universelle, avec un accent particulier sur la réduction accélérée de la mortalité maternelle et infantile.
C’est dans ce cadre que j’ai pris le décret portant gratuité des soins aux femmes enceintes, allaitantes, aux victimes des violences basées sur le genre et aux enfants de moins de 5 ans.
Cette mesure est déjà opérationnelle dans plusieurs localités et sera graduellement appliquée sur toute l’étendue du territoire.
C’est dans cette dynamique que j’ai le plaisir d’annoncer que toutes les femmes enceintes, les femmes allaitantes, les victimes de violences basées sur le genre ainsi que les enfants de moins de 5 ans de la Lobaye et plus particulièrement de MONGOUMBA bénéficieront de la gratuité des soins, à compter de ce jour.
Il m’est opportun de rappeler que nous sommes toujours exposés à la menace de la pandémie à COVID-19.
A cela, s’ajoute la menace de l’épidémie de la Maladie à Virus EBOLA qui sévit depuis quelques semaines dans la localité de Mbandaka, dans la Région de l’Equateur de la République Démocratique du Congo.
Du fait de sa position frontalière, de l’écologie et du mode de vie de la majorité de la population, la Sous-préfecture de MONGOUMBA présente un risque élevé pour ces deux maladies.
C’est pourquoi, j’exhorte la vaillante population de MONGOUMBA à l’application rigoureuse des mesures barrières contre la COVID-19 et la Maladie à Virus Ebola et de coopérer avec les autorités sanitaires pour le dépistage précoce, la prise en charge et la prévention de ces maladies.
Je saisis également cette opportunité pour annoncer le lancement de la distribution gratuite des masques ainsi que la campagne contre l’épidémie de la Maladie à virus Ebola pour la préfecture de la Lobaye.
Chères Populations de MONGOUMBA ;
Aujourd’hui comme hier, je suis déterminé à reconstruire, avec vous, notre pays meurtri par des crises récurrentes.
Je veux bâtir, avec vous, un pays stable, prospère, débarrassé du tribalisme, du régionalisme, du népotisme et de la mauvaise gouvernance qui freine son développement.
J’ai le devoir de vous rappeler que l’un des défis auxquels notre pays va faire face dans les prochains mois est l’organisation des élections groupées du 27 décembre 2020.
Votre voix compte et vous devez l’utiliser pour barrer la route aux marchands d’illusions, en choisissant des dirigeants dignes de votre confiance.
Nous travaillons pour que ces élections soient libres, démocratiques et transparentes en vue de garantir la paix et la stabilité dans notre pays.
Malheureusement, vous avez suivi que depuis le lancement du processus électoral, certains leaders politiques, regroupés au sein de la COD 2020, ne veulent pas aller aux élections et utilisent tous les artifices pour empêcher le peuple de choisir librement ses dirigeants.
Notre Constitution énonce de manière péremptoire que les institutions éligibles, chargées de diriger l’Etat, tiennent leurs pouvoirs du peuple par voie d’élections, au suffrage universel direct ou indirect.
Elle nous enseigne que le suffrage universel est la seule source de la légitimité du pouvoir politique.
L’usurpation de la souveraineté du peuple par tout autre procédé non démocratique constitue, selon la Constitution, un crime imprescriptible contre le peuple centrafricain.
Mon rôle et mon devoir de garant de la Constitution et du fonctionnement régulier des institutions est de respecter et de faire respecter les institutions qui sont l’émanation de la volonté du peuple exprimée à travers la Constitution.
Le peuple centrafricain a souverainement décidé de confier l’organisation de toutes les élections à l’A.N.E et, à la Cour Constitutionnelle, le pouvoir de juger de la régularité desdites élections.
Seules ces institutions peuvent nous dire si les élections doivent être reportées ou pas et nous indiquer la voie à suivre pour éviter de replonger le pays dans le chaos.
La Cour Constitutionnelle a déjà tracé la voie à suivre « Si les délais constitutionnels et légaux fixant le déroulement du processus électoral ne peuvent être respectés et vont manifestement conduire à un dépassement de la date du 30 mars 2021 ».
Le moment venu, nous convoquerons la concertation nationale dans les conditions prévues par la Cour Constitutionnelle.
Je tiens à préciser qu’en l’état actuel de la mise en œuvre du processus, il n’y a pas de glissement du calendrier électoral, en ce sens que le réajustement sollicité par l’A.N.E n’influe pas sur la date du premier tour des scrutins, fixé au 27 décembre 2020.
Nous devons nous faire confiance réciproquement et faire confiance à nos institutions. Le peuple centrafricain a trop souffert des compromissions.
Mes Chers Compatriotes ;
En terminant mon propos, je voudrais renouveler ma gratitude à l’endroit de la population de MONGOUMBA et de nos partenaires pour leurs appuis constants aux actions que mène le Gouvernement pour le relèvement de notre pays.
Tous, ensemble, unis et solidaires, dans la paix et la confiance mutuelle, nous pouvons relever les défis de développement de notre pays.