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Vœux d’Olivier GABIRAULT
Publié le dimanche 4 janvier 2015  |  LNC
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Mes chers compatriotes,

A l’occasion de la nouvelle année 2015, je présente à chacun de vous, à vos familles respectives mes voeux ardents pour le retour de la sécurité, de la paix et de la cohésion sociale, rompues par la désastreuse crise que subit notre très riche et très beau pays.

La recherche aveugle et effrénée du pouvoir ainsi que la haine politique tenace de certains Centrafricains ont détruit notre très riche et très beau pays.

La sécurité, la paix, la cohésion sociale que nous avons ainsi perdues, de surcroît indispensables à la reconstruction nationale, à l’engagement de la République Centrafricaine sur la voie de son développement, dépendent essentiellement de chacun de nous quant à leur restauration.

Il est pour cela fondamental que nous en prenions collectivement conscience au cours de l’année 2015.

Notre pays est certes membre à part entière de la communauté internationale, mais celle-ci ne fera pas tout à notre place, certains d’entre nous étant d’abord pleinement responsables de cette situation.

La crise de notre pays est désastreuse certes, mais elle doit avoir un côté pédagogique pour chaque Centrafricain et pour la reconstruction de l’avenir de la nation.

Or, la plus grande inquiétude et le plus grand danger tant pour la situation actuelle que pour demain, résident dans le fait qu’elle ne sert visiblement pas de leçon ou surtout de repentance à ceux qui en sont les auteurs, coauteurs, instigateurs.

Après avoir détruit comme des étrangers leur propre pays pour le pouvoir, ceux-ci se disent tous, sans exception innocents, exactement comme si ce qui est arrivé à la population est une fatalité comparable à un feu ravageur descendu du ciel, sans avoir été allumé par une main humaine, de surcroît centrafricaine.

Ils croient tromper le peuple, mais ils ne tromperont pas Dieu.

Ce n’est pas parce qu’un voleur nie son acte qu’il cessera forcément d’en commettre d’autres, surtout s’il ne se repent pas et ne l’abandonne pas définitivement.

D’étranges négociations sont actuellement en cours à l’extérieur de notre pays, non seulement à l’insu des autorités de la transition, mais surtout à l’approche du forum inclusif de BANGUI devant permettre de jeter les bases d’un nouvel avenir à la République Centrafricaine.

Ces négociations ont très fortement l’allure d’un nouveau complot contre le peuple centrafricain car son caractère secret ne correspond pas réellement la recherche d’une paix véritable et de l’unité de Centrafrique.

Nous devons tous pour cela être très vigilants d’autant plus que le fleuve de sang des milliers de Centrafricains qui a coulé est sur le point de passer en pertes et profits, et que la paix dans le pays semble être subordonnée à la volonté de quelques individus parce qu’ils possèdent des armes.

Non seulement ces mêmes individus se rejettent réciproquement la responsabilité du désastre centrafricain, mais comptent se présenter aux élections présidentielles, les couteaux entre les dents, lorgnant surtout sur l’amnistie du forum de BANGUI en cours de préparation.

Si tout cela se réalise, il n’y aurait pas un pays dans le monde comparable au nôtre qui souffre, mais fait appel à ses propres bourreaux pour souffrir davantage et sans arrêt.

Si l’impunité est garantie à tous ceux qui ont détruit le pays pour des ambitions politiques habillées par une crise à l’apparence interconfessionnelle, le danger que court notre nation sera plus grand demain.

L’autre risque de péril pour la cohésion sociale qui a déjà éclaté en lambeaux au sein de notre nation est la pléthore des candidatures aux prochaines élections présidentielles pour un pays d’à peine cinq millions d’habitants. Elle conforte l’effritement de la nation à travers l’esprit de camp existant déjà au sein d’une centaine de partis politiques.

Concernant les partis politiques, je n’ai également pas hésité à prévenir leurs leaders au cours d’une réunion de l’Union de Forces Vives de la Nation en mai 2006, qu’ils pourraient perdre la confiance de la population s’ils ne changent pas leurs comportements consistant à rechercher uniquement leurs intérêts, ceci à son détriment.

Les élections présidentielles et législatives à venir ne profiteront à la cohésion, à l’unité nationale, au pays que lorsqu’elles se déroulent dans la transparence, avec une victoire claire et incontestable. Le contraire serait source d’une nouvelle crise à éviter.

Pour tout ce qui précède, c’est précisément maintenant que nous devons réfléchir profondément au sens à donner au forum de BANGUI en 2015, sans nous laisser désorienter.

La réconciliation ne dépendra pas de l’impunité mais au contraire d’une justice préalable.

Elle ne s’imposera pas non plus par la force des armes ou par des visées politiques inciviques, mais viendra d’un coeur apaisé par la justice.

Depuis mon entrée en politique en 1987 comme député de la ville de BANGUI, bien qu’étant parfois incompris par les pouvoirs sur des prises de position, je me suis toujours fait le devoir de vous prévenir et d’attirer l’attention des différentes autorités qui dirigent notre pays sur tout ce qui est susceptible d’y créer des dangers, des remous et rompre la paix.

Pour ne citer que les cas des trois derniers pouvoirs en Centrafrique, je les ai toujours prévenus de ce qui a fini par déboucher sur la crise actuelle ou même de son aggravation.

Mes avertissements au Président BOZIZE ont commencé par une correspondance du 18 mars 2013, envoyée de BRAZZAVILLE, c’est-à-dire 3 jours seulement après son accession au pouvoir le 15 mars 2003 par un coup d’État. Ces avertissements se sont poursuivis successivement les 18 octobre 2005, 16 mars 2006 par des déclarations écrites au sujet de la rébellion qui n’était encore que naissante dans le Nord du pays et dont la gestion appropriée par la puissance publique aurait pu éviter qu’elle grandisse progressivement pour devenir une coalition dénommée SELEKA.

Avant le déclenchement de la crise armée de SELEKA en 2012, mon dernier avertissement au Président BOZIZE à travers une correspondance datée du 30 septembre 2011 n’a pas non plus été pris en compte et la suite est bien connue.

Le 24 mars 2013, dès le lendemain du renversement du Président BOZIZE par la rébellion SELEKA, j’ai prévenu par une déclaration écrite les nouvelles autorités de la transition de la nécessité de faire éviter à la population centrafricaine des exactions, la chasse aux sorcières en prenant immédiatement des dispositions appropriées en prévision de tels actes, fort de l’expérience des agissements des mêmes rebelles ayant accompagné précédemment le Président BOZIZE dans la prise du pouvoir en 2003.

La suite est bien connue.

Le 04 avril 2014, lors de l’audience accordée par la Présidente de Transition de Centrafrique lors de son passage à Paris, je lui ai indiqué quelques points fondamentaux dans le cadre des solutions à la crise que le pays connaît, parmi lesquels la réaffirmation dès le début de la transition de l’autorité de l’État devant se traduire par la lutte contre l’insécurité, contre l’impunité à travers la justice et la reconstruction de l’administration. Je lui ai réaffirmé à cette occasion qu’il est fondamental que les criminels, leurs coauteurs, les instigateurs de la haine interreligieuse pour des motifs politiques ayant occasionné le chaos généralisé du pays soient jugés de manière à éviter de confondre tout un peuple aux auteurs d’actes abominables commis parfois à visage découvert sur les chaînes de télévision du monde.

Chers compatriotes,

Nous devons rompre maintenant avec la trajectoire négative d’un passé dévastateur.

C’est par notre prise de conscience, notre volonté tant au forum prévu à Bangui qu’aux prochaines élections présidentielles et législatives que la nation centrafricaine se relèvera pour marcher sur le chemin de son épanouissement.

Que Dieu vous bénisse, bénisse la République Centrafricaine et sèche ses larmes en 2015.

Paris le 01 Janvier 2015

Emmanuel Olivier GABIRAULT
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