Des situations de sidération se déroulent depuis une semaine en Centrafrique : la démocratie est littéralement braquée par le gouvernement et l’institution chargée d’organiser les élections « A.N.E » dit Autorité Nationale des Elections » – est tenue en laisse et assignée à tout entreprendre pour mettre en déroute la représentativité des partis d’opposition à la campagne électorale du 27 Décembre 2020.
Le gouvernement a convoqué une session extraordinaire du Parlement les 22 et 23 Septembre 2020 aux fins de modification du code électoral. Entre temps, dès le vendredi 18 Septembre au soir des parlementaires véreux ont accepté chacun 3. 000.000 Fcfa de pot de vin.
Envers et contre tous les traités internationaux ratifiés par la Centrafrique, le vote favorable à la requête du gouvernement a été obtenue ; véritable coup de Jarnac pour la démocratie : des députés se font corrompre(les Honorables; c’est ainsi qu’on appelle les Députés) ; les supposés colonnes de la démocratie favorisent le déracinement de cette dernière par un gouvernement aux abois mais qui tient ; quoi qu’il en coûte à rester au pouvoir…
Quant à l’ANE, elle a méthodiquement construit des entraves notamment vis-à-vis des diasporas Centrafricaines : les opérations d’enrôlement se font uniquement que dans les ambassades dont Paris, Bruxelles, Washington, Ottawa, Yaoundé, Ndjamena etc. Ouvrir les registres que dans les ambassades est interprétée comme « une faveur ». Seul le parti au pouvoir a loué des bus pour ses militants. L’ANE ne disposerait pas de moyens pour assurer le déplacement de ses membres ; c’est-à-dire ne pouvant pas « se démembrer ». Le corollaire de la manœuvre est la pratique systématique de la rétention d’information, le refus de prévenir les électeurs potentiels. Seuls les militants du parti au pouvoir ont eu des facilités pour se rendre dans les ambassades et se faire enregistrer pour participer au scrutin. L’Etat confisque le droit de vote à ceux qui ne militent pas pour lui.
Conclusion : Passer de l’indignation au devoir.
L’appel que nous lançons aux démocrates de tous les pays, aux défenseurs des libertés et de la dignité humaine – qu’ils soient des organismes ou des communautés humaines – vise à les inviter à soutenir la démocratie en usant d’autres alternatives que l’indignation habituelle.
Au nom du sacro-saint principe de la dignité humaine, ne laissons pas le gouvernement Touadera triompher dans ces manœuvres.
Rejoignez-nous dans notre demande de protection internationale des populations en dénonçant les logiques mortifères qu’institue le gouvernement pour s’incruster au pouvoir.
La population Centrafricaine a connu de 2012 à 20120, de 3000 à 6000 morts sans sépultures. Les survivants vivent dans la prostration et la psychose permanentes que leur infligent 15 groupes armés, qui se sont disséminés sur l’étendue du territoire. De 6000 à 10.000 enfants soldats font de la République Centrafricaine le pays où le sort des générations futures demeurent dans l’incertitude complète. C’est un fiasco politique que l’indignation habituelle n’a pas réussi à résorber. Mais, ce fiasco plonge ses racines dans « l’abdication politique », l’absence de canon, de corpus politique de développement socio-économique et des institutions démocratiques.
Le gouvernement et la majorité au pouvoir depuis 2016 est amnésique quant à la misère et la détresse dans lesquelles la population s’enlise. Ils revendiquent la démocratie sans jamais chercher à la conquérir.
Infester le parlement par la distribution des pots de vin pour s’assurer le vote des députés véreux rappelle des pratiques éculées et surannées qui ont engendré l’affaissement des sociétés humaines. Mmes et Messieurs les « Honorables » sont passés maîtres dans l’art de déshonorer les institutions démocratiques. Ce braquage de la démocratie n’est rien d’autre qu’un déni d’humanité. Après la corruption des députés véreux, l’étape suivante sera la « corruption des magistrats de la Cour Constitutionnelle ». Les chancelleries en Centrafrique savent que l’impunité est la marque de fabrique du régime.
Jusqu’où ira Touadera dans sa logique d’aliénation du droit de vote. Aliéner le droit de vote revient à démunir, à désarmer les citoyens de leurs droits fondamentaux. Ce sont des actes de dévoiement et de bifurcation des institutions démocratiques !!!
Ne renonçons pas à ce devoir de protection et de sauvegarde des droits civiques de la politicaillerie des rives de l’Oubangui. Notre appel aux parlementaires français ; amis de la République Centrafricaine, aux médias Européens et Centrafricains, voire Africains n’a d’autre objectif que la consolidation d’un devoir de résistance au déni d’humanité.