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Allocution de son excellence Monsieur le président de la république Touadera à l’occasion de la cérémonie de Lancement officiel du projet de remise volontaire d`armes dans le cadre du mois d`amnistie de l`initiative de l`union africaine << Faire taire les armes >>

Publié le samedi 26 septembre 2020  |  Présidence
Cérémonie
© Présidence par DR
Cérémonie de Lancement officiel du projet de remise volontaire d`armes dans le cadre du mois d`amnistie de l`initiative de l`union africaine.
Vendredi 25 Septembre 2020. Bangui. Cérémonie de Lancement officiel du projet de remise volontaire d`armes dans le cadre du mois d`amnistie de l`initiative de l`union africaine << Faire taire les armes >>
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- Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;
- Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;
- Mesdames et Messieurs les Présidents des Institutions de la République ;
- Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;
- Mesdames et Messieurs les Chefs de Missions Diplomatiques, Postes Consulaires et Représentants des Organisations internationales ;
- Monsieur le Général, Chef d’Etat-major des Armées ;
- Messieurs les Officiers des Forces de Défense et de Sécurité ;
- Mesdames et Messieurs les membres de la Commission Nationale de lutte contre la Prolifération des armes légères et de petit calibre ;
- Distingués invités ;
- Mesdames et Messieurs ;
C’est avec beaucoup de plaisir que je préside aujourd’hui la cérémonie de lancement du projet « Remise Volontaire d’Armes » qui s’inscrit dans le cadre du « Mois d’Amnistie », recommandé par l’Union Africaine autour du thème « Faire Taire Les Armes ».
La République Centrafricaine se réjouit aujourd’hui avec les autres Etats retenus au mois de septembre de cette année pour concrétiser cette initiative.
De par sa situation géostratégique, elle est concernée par la problématique de la prolifération des armes légères et de petit calibre.
Comme vous le savez, la République Centrafricaine est l’un des pays africains les plus affectés par les conflits armés.
Ces conflits ont accentué le phénomène de « communauté armée ».
Selon les rapports d’enquêtes réalisées sur la problématique des ALPC en République Centrafricaine, plus de 3.000 civils auraient été tués suite aux violences armées.
A la lecture de ces rapports, nul ne peut nier l’impact négatif de la prolifération des armes légères et de petit calibre sur les communautés, sur la sécurité, sur la libre circulation des personnes et des biens et sur la gestion des conflits.
C’est dire que les ALPC mal gérées sont un vecteur d’instabilité car leur détention illégale et incontrôlée alimente et favorise l’apparition de fréquents cycles de violences et de représailles au sein des communautés.
En effet, en 2001, notre pays a adhéré au Programme d’Action des Nations Unies (POA), Instrument International de traçage et d’autres instruments additionnels.
En 2006, elle a signé le Protocole de Nairobi pour la prévention, le contrôle et la réduction des armes légères et de petit calibre dans la Région des Grands Lacs et la Corne de l’Afrique.
En 2010, elle a signé et ensuite ratifié la Convention de l’Afrique centrale pour le contrôle des armes légères et de petit calibre, de leurs munitions et de toutes pièces et composantes pouvant servir à leur fabrication, réparation et assemblage dite Convention de Kinshasa, un instrument sous-régional africain de régulation des armes, entrée en vigueur le 8 mars 2017.
En octobre 2015, la République Centrafricaine a adhéré au Traité sur le Commerce des Armes (TCA) pour ne citer que ceux-là.
Conscient du fait que la prolifération et la circulation illicite des Armes Légères et de Petit Calibre ne connaît pas les frontières et convaincu que la création d’une institution nationale était le meilleur moyen de prévenir, de combattre et d’éliminer le commerce et le trafic illicite des armes légères et de petit calibre, nous avons créé, le 14 février 2017, la Commission Nationale de lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre, conformément aux recommandations assorties des instruments internationaux et régionaux que je viens de citer.
