À quelques jours de la fin des opérations d’enrôlement des électeurs, la coalition de l’opposition démocratique (COD-2020)monte au créneau, et exige l’audit des fichiers électoraux par un organisme indépendant, et durcit le ton à l’endroit du pouvoir qu’il accuse d’avoir joué des manœuvres qui entachent l’intégrité du processus électoral en cours.
C’est au cours d’une conférence de presse organisée dans la capitale ce samedi 10 octobre 2020 que les membres de la coalition de l’opposition démocratique (COD-2020) ont décidé unanimement d’exprimer leur inquiétude à la veille du premier tour des élections présidentielle et législatives fixées au 27 décembre 2020.
Si la communauté internationale et le gouvernement centrafricain semblent déterminés à aller coûte que coûte aux élections dans les délais constitutionnels, sur le terrain, les agissements des groupes armés et les « manœuvres frauduleuses du gouvernement » inquiète plus d’un. Les partis politiques réunis au sein de la coalition de l’opposition démocratique (COD-2020), lors de cette conférence de presse, ont exigé non seulement l’audit des fichiers électoraux en raison de « la manipulation de la liste électorale par l’enrôlement de nombreux ressortissants étrangers à qui le pouvoir a délivré frauduleusement de faux actes de naissances et qui se sont massivement enrôlés à la suite des Chefs de guerre Ali DARASSA, de nationalité nigérienne et Abass SIDIKI de nationalité camerounaise, lesquels ont ouvertement nargué la souveraineté de l’État centrafricain sur son territoire, sous l’œil complaisant d’un exécutif complice », et demandent également que le projet de Loi sur le vote des réfugiés, qui était sur la table de l’Assemblée nationale, et retiré discrètement par le gouvernement, revienne à l’Assemblée Nationale qui se trouve actuellement en session. À ce sujet, la COD-2020 pense que le retrait de ce projet de loi par le gouvernement cacherait sans doute une motivation politique.
Concernant la promulgation de la loi organique portant composition, organisation et fonctionnement de l’autorité nationale des Élections (ÂNE), votée à l’Assemblée nationale le 7 juillet 2020, puis validée par la cour constitutionnelle le vendredi 24 juillet 2020, la coalition de l’opposition démocratique demande la mise en place sans délai des onze nouveaux commissaires électoraux de l’ANE à travers la promulgation de cette loi organique de l’ANE par le chef de l’État; la prise d’un décret d’application ; la signature de l’arrêté appelant les candidatures et la mise en place du Comité de sélection, etc.
Et enfin la COD-2020 réclame un dialogue afin d’aplanir les divergences avant la tenue des élections générales du 27 décembre 2020. En outre, la COD-2020 réaffirme qu’elle n’a jamais solliciter une Transition en vue d’entrer dans un Gouvernement d’Union Nationale.