À moins de trois mois du premier tour des élections présidentielles et législatives du 27 décembre 2020 en RCA, le pays est toujours confronté à des difficultés pour enregistrer et authentifier les électeurs sur toute l’étendue du territoire national. Face à cette situation d’enlisement du processus d’enrôlement des électeurs, le député de Bocaranga 3, L’honorable Martin Ziguélé, Président du parti MLPC, allié du pouvoir, hausse le ton et met en garde les autorités. Il appelle à l’exhaustivité, à l’intégralité et à l’universalité du processus électoral en cours.
Comme cela se passe souvent en Centrafrique, le pouvoir en place s’offre trois moyens pour influencer les résultats à chaque niveau du processus électoral : l’inscription sur les listes électorales, la définition des conditions d’éligibilité des candidats aux élections et l’organisation de la commission électorale. C’est Ce qui suscite souvent des contestations violentes dans le pays. Martin Ziguélé, Président du MLPC et candidat à la présidentielle du 27 décembre 2020 le prévient :
« L’histoire politique de notre pays est malheureusement jalonnée des processus électoraux qui ont plus souvent que souhaitable débouchée sur des situations de crises politiques ». Selon lui, les leçons du passé doivent être bien tirées pour que les processus électoraux, qui sont de processus techniques, ne correspondent pas à une situation de vive inquiétude pour le peuple centrafricain.
« Je l’ai dit, le processus électoral est un processus technique qui ne doit pas souffrir des contingences politiques », à martelé le député de Bocaranga 3, l’honorable Martin Ziguélé qui précise par ailleurs qu’il s’agit d’abord de recenser les hommes et les femmes de la nationalité centrafricaine qui ont atteint la majorité électorale de 18 ans dans toute la République, et ce, sans exception, parce que tous les citoyens centrafricains sont égaux en droit et en devoir, selon la Constitution de notre pays.
« Un processus électoral, dont l’enrôlement ne serait pas exhaustif dans toutes les contrées de la République centrafricaine viole les dispositions fondamentales et la vision de ce peuple centrafricain qui a approuvé cette constitution », a déclaré l’honorable Martin Ziguélé qui constate en outre que le déroulement du processus d’enrôlement dans certaines régions du pays se mène de façon plus que chaotique.
« Il y a eu d’abord dans le haut Mbomou. Ce qui s’est passé à Mboki où le recensement n’a pas pu se faire. Puis à Bambouti, où il ne se fait que pendant quelques jours. Puis dans l’Ouham-Péndé. Toute la sous-préfecture de Ngaoundaye n’a été recensée que pendant deux à trois jours , s’alarme le leader du MLPC qui note avec amertume . Que dans plusieurs localités de Bocaranga, de Ngaoundaye et de Paoua…, le recensement n’a même pas commencé ! En ce sens, il appelle solennellement la Minusca, détentrice du mandat du conseil de sécurité des Nations unies pour encadrer le processus électoral en Centrafrique, de prendre toutes les dispositions nécessaires, de concert avec le gouvernement, centrafricain, pour qu’une partie de la population centrafricaine ne soit pas délibérément mise de côté dans le processus d’enrôlement des électeurs.
« Le MLPC tient à ce que ces élections soient des élections nationales. Pas des élections en peau de panthère : des zones noires, des zones blanches…, selon le rythme arithmétique et une logique que nous n’accepterons jamais », déclare Martin Ziguélé.