Dès la création de la COMNAT-ALPC, une enquête de référence sur la prolifération des armes légères et de petit calibre réalisée par l’organisme Small Arms Survey, suivie d’une évaluation nationale de base de la gestion des armes et munitions réalisée par l’Institut des Nations Unies pour le Désarmement (UNIDIR) ont été effectuées pour mesurer l’ampleur du phénomène et établir des priorités d’actions pour répondre aux défis.
Deux feuilles de route, notamment de l’UNMAS-Centrafrique et de l’Organisation des Nations Unies contre le Crime et la Drogue (ONUDC) ont permis l’opérationnalisation progressive de la COMNAT-ALPC dans l’élaboration d’une stratégie nationale et d’un Plan d’Action National.
Dans le cadre de la mise en œuvre de ce Plan d’Action National, un projet de loi sur le régime général des armes classiques a été soumis à l’Assemblée Nationale pour adoption afin de combler les carences juridiques en la matière.
Le 7 août 2020, j’ai promulgué la Loi sur le Régime Général des Armes Classiques, leurs pièces, composantes et Munitions adoptée par l’Assemblée Nationale.
Selon l’article 189 de ladite Loi, toute personne physique ou morale se trouvant sur le territoire national, dispose d’un délai d’un (1) an pour se conformer aux dispositions énoncées, à compter de la date de sa promulgation.
Pour la République Centrafricaine, le projet « Remise volontaire des armes» qui découle de l’Initiative de l’Union Africaine « Mois d’Amnistie » dans le cadre du mot d’ordre « Faire Taire les Armes » vient à point nommé, car elle vient renforcer les actions du Gouvernement dans le domaine de la consolidation de la paix et la stabilité à travers une réduction sensible de la prolifération et la détention illégale des armes légères et de petit calibre par les civils.
Nous espérons qu’à l’issue de cette campagne qui commence aujourd’hui, le Gouvernement sera en mesure de déterminer la quantité d’armes légères et de petit calibre détenues illégalement ou en circulation dans la zone d’exécution du projet.
En outre, le Gouvernement disposera d’un mécanisme fonctionnel de collecte, de saisie, de traçage, de stockage sécurisé, d’enregistrement, de marquage et de destruction d’armes obsolètes ou en surplus, ceci pour répondre aux exigences des objectifs de références contenus dans les mesures de sanctions « embargo sur les armes en République Centrafricaine ».
Dans cette perspective, il nous paraît important de rappeler que le Plan National de Relèvement et de Consolidation de la paix de la RCA (RCPCA 2017-2021), présenté à la Table Ronde de Bruxelles en novembre 2016 et appuyé par les partenaires techniques et financiers, a reconnu que la détention illégale d’armes par les civils et la présence constante des groupes armés et leur contrôle effectif d’une partie du territoire et des ressources naturelles ralentissent les espoirs de stabilisation de la République Centrafricaine.
Le Programme National de Désarmement, Démobilisation Réintégration et Rapatriement (DDRR) s’avère non seulement une priorité du Gouvernement mais également un défi majeur pour notre pays.
Eu égard à l’ampleur de la prolifération et la circulation illégale d’armes, la lutte contre ce phénomène est un élément indispensable à la réussite du DDRR du moins en ce qui concerne la phase du désarmement.
Pour la RCA, inscrire la lutte contre la prolifération et la circulation illégale d’armes dans les priorités relatives au Relèvement et à la Consolidation de la paix s’avère indispensable.
C’est pour cette raison que le projet « remise volontaire des armes » contribuera de manière significative à l’amélioration de la sécurité et la restauration de l’autorité de l’Etat dans les zones d’exécution du projet, c’est-à-dire les 8 Arrondissements de Bangui et dans les communes de Bimbo et Bégoua.
De manière spécifique, le projet vise à :
- mener une campagne de sensibilisation auprès des populations pour lutter contre la détention illégale d’armes ;
- renforcer la capacité opérationnelle des éléments de forces de sécurité intérieure aux techniques de police de proximité afin d’améliorer la confiance entre les communautés et les forces de l’ordre ;
- procéder à l’enregistrement et au stockage des armes collectées et la destruction de celles déclarées obsolètes conformément aux standards internationaux.
Notre volonté, manifestée à travers ce projet, a pour but, au plan politique, de contribuer aux conditions de relèvement durable et de consolidation de la sécurité déjà engagé à travers la Réforme du Secteur de Sécurité (RSS).
Au plan social, le projet contribuera à une réduction sensible des violences de toutes formes car les femmes et les jeunes sont souvent les principales victimes des conflits domestiques.
L’accès aux armes à feu à la maison augmente considérablement le risque d’une issue mortelle. Pourtant, les femmes commerçantes, les hommes commerçants, les agriculteurs, les éleveurs, les filles et les jeunes méritent tous de vivre en paix dans des foyers et des communautés non violentes.
D’où, aider à retirer les armes illicites de la circulation et mieux les gérer est un moyen important de vivre en paix.
Au plan économique, le projet contribuera à créer un environnement sécuritaire pour que les vendeurs des produits alimentaires et les taxi-motos qui circulent tard la nuit ne soient pas inquiétés et pourront se lever tôt, le matin pour vaquer à leurs occupations sans courir le risque de se faire braquer par des détenteurs illégaux d’armes, freinant ainsi la promotion des activités économiques.
C’est pourquoi les mots d’ordre pour cette campagne se résument dans ce triptyque :
- Remise d’arme volontaire égale Libre circulation des personnes et des biens ;
- Remise d’arme volontaire égale Sécurité ;
- Remise d’arme volontaire égale Moins de conflits.
Convaincus que tant que les armes ne sont pas silencieuses dans nos villes, dans nos quartiers, sur nos routes, c’est la génération future, c’est la jeunesse, c’est le commerce en un mot c’est le développement durable de notre pays qui en souffre.
Face à cela, qu’est-ce que je demande à faire en tant que garant de la liberté et de la sécurité des Centrafricains et de ceux qui ont choisi de vivre sur son sol ?
La réponse est simple : rendez à l’Etat les armes que vous détenez illégalement dans vos maisons.
« Kiri na gombé so mo ké ounzi na da ti mo ».
- Mesdames et Messieurs,
- Distinguées invités,
Je ne terminerai pas mes propos sans remercier tous ceux ou celles qui ont contribué de près ou de loin au lancement de ce projet.
A ce titre, au nom du peuple centrafricain, je remercie :
-La Commission de l’Union Africaine pour la belle Initiative qui cadre avec les défis majeurs de la République Centrafricaine en matière de sécurité ;
-Le Secrétariat Général des Nations Unies à travers l’Office des Nations Unies pour le Désarmement ;
-Le Centre Régional pour le contrôle des armes légères et de petit calibre (RECSA) dont je salue la présence du Secrétaire Exécutif venu de Nairobi au Kenya ;
-La République du Japon pour le financement du Projet.
J’encourage les acteurs nationaux impliqués dans cette campagne à savoir :
Le Secrétariat Technique Permanent de la Commission Nationale de lutte contre les armes légères et de petit calibre dans la mise en œuvre de son plan d’action national.
Les Maires des Arrondissements, les Commissaires de Police des 8 Arrondissements et les Commandants des Brigades de Gendarmerie de Bégoua et de Bimbo sans oublier les organisations de la Société civile pour leur contribution.
Je saisis cette occasion pour lancer un appel aux partenaires qui accompagnent notre pays d’accroître leur appui technique et financier à la RCA, surtout dans ce domaine spécifique qui est la Gestion des Armes et Munitions (GAM) et la lutte contre le trafic transfrontalier qui sont les principales causes de l’insécurité en République Centrafricaine.
Sur ce, je lance solennellement, ce jour, 25 septembre 2020, le projet « Remise volontaire d’armes » dans le cadre de l’Initiative de l’Union Africaine « Faire Taire Les Armes » en République Centrafricaine.
Vive la coopération internationale !
Vive la République !
Je vous remercie.
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