A deux mois des scrutins présidentiel et législatif prévus en décembre prochain en République centrafricaine (RCA) et malgré des progrès significatifs depuis 2013 et 2014, la situation humanitaire demeure très difficile, a averti mardi le chef des affaires humanitaires de l’ONU, affirmant que le pays se trouve à un moment critique.
« Aujourd'hui, 2,8 millions de Centrafricains ont besoin d'aide humanitaire et de protection, soit près de 60% de la population du pays… Les violations croissantes commises par les groupes armés créent de nouveaux déplacements et de nouveaux besoins humanitaires. Et bien sûr, tout cela est aggravé par l'impact de la Covid-19 », a déclaré le Secrétaire général adjoint de l’ONU aux affaires humanitaires, Mark Lowcock, en ouvrant les travaux d’une réunion virtuelle destinée aux les Etats membres portant sur la RCA.
Le Coordonnateur humanitaire a déploré la situation sécuritaire dans le pays, le contexte de travail « le plus dangereux » pour les humanitaires, soulignant que « rien qu'au cours des neuf premiers mois de cette année, deux collègues humanitaires sont morts et 21 ont été blessés dans des incidents ».
A l’approche du renouvellement de mandat de la Mission des Nations Unies en Centrafrique (MINUSCA), prévue à la mi-octobre par le Conseil de sécurité, M. Lowcock a appelé les Etats membres à « continuer de donner la priorité à la protection des civils dans leurs engagements en RCA, étant donné les nombreux risques et la dynamique des conflits dans le pays et dans la région au sens large ».
De véritables points lumineux
« L’Etat peine à livrer les services de base et ces lacunes doivent être comblées par les humanitaires », a expliqué M. Lowcock.
Il a loué les « véritables points lumineux » que constituent « les bons progrès dans la liaison entre les efforts humanitaires et de développement ».
« Si ces activités constituent une bouée de sauvetage pour la population, je pense qu'il sera très bon de voir un changement dans le soutien des partenaires du développement pour améliorer la prestation des services et aussi de voir des investissements dans les infrastructures essentielles », a déclaré M. Lowcock.
Le chef de l’humanitaire a remercié les pays pour leur généreuses contributions au Plan de réponse humanitaire qui tente de réunir 553 millions de dollars et qui est financé à un peu plus de la moitié.
« Je vous remercie de votre générosité, mais il reste encore beaucoup à faire », a affirmé le chef de la Coordination humanitaire de l’ONU.
« J'espère qu'aujourd'hui inspirera le financement des agences humanitaires », a souhaité Mark Lowcock avant de conclure : « le peuple de la République centrafricaine a besoin de notre aide maintenant et nous ne devons pas le décevoir. Ils ont tellement souffert ».