Il ne fait aucun doute, l’opération « Ala londo » menée conjointement par les Casques bleus de la Minusca et les militaires de l’armée nationale contre les positions de 3R dans les préfectures de la Nana-Mambéré, l’Ouham-Péndé et la Mambéré-Kadéï favorise la mutation et l’extension de cette bande armée vers d’autres préfectures, notamment de l’Ouham. Après les communes de Talé, Bavara et Yambassa, c’est le tour de la sous-préfecture de Nanga Boguila d’être envahie par les rebelles de 3R, provoquant ainsi la panique générale au sein de la population locale.
Selon les témoignages des habitants de Nanga Boguila située à 70 kilomètres de Paoua sur l’axe Bossangoa, les rebelles de 3R sont arrivés pour la première fois dans leur localité un certain dimanche 27 septembre 2020. D’après eux, le premier groupe des rebelles était arrivé de Bimbi, d’autres en provenance de l’axe Markounda – Boria, tandis qu’un autre groupe est arrivé du chantier de Bogondo. Le même jour, ils se sont regroupés à Nanga Boguila avant de réquisitionner l’école sous-préfectorale de la ville afin de créer leur quartier général. Trois jours plus tard, les forces de la Minusca sont arrivées, et un ultimatum avait été donné aux rebelles de quitter immédiatement l’école et libérer les salles des classes pour que les élèves reprennent les cours. Ce qui a été ne fait, mais les rebelles ne sont pas loin. Ils sont partis réquisitionner un logement privé non loin de l’Église catholique afin de créer leur base.
Sur place, certains habitants, par mesure de sécurité, commencent à quitter la ville pour atteindre la ville de Paoua pour les uns, et Bossangoa pour les autres.
Pour l’heure, les forces ne sont pas visibles dans la ville, sauf un commandant de brigade de la gendarmerie avec son unique élément ainsi que leur auxiliaire
cependant, dans la journée du mercredi 7 octobre, on apprend que d’autres éléments de 3R sont arrivés en masse dans la localité de Nana-Bakassa, situé à 70 kilomètres de Nanga Boguila. D’ores et déjà, la panique s’empare des populations locales. Alors, d’aucuns se demandent si la stratégie de 3R et ses complices est d’asphyxier la sous-préfecture de Paoua et ses environs.
La réponse est sans doute du côté des autorités nationales qui ont déclaré que les groupes armés sont des partenaires du gouvernement.