Bangui, République centrafricaine. Des centaines de soldats de l’armée nationale, déployés dans certaines villes de province sous contrôle des groupes armés, sont toujours cantonnés dans leur base. Ils n’ont pas le droit de promener au centre-ville s’ils n’ont pas reçu une autorisation préalable de l’État major des armées, ou encore de la Minusca. Une situation décriée par les populations de ces localités qui ne cessent d’appeler à l’aide le gouvernement.
Dans la ville d’Ippy, une sous-préfecture de la Ouaka contrôlée par le groupe armé UPC, puis à Alindao, une sous-préfecture de Basse-Kotto, contrôlée également par l’UPC, et à Bria, chef-lieu de la Haute-Kotto, contrôlée par plusieurs groupes armés dont le FPRC et le MPC, sans oublier les villes de Bocaranga, Kaga-Bandoro…,les soldats des forces armées centrafricaines, après plusieurs années d’absence, ont été redéployés en grande pompe dans ces localités. Sauf que ce retour partiel de l’autorité de l’État, considéré comme stratégique par certains observateurs militaires nationaux, est désormais de plus en plus critiqué par certains élus de la nation, mais également par le peuple centrafricain.
Moins équipés en armement face aux rebelles, les FACA n’ont plus de choix que de se faire petits, pou ne pas dire prisonniers dans leur propre pays. Ils n’ont pas l’ordre de sortir promener en dehors de leur camp militaire sans la présence à leur côté des soldats de la Minusca, au risque d’être capturé par les rebelles qui sont aux aguets dans tous les coins.
Souvenez-vous, à Alindao, en novembre 2019, un affrontement s’est éclaté entre les FACA et les rebelles quelques heures après l’assassinat d’un soldat FACA qui tentait malheureusement de se rendre au marché en dépit de la décision de sa hiérarchie militaire.
Cette situation, loin d’être isolée, est en phase de devenir une condition nécessaire exigée par les groupes armés pour le redéploiement de l’armée nationale dans certaines villes de province.
L’honorable Aurélien Simplice Zingas, député de la circonscription de Mobaye 1, dans la Basse-Kotto regrette aussi que les soldats FACA, déployés à Alindao, ne peuvent pas sortir promener dans la ville pour ramener la paix.
« Quand vous quittez Bangui, dès que vous traversez Bambari, de Bambari pour aller jusqu’à Obo, jusqu’à Mboki, c’est comme si cette partie du territoire national n’est pas en République centrafricaine. À Alindao par exemple, on a mis des FACA là-bas, mais ces derniers sont cantonnés. Ils ne peuvent pas se promener dans la ville d’Alindao pour ramener la paix », déplore le député de Mobaye 1 Aurélien Simplice Zingas.
Notons que depuis 2018, dans le cadre du retour de l’autorité de l’État dans les villes de province contrôlées par des groupes armés, des milliers des soldats de l’armée nationale ont été déployés dans certaines localités du pays avec le soutien militaire et logistique de la Minusca, mission des Nations unies en République centrafricaine. Cependant, avec la situation sécuritaires sur le territoire national, ces militaires ne cessent de subir des attaques des rebelles comme à Mboki, Bocaranga, Bozoum, Paoua